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De nouvelles possibilités pour promouvoir et protéger les droits des peuples autochtones

10 août 2016

Pour Andrei Khariuchi, devenir un défenseur des droits de l’homme était inévitable.

Fils d’un avocat et d’une anthropologue, ses deux parents étaient très engagés dans la défense de droits des peuples autochtones. M. Khariuchi, un défenseur des droits de l’homme âgé de 34 ans, est un membre du peuple autochtone des Nenets, qui vit dans la région autonome des Yamalo-Nenets, dans le nord-est de la Russie.

Il était récemment à Genève pour participer au Programme de bourses 2016 du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme destinés aux autochtones. « Ce programme de bourses vise à renforcer les connaissances des représentants de peuples autochtones au sujet du système des Nations Unies, afin qu’ils puissent recourir aux normes et mécanismes internationaux relatifs aux droits de l’homme dans le cadre de leurs activités de sensibilisation visant à protéger et à promouvoir les droits de leur communauté », a expliqué Estelle Salavin, qui gère ce programme. Depuis sa mise en place en 1997, plus de 360 personnes autochtones ont pris part à ce programme de formation.

« Le plus gratifiant est de voir d’anciens boursiers autochtones mettre en pratique ce qu’ils ont appris en établissant des contacts avec des mécanismes relatifs aux droits de l’homme ou en menant des activités de suivi une fois de retour chez eux pour promouvoir les droits de leur communauté au plan national et international », a-t-elle ajouté.

M. Khariuchi a voulu faire partie du programme pour « mieux connaître le droit international relatif aux droits de l’homme et le système des Nations Unies et voir comment il pourrait s’appliquer aux communautés autochtones qui vivent dans le nord de la Sibérie ». Il a indiqué vouloir utiliser ces nouvelles connaissances pour contribuer à combler les lacunes dans la législation russe au sujet des droits des peuples autochtones.

« Le changement climatique est l’un des principaux défis auxquels les Nenets font face », a indiqué M. Khariuchi.
« En dehors de la chasse et de la cueillette, la communauté élève plus de 500 000 rennes », a-t-il précisé ». « Mais une vague de chaleur suivie d’un coup de froid au cours de l’hiver 2014 a formé une croute de glace qui a entraîné la mort de nombreux rennes. Cela a eu des répercussions terribles pour de nombreux peuples autochtones, qui ont perdu leurs moyens de subsistance et ont dû quitter leurs villages traditionnels ».

« Les peuples autochtones qui vivent dans le nord de la Sibérie font face à divers problèmes, notamment le chômage, des conditions de vie difficiles et la réduction des pâtures pour les troupeaux de rennes. Au cours des dernières années, la législation de la région autonome des Yamalo-Nenets a été activement développée dans le but d’améliorer les conditions de vie des peuples autochtones », a ajouté M. Khariuchi.

Le fait qu’il ait été boursier autochtone a également suscité l’intérêt des médias dans la région.

« J’ai déjà été invité à participer à des émissions à la télévision régionale pour partager des informations sur mon expérience à Genève », s’est-il félicité. « Je vais aussi écrire quelques articles pour des journaux locaux et régionaux. »
De retour en Russie, M. Khariuchi entend collaborer avec les pouvoirs publics chargés des relations avec les peuples autochtones pour organiser des séances éducatives et d’information pour partager ce qu’il a appris.

« Cette bourse nous apporte de nouvelles connaissances et nous ouvre de nouvelles possibilités », s’est-il réjouit. D’où l’importance que cette bourse soit connue largement, en particulier des jeunes autochtones qui défendent les droits de l’homme, et qui devraient participer à ce programme de bourses et en tirer profit. »

Cette histoire fait partie d’une série célébrant la Journée internationale des peuples autochtones du monde, le 9 août 2016. La célébration de cette année est consacrée au droit à l’éducation, qui est protégé par de nombreux instruments internationaux relatifs aux droits de l’homme.

10 août 2016