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Communiqués de presse Haut-Commissariat aux droits de l’homme

Un rapport du HCDH exhorte à repenser les programmes relatifs à la migration temporaire de main-d’œuvre

16 Décembre 2022

Une équipe de construction travaillant sur un chantier. © Getty images

GENÈVE (le 16 décembre 2022) – Les États doivent multiplier leurs efforts pour faire respecter les droits de l’homme des travailleurs migrants, a déclaré aujourd’hui le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) à l’occasion de la publication d’un nouveau rapport sur les programmes relatifs à la migration temporaire de main-d’œuvre au sein de la région Asie-Pacifique et depuis cette dernière, qui constitue la plus grande région d’origine des migrants dans le monde.

Le rapport, intitulé We wanted workers, but human beings came, a été publié en préparation de la Journée internationale des migrants le 18 décembre. Chaque année, des millions de migrants quittent leur pays dans le cadre de programmes liés à la migration temporaire de main-d’œuvre. Ces programmes sont prédominants dans la gouvernance régionale des migrations, notamment de l’Asie vers les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG), promettant de fournir des avantages économiques aux pays de destination et des dividendes pour le développement aux pays d’origine.

Ce rapport explique en détail comment, dans de nombreux cas, les programmes de migration temporaire de main-d’œuvre imposent des restrictions à tout un éventail de droits de l’homme. Il décrit des situations dans lesquelles les travailleurs migrants sont contraints de vivre dans des logements surpeuplés et insalubres, sans pouvoir s’offrir une alimentation nutritive, sans bénéficier de soins de santé adéquats, et confrontés à une séparation prolongée et, dans certains cas, obligatoire de leur famille. Le rapport indique par ailleurs que les migrants ont été exposés à un risque disproportionné d’infection par la COVID-19 en raison de politiques qui les ont exclus de l’aide gouvernementale dans plusieurs pays.

« Les travailleurs migrants sont souvent déshumanisés. Ce sont des êtres humains qui ont droit au respect de leurs droits de l’homme et à la pleine protection de leur dignité humaine. Ils ne devraient pas avoir à renoncer à leurs droits en échange de la possibilité de migrer pour travailler, même si cela est crucial pour eux et leur famille, ainsi que pour les économies de leurs pays d’origine et de destination », a déclaré le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme Volker Türk.

Plusieurs exemples figurant dans le rapport montrent que les travailleurs migrants temporaires d’un État n’ont pas le droit, selon les termes de leur permis de travail, d’épouser des citoyens ou des résidents permanents sans l’autorisation expresse du gouvernement. Un autre exemple indique que certaines zones résidentielles sont désignées comme des zones familiales et les propriétés qui s’y trouvent ne peuvent être louées à des migrants temporaires, car ceux-ci ne sont pas autorisés à migrer avec leur famille.

Par ailleurs, dans certains programmes saisonniers, les migrants doivent travailler le samedi et le dimanche, ce qui les empêche d’assister aux services religieux.  Dans d’autres États, des travailleurs domestiques migrants ont été informés qu’ils seraient licenciés s’ils priaient ou jeûnaient pendant leur travail. Dans un autre État encore, les travailleurs migrants du bâtiment ont déclaré recevoir des soins médicaux de qualité inférieure dans les cliniques fournies par leurs employeurs.

« Les mesures qui restreignent les droits de l’homme ne peuvent être justifiées en faisant valoir que la situation migratoire des migrants est temporaire, et les États ne peuvent pas non plus déléguer aux employeurs et autres acteurs privés leur obligation, en tant que débiteurs d’obligations, de garantir les droits de l’homme de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille », a déclaré M. Türk. 

« Les États doivent mettre en place des politiques de migration de main-d’œuvre globales et fondées sur les droits de l’homme le long des couloirs de migration au sein de la région Asie-Pacifique et depuis cette dernière, au lieu de programmes temporaires restrictifs, et dans certains cas d’exploitation », a-t-il souligné.

Le rapport complet est accessible ici.

FIN

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