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Volker Türk : il faut faire davantage pour renforcer l’appui aux droits de l’homme

23 Janvier 2023

Photo de couverture de l’Appel annuel du HCDH pour 2023. Une jeune fille portant un foulard met ses mains autour de la bouche en criant lors d’une manifestation à Beyrouth, au Liban, le 10 février 2021. © Florient Zwein/Reuters

Après avoir lancé une initiative d’une année pour marquer le 75e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme (DUDH) et exhorté les États Membres des Nations Unies à renouveler leur engagement à réaliser les idéaux de ce document historique, le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme Volker Türk a lancé un appel pour obtenir 452 millions de dollars afin de soutenir et de développer le travail du HCDH en 2023.

« Pour renouveler notre détermination à donner vie aux mots de la Déclaration universelle [...] nous devons veiller à ce que les droits économiques, sociaux et culturels soient des partenaires au même titre que les droits civils et politiques », a déclaré M. Türk. « Nous devons insister sur les actions, tant à l’échelle mondiale que nationale, qui s’attaquent aux inégalités, renforcent les protections sociales et éliminent la discrimination et les autres causes profondes des conflits, des crises environnementales et de la misère. »

Le HCDH compte 1 836 membres du personnel dans ses bureaux de Genève et New York et dans ses 101 présences sur le terrain. M. Türk a indiqué que les contributions extrabudgétaires continuaient d’être essentielles pour permettre au Haut-Commissariat de répondre aux besoins et aux demandes des États et de ses partenaires, et de mener à bien son travail pour améliorer la vie des populations et ancrer les droits de l’homme dans les lois, les économies et les pratiques.

Principaux donateurs du HCDH

  • Suède
  • Union européenne
  • États-Unis
  • Norvège
  • Allemagne

En 2022, le HCDH a reçu 240,8 millions de dollars de la part de 87 donateurs. Cela représente une augmentation de 5,7 % par rapport aux contributions de 2021, mais seulement 60 % des 400,6 millions de ressources extrabudgétaires nécessaires l’année dernière.

L’aide financière de ces dernières années a permis au HCDH de soutenir les efforts de reconstruction des institutions, d’élargir l’espace civique et de soutenir des réformes juridiques en faveur de la protection des droits de l’homme. Il a également été en mesure d’effectuer un suivi plus détaillé des crises et de déployer du personnel supplémentaire en réponse à des signes d’alerte précoce dans plusieurs situations.

Le HCDH a aussi renforcé son soutien aux enquêtes sur les droits de l’homme et amélioré sa capacité à produire des données statistiques sur la discrimination, les décès de civils dans les conflits, les assassinats et les disparitions de défenseurs des droits humains, de journalistes et de syndicalistes, ainsi que sur les progrès des institutions nationales des droits de l’homme, faisant du HCDH une source d’information essentielle pour ses partenaires de développement et ses autres interlocuteurs.

« Aujourd’hui, nous devons de toute urgence nous appuyer sur cette approche proactive et pratique et l’élargir. Notre initiative DUDH 75 comprendra de multiples actions visant à donner un nouveau souffle aux droits de l’homme et à garantir qu’ils offrent des solutions à certains de nos défis les plus urgents », a déclaré M. Türk.

Le temps du renouveau

Le Haut-Commissaire s’est en outre engagé à se servir du 75e anniversaire de la DUDH pour insuffler une vigueur nouvelle au HCDH en renforçant ses liens avec le système des Nations Unies et les mécanismes internationaux des droits de l’homme.

« Les outils et les directives en matière de droits de l’homme doivent inspirer la conception et la mise en œuvre des activités de l’ONU de manière forte, pragmatique et transparente. Nous devons approfondir l’Appel à l’action du Secrétaire général et Notre programme commun, » a-t-il déclaré. « Il est particulièrement important d’agir rapidement pour renforcer notre travail avec les acteurs de développement dans l’ensemble du système des Nations Unies, de manière à rattraper le retard accumulé concernant le Programme de développement durable pour les peuples et la planète d’ici 2030. »

M. Türk a également indiqué que 50 conseillers pour les droits de l’homme déployés par le HCDH auprès des équipes de pays des Nations Unies ont fourni des orientations essentielles sur la budgétisation axée sur les droits de l’homme, sur une approche de la collecte de données fondée sur les droits de l’homme, ainsi que sur des politiques et des programmes qui ne laissent personne de côté. Toutefois, sept de ces postes sont désormais menacés en raison d’un manque de fonds.

Le déficit de financement de 40 % en 2022 a limité la capacité du HCDH à répondre positivement aux demandes de coopération technique de plusieurs États, notamment dans la région du Pacifique, en Afrique australe et dans les Caraïbes, où les présences sur le terrain n’ont pas pu être dotées de capacités supplémentaires.

« Sans droits de l’homme, il ne peut y avoir de paix durable. De développement durable. De justice », a déclaré Volker Türk. « Cette profonde réflexion est au cœur de la Déclaration universelle des droits de l’homme et de la Charte des Nations Unies. »