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Communiqués de presse Haut-Commissariat aux droits de l’homme

Volker Türk : la transition au Bangladesh est une « occasion historique » d’obtenir une gouvernance inclusive ancrée dans les droits humains et l’état de droit

16 août 2024

Des manifestants antigouvernementaux réunis à Dhaka le 5 août 2024. Les protestations au Bangladesh, qui ont commencé en juillet par des manifestations d’étudiants contre les règles d’embauche du Gouvernement, ont culminé le 5 août. © Abu Sufian Jewel/Middle East Images par l’AFP
© Abu Sufian Jewel/Middle East Images par l’AFP

GENÈVE – Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme Volker Türk a déclaré vendredi que la transition au Bangladesh constituait une occasion historique de garantir une gouvernance ancrée dans les droits humains, l’inclusivité et l’état de droit, soulignant la nécessité de faire en sorte que tous les responsables de violations des droits humains et de violences rendent compte de leurs actes.

« La transition à venir offre une occasion historique de réformer et de revitaliser les institutions du pays, de restaurer les libertés fondamentales et l’espace civique, et de permettre à tous les Bangladais de participer à la construction de l’avenir », a déclaré le Haut-Commissaire, alors que le HCDH publie un rapport préliminaire sur les manifestations et les troubles survenus dans le pays au cours des dernières semaines.

« L’établissement des responsabilités face aux violations et la justice pour les victimes sont essentiels pour aller de l’avant et devront être accompagnés d’un processus national d’apaisement », a déclaré M. Türk. « Une enquête complète, impartiale et transparente sur toutes les violations des droits humains et toutes les atteintes à ces droits constituera une première étape cruciale. »

Déclenchées par le rétablissement d’un système de quotas pour l’attribution des postes dans la fonction publique, les manifestations étudiantes initialement pacifiques qui ont eu lieu au Bangladesh durant le mois de juin ont été suivies de violences et de graves violations des droits humains commises par les forces de sécurité. Des centaines de personnes auraient été tuées, dont au moins 32 enfants, et des milliers d’autres blessées.

« Des éléments solides méritant une enquête indépendante indiquent que les forces de sécurité ont fait un usage inutile et disproportionné de la force en réaction à la situation. D’autres violations justifiant également des enquêtes approfondies, impartiales et transparentes semblent avoir été commises, dont des exécutions extrajudiciaires, des arrestations et détentions arbitraires, des disparitions forcées, des actes de torture et autres mauvais traitements, ainsi que des restrictions sévères à l’exercice des libertés d’expression et de réunion pacifique », peut-on lire dans le rapport.

Après la démission du Gouvernement le 5 août 2024, des rapports ont aussi fait état de pillages, d’incendies criminels et d’attaques contre des membres de minorités religieuses, ainsi que de représailles et de meurtres par vengeance contre des membres de l’ancien parti au pouvoir et de la police. Le 15 août, des foules armées de bâtons de bambou, de barres de fer et de tuyaux auraient agressé des partisans de l’ancien Premier Ministre. Des journalistes auraient également été attaqués et menacés pour les empêcher de filmer les événements.

Le rapport souligne l’importance d’un rétablissement rapide de l’ordre public et la nécessité de prendre des mesures efficaces pour prévenir d’autres pertes humaines, violences et actes de représailles.

« Les forces de l’ordre doivent recevoir des instructions et une formation claires sur le recours à la force, conformément aux normes internationales relatives aux droits humains. Elles doivent protéger les populations à risque contre tout acte violent de représailles ou de vengeance, y compris les communautés minoritaires ».

Le Haut-Commissaire a salué l’initiative de diverses organisations étudiantes, de chefs religieux et d’autres personnes formant des groupes pour protéger les minorités et les sites religieux appartenant à des communautés minoritaires. Le Gouvernement provisoire a également condamné fermement ces actes.

Tous les responsables de violations des droits humains, y compris ceux qui ont fait un usage inutile et disproportionné de la force ou l’ont ordonné, doivent être amenés à rendre des comptes et les victimes doivent recevoir des réparations et avoir accès à des voies de recours efficaces, a-t-il ajouté.

Volker Türk s’est félicité de la libération de milliers de détenus et de prisonniers politiques de longue durée, dont certaines victimes de disparitions forcées, et a demandé instamment la libération de toutes les personnes détenues arbitrairement.

Le rapport appelle également à une approche systématique de la vérification des nominations et des licenciements dans le système judiciaire, le secteur de la sécurité et d’autres institutions.

Le Haut-Commissaire a également annoncé qu’une équipe se rendrait à Dhaka la semaine prochaine afin d’explorer les domaines dans lesquels le HCDH peut soutenir la transition. L’équipe discutera également des modalités d’une enquête sur les violations des droits humains dans le contexte des violences et des troubles récents.

« Comme je l’ai assuré au Conseiller principal du Gouvernement provisoire, Muhammad Yunus, lors de notre appel téléphonique cette semaine, nous sommes solidaires du peuple du Bangladesh et nous nous engageons à soutenir le Gouvernement provisoire pour une transition réussie qui soit inclusive et qui fasse progresser les droits de l’ensemble de la population du Bangladesh », a déclaré M. Türk.

Le rapport complet est disponible à partir du lien suivant : https://www.ohchr.org/en/documents/country-reports/preliminary-analysis-recent-protests-and-unrest-bangladesh

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