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Soutenir les droits à la paix, à la sécurité et à la justice au Moyen-Orient

18 octobre 2024

De la fumée s’élève d’un immeuble de Beyrouth touché par une frappe aérienne israélienne, le 2 octobre 2024.
© Fadel Itani/NurPhoto

Les hostilités au Moyen-Orient ont des conséquences catastrophiques sur les civils, en particulier les femmes et les enfants, les personnes handicapées et les autres groupes vulnérables. Depuis le 7 octobre 2023, des dizaines de milliers de personnes ont été tuées, de nombreuses autres ont été blessées et des millions ont été déplacées dans un conflit qui s’aggrave et qui risque d’embraser toute la région, causant potentiellement encore plus de souffrances et de violations des droits humains.

Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme Volker Türk a exhorté à plusieurs reprises toutes les parties et tous les États influents à assurer la protection des civils et le plein respect du droit international. Il a également lancé un appel urgent en faveur d’un cessez-le-feu pour mettre fin à la violence, et pour établir les responsabilités et s’attaquer aux causes profondes du conflit.

Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) est présent au Moyen-Orient depuis de nombreuses années dans le cadre de son mandat de promotion et de protection des droits humains. Il a développé son travail de suivi et de communication d’informations, ainsi que ses dispositifs de protection et son action humanitaire, pour faire face à la crise humanitaire et des droits humains actuelle.

Selon Ajith Sunghay, Chef du bureau du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme dans le Territoire palestinien occupé, les violations massives des droits humains qui ont lieu dans la région ont des implications mondiales vastes et graves.

Territoire palestinien occupé

À la suite des attaques du 7 octobre 2023 menées par le Hamas et d’autres groupes armés palestiniens dans le sud d’Israël et de la campagne militaire intensive menée ensuite par Israël à Gaza, le bureau du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme dans le Territoire palestinien occupé a renforcé son travail de suivi et de communication d’informations. Le bureau dispose d’une équipe expérimentée qui recueille des témoignages et des informations de sources multiples pour rédiger des rapports sur les violations des droits humains afin d’accroître l’établissement des responsabilités à Gaza et en Cisjordanie.

Plus nous permettons que des violations des droits humains se produisent quelque part, plus nous pouvons nous attendre à ce que des violations des droits humains se produisent dans d’autres parties du monde.

AJITH SUNGHAY, CHEF DU BUREAU DU HAUT-COMMISSARIAT AUX DROITS DE L’HOMME EN PALESTINE

Le bureau dirige également un vaste groupe d’acteurs humanitaires (Groupe de protection) chargé de coordonner les activités de protection des acteurs humanitaires et des droits humains internationaux et nationaux, et de défendre les droits humains et le droit international dans le cadre d’une action humanitaire.

Le Groupe de protection couvre des domaines tels que la protection des enfants, la violence fondée sur le genre, la lutte contre les mines et l’aide juridique. Par exemple, le bureau travaille avec divers partenaires, dont l’UNICEF, sur des questions liées à la protection des enfants pour des milliers de mineurs non accompagnés à Gaza. Le bureau travaille également avec des partenaires pour créer des espaces sûrs pour les femmes et les filles qui risquent d’être victimes de violences sexuelles et pour fournir un soutien psychosocial aux personnes qui en ont besoin. Il collabore aussi avec des ONG locales pour aider des milliers de personnes handicapées touchées par la violence en leur fournissant des appareils auditifs et d’autres dispositifs médicaux.

« Ce que nous surveillons et enregistrons actuellement n’est que la partie émergée de l’iceberg. Il est tout simplement impossible de couvrir toutes les violations qui se produisent à Gaza et en Cisjordanie en raison des restrictions auxquelles nous sommes confrontés », a déclaré M. Sunghay. Plusieurs rapports sont disponibles.

Liban

Face à la récente escalade de la violence armée entre Israël et le Hezbollah, le HCDH a adapté ses opérations au Liban afin de répondre à l’aggravation de la crise humanitaire et des droits humains, a déclaré Mazen Shaqoura, Représentant du Bureau régional pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord (ROMENA). Le Bureau régional du HCDH, qui couvre 10 pays, est situé au Liban, mais la plupart de son personnel travaille en dehors du pays depuis octobre 2023 pour des raisons de sécurité.

Malgré des ressources limitées et un accès restreint, le Bureau a intensifié son travail de suivi des violations des droits humains, en se concentrant sur le sud du Liban et Beyrouth, où les récentes frappes ont tué des civils et déplacé des centaines de milliers de personnes à l’intérieur du Liban et dans la Syrie voisine, a déclaré M. Shaqoura. Le Bureau travaille avec le Croissant-Rouge libanais, des ONG locales et des défenseurs des droits humains, le Ministère de la santé et des partenaires tels que le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), le PAM et le HCR.

« Nous concentrons notre travail de suivi sur les pertes civiles, les dommages causés aux infrastructures civiles et le respect par les parties des principes du droit international des droits de l’homme et du droit international humanitaire », a déclaré Mazen Shaqoura, ajoutant que le Bureau collaborait également avec des partenaires pour veiller à ce que l’aide humanitaire soit distribuée dans le respect des principes des droits humains.

Malgré la situation en matière de sécurité, le ROMENA poursuit ses activités et fournit un appui technique et un renforcement des capacités aux États et aux groupes de la société civile de la région en ce qui concerne les normes internationales relatives aux droits humains, notamment la promotion des droits humains et de la tolérance et la lutte contre les discours haineux, en mettant l’accent sur les jeunes, les universités et les chefs religieux, a déclaré M. Shaqoura.

Syrie

Créé en 2013, le bureau du HCDH en Syrie surveille la situation des droits humains en Syrie et en rend compte, en mettant en évidence les préoccupations émergentes en matière de droits humains et en analysant les alertes rapides, notamment en lien avec les conditions de retour en Syrie. Des centaines de milliers de réfugiés syriens sont entrés en Syrie depuis l’escalade du conflit au Liban ces dernières semaines, et la majorité d’entre eux sont des Syriens qui avaient cherché refuge au Liban durant le conflit qui dure depuis dix ans.

Le bureau soutient également la réponse humanitaire générale l’ONU pour l’« ensemble de la Syrie » en déployant des conseillers pour les droits humains dans les groupes humanitaires. Les conseillers pour les droits humains soutiennent la direction de la réponse humanitaire, les coordinateurs résidents et les équipes de pays des Nations Unies, afin que les plus vulnérables bénéficient d’une attention particulière en ce qui concerne le droit à l’alimentation, à la santé, à l’éducation, au logement, à l’eau et à l’assainissement, a déclaré Abdelaziz Abdelaziz, responsable du bureau du HCDH en Syrie.

Après les tremblements de terre qui ont dévasté le sud-est de la Türkiye et le nord de la Syrie en février 2023, des conseillers pour les droits humains du HCDH ont été déployés dans les zones touchées afin de réaliser une analyse de première main de la situation humanitaire et des droits humains, et d’identifier les lacunes existantes afin que les groupes vulnérables ne soient pas laissés de côté.

Le bureau travaille en étroite collaboration avec la société civile à l’intérieur et à l’extérieur de la Syrie pour proposer des formations de renforcement des capacités.

Yémen

Au Yémen, 17 membres du personnel d’organismes des Nations Unies, dont huit collègues du HCDH, et un grand nombre d’employés d’organisations de la société civile sont détenus arbitrairement par les autorités de facto. Volker Türk, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, ainsi que d’autres dirigeants de l’ONU, ont exigé leur libération immédiate et inconditionnelle, ainsi que la libération de tous les défenseurs des droits humains et travailleurs humanitaires arrêtés et détenus sans protection juridique.

Le bureau du HCDH au Yémen œuvre à la promotion des droits humains de l’ensemble de la population yéménite. Il est notamment chargé de surveiller les effets du conflit et de la violence sur les civils, notamment en recensant les personnes décédées et blessées, la destruction des infrastructures essentielles et la capacité du peuple yéménite à gagner sa vie. Le travail du bureau se concentre également sur la promotion des droits des groupes vulnérables, tels que les femmes, les enfants, les personnes handicapées, les personnes âgées et les minorités.

Le HCDH fait son travail en signalant les violations des droits humains dans la région, mais les États membres et la communauté internationale doivent également faire leur travail. Il faut une volonté politique pour faire respecter la Charte des Nations Unies, mettre fin à la violence et garantir la justice et l’établissement des responsabilités en matière de droits humains.

ABDELAZIZ ABDELAZIZ, RESPONSABLE DU BUREAU DU HCDH EN SYRIE