Initiative « Droits humains 75 » : rencontrez les lauréats !
01 Décembre 2023
Deux personnes, deux organisations et une coalition mondiale d’organisations de la société civile, de peuples autochtones et d’autres communautés sont les lauréats du Prix des droits de l’homme 2023.
Le Prix des droits de l’homme a été créé afin de reconnaître les accomplissements exceptionnels d’individus et d’organisations dans le domaine des droits humains. Décerné pour la première fois par l’Assemblée générale en 1968, il a été depuis attribué tous les cinq ans.
Le Prix des droits de l’homme 2023 sera présenté le 15 décembre à la Salle de l’Assemblée générale des Nations Unies, à l’occasion du 75e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme. Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme Volker Türk assistera à la cérémonie, ainsi que le Secrétaire général des Nations Unies António Guterres, le Président de l’Assemblée générale Dennis Francis, et d’autres intervenants.
Les lauréats du Prix sont les suivants.
Viasna
Viasna est une organisation de défense des droits de l’homme créée en 1996 au Bélarus par Ales Bialiatski, lauréat du prix Nobel de la paix. Viasna se concentre sur la protection et l’assistance aux victimes de la répression politique. L’organisation mène également des activités d’éducation aux droits de l’homme, surveille les rassemblements pacifiques, recueille des informations sur les atteintes aux droits de l’homme et plaide en faveur d’un plus grand respect des droits humains au Bélarus. Le Gouvernement du Bélarus a imposé de fortes restrictions sur ses activités pendant la crise de 2020. Plusieurs de ses dirigeants ont été emprisonnés et ses activités ont été interdites dans le pays. Malgré cela, Viasna continue de défendre les intérêts du peuple bélarussien de l’extérieur, grâce à des membres répartis dans plusieurs pays. L’organisation reste attachée à son éthique, alors que la nouvelle législation vise à réduire son espace déjà limité.
Julienne Lusenge
Née dans une famille qui défendait la valeur de la liberté d’expression, Julienne Lusenge a développé une profonde empathie pour les femmes de son village qui n’avaient pas la possibilité de s’exprimer. Motivée par ce constat, Julienne a créé la SOFEPADI (Solidarité féminine pour la paix et le développement intégral) en 2000 afin de faire progresser les droits des femmes, de renforcer leur participation dans les sphères politiques et de favoriser la paix en République démocratique du Congo.
En 2007, elle a également fondé le Fonds pour les femmes congolaises, une initiative novatrice en tant que première organisation non gouvernementale dédiée à la mobilisation d’un soutien financier et technique pour les organisations locales, les réseaux et les groupes de femmes et de filles activement engagés dans la promotion des droits de la femme.
Son engagement inébranlable et ses contributions importantes ont été reconnus sur la scène internationale, ce qui lui a valu de nombreuses récompenses, dont ce Prix. Dédiant humblement ce prix à toutes les femmes congolaises, Julienne a exprimé son dévouement à leur cause collective. Elle a souligné avec passion la nécessité pour la jeune génération, y compris nos filles, de se joindre à la lutte pour la justice et la collaboration. Selon elle, « nous avons besoin que nos jeunes sœurs, nos filles, se joignent à nous pour lutter et pour continuer à collaborer, à être ensemble dans la solidarité afin que nous puissions aller plus loin ».
Centre d’études sur les droits de l’homme d’Amman
Le Centre d’études sur les droits de l’homme d’Amman est une organisation des droits de l’homme basée à Amman, en Jordanie. Elle a été créée en 1999 et bénéficie d’un statut consultatif spécial auprès du Conseil économique et social depuis 2006. Nizam Assaf, directeur du Centre, a souligné que l’organisation se concentre sur le renforcement de la société civile dans la région arabe par l’éducation et la formation, en mettant l’accent sur les droits de l’homme et la démocratie. Elle mène également des recherches et publie des études qui contribuent à renforcer ses autres activités. La plupart de ses activités visent à soutenir et à impliquer les femmes et les jeunes, mais elles sont ouvertes à tous les groupes de la société.
Julio Pereyra Sánchez
Julio Pereyra Sánchez est un militant des droits de l’homme qui se concentre sur les droits de l’enfant, des personnes handicapées et des peuples autochtones. Après avoir rencontré un enfant handicapé de 6 ans non scolarisé, Julio a décidé de défendre les droits de l’homme et de lancer « Caminos de Tiza », une approche thérapeutique et pédagogique adaptée aux communautés autochtones, aux colonies rurales et aux quartiers marginalisés.
Au cours des cinq dernières années, il a voyagé dans toute l’Amérique latine pour sensibiliser les communautés aux soins de santé primaires et aux droits en matière de santé sexuelle et procréative.
« On ne connaît jamais l’impact réel du nombre de vies qui peuvent être sauvées simplement en se réveillant un jour et en se disant : « je veux faire cela », a-t-il expliqué.
Son travail a été récompensé par le Global Teacher Awards (Inde), le prix international de l’éducation « Espiral » (Espagne) et le prix ibéro-américain de l’enseignement (Association éducative pour le développement humain). Il a contribué au retour à l’école de plus de 700 enfants et a aidé à donner accès aux vaccins et aux documents d’identité et à réformer les politiques publiques.
Coalition mondiale des organisations de la société civile, des peuples autochtones, des mouvements sociaux et des communautés locales pour « la reconnaissance universelle du droit à un environnement propre, sain et durable »
La coalition comprend un groupe diversifié de plus de 1350 organisations provenant de 75 pays à travers le monde. Leur mission commune est de reconnaître et de défendre le droit à un environnement propre, sain et durable. En seulement quatre ans d’activité depuis sa création en 2020, la Coalition a eu un impact considérable dans la défense du droit universel à un environnement propre, sain et durable. Ce droit a été reconnu par le Conseil des droits de l’homme en 2021 et par l’Assemblée générale en 2022, grâce au travail acharné de la Coalition.