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Pauvreté

Former de nouvelles alliances : la voie vers la justice sociale

20 février 2024

Plusieurs personnes joignent leurs mains. © FG Trade/Getty Images

« Le Programme de développement durable à l’horizon 2030, qui est fondé sur les droits humains, est à la dérive », a déclaré Volker Türk, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme. « La pauvreté mondiale a augmenté pour la première fois en 20 ans. Une économie centrée sur les droits humains cherche à remédier aux causes profondes et aux obstacles structurels à l’égalité, à la justice et à la durabilité, en donnant la priorité aux investissements en faveur des droits économiques, sociaux et culturels. »

Elle permet de placer les individus et la planète au cœur des politiques et modèles économiques, des décisions d’investissement et des choix des consommateurs, dans le but d’améliorer considérablement l’exercice des droits humains pour tous.

Pour veiller à ce que personne ne soit laissé de côté, le HCDH a rejoint la Coalition mondiale pour la justice sociale, une initiative de l’Organisation internationale du Travail (OIT) qui vise à faire avancer le Programme de développement durable à l’horizon 2030 et à intensifier les efforts collectifs menés à l’échelle mondiale pour remédier aux lacunes en matière de justice sociale.

Je suis absolument convaincu qu’en faisant preuve de détermination et en construisant de nouvelles alliances, nous pouvons créer les conditions nécessaires pour que la justice sociale soit indispensable à la paix et à la stabilité et pour changer notre trajectoire actuelle.

GILBERT F. HOUNGBO, DIRECTEUR GÉNÉRAL, ORGANISATION INTERNATIONALE DU TRAVAIL

« L’objectif principal de la Coalition mondiale pour la justice sociale est d’unir divers partenaires dans des domaines d’une importance cruciale pour la réalisation de la justice sociale, à la croisée de nos mandats respectifs », a déclaré Sana de Courcelles, directrice du secrétariat de la Coalition mondiale pour la justice sociale. « Nous sommes tous très compétents dans l’exercice de notre mandat, mais comment pouvons-nous travailler davantage et mieux ensemble pour intensifier nos actions et développer des initiatives et des solutions axées sur la collaboration qui sont plus globales et mieux ancrées dans les besoins des personnes que nous servons afin de surmonter efficacement les obstacles communs auxquels nous sommes confrontés à l’échelle mondiale ? »

Pour y parvenir, la Coalition rassemble diverses parties prenantes dans différents secteurs, notamment des gouvernements, des syndicats, des représentants du monde des affaires, des universités, des organismes internationaux et régionaux, ainsi que la société civile internationale.

Lancée en novembre 2023, la Coalition compte aujourd’hui 150 membres du monde entier.

« Les droits humains et la justice sociale ne font qu’un »

Selon Mme de Courcelles, les droits humains sont un pilier fondamental de la justice sociale.

« Le HCDH et d’autres partenaires joueront un rôle clé dans la promotion d’une meilleure application des droits humains qui va de pair avec les considérations économiques ou environnementales, par exemple, et c’est vraiment l’essence de la Coalition : veiller à ce que la composante sociale du développement durable soit dûment prise en compte », a-t-elle déclaré.

Les objectifs de la Coalition coïncident avec la mise en œuvre d’une économie axée sur les droits humains qui, selon M. Türk, offrirait notamment une protection sociale maximale, une éducation et des soins de santé de qualité pour tous, un accès à la justice et à l’état de droit, une action efficace en matière de climat et d’environnement, des libertés fondamentales et un espace civique le plus large possible.

La Coalition entend avoir un impact sur le terrain de nombreuses manières différentes, notamment par la mise en œuvre de l’Accélérateur mondial pour l’emploi et la protection sociale à l’appui d’une transition juste, qui a été lancé en septembre 2021 par le Secrétaire général des Nations Unies et qui vise également à accélérer les progrès vers la réalisation des ODD.

« C’est le type d’initiative multipartite qui a le potentiel de changer la donne, car elle rassemble différentes parties prenantes qui ne collaborent pas nécessairement de manière étroite et globale dans le but de s’attaquer aux déficits et à la protection sociale avec une composante nationale et un résultat final très définis », a déclaré Mme de Courcelles.

Selon M. Türk, une économie centrée sur les droits humains « garantit que les modèles d’entreprise et les politiques économiques reposent sur des normes relatives aux droits humains, et permet de combiner de manière intégrée et ciblée des politiques socioéconomiques capables de faire progresser l’ensemble des objectifs et cibles des ODD, notamment en mettant fin à la discrimination à l’égard des femmes et des filles, et des minorités raciales, ethniques et linguistiques ».

Il estime également qu’un tel cadre promeut une répartition plus équitable des ressources, ce qui permet de réduire les inégalités au sein des pays et entre eux.

« Une économie centrée sur les droits humains est une économie dans laquelle les méthodes et les objectifs fondamentaux en matière de droits humains transparaissent dans chaque politique et chaque processus décisionnel, y compris la fiscalité, l’investissement et toutes les questions relatives à l’allocation des ressources dans les budgets gouvernementaux », a-t-il déclaré.

Nous célébrons aujourd’hui la Journée mondiale de la justice sociale. Cette journée internationale souligne l’importance de la justice sociale au cœur de toutes les politiques nationales et internationales, la priorité accordée à la justice sociale permettant de renforcer la cohésion des sociétés et des économies.