Note de conférence de presse sur le Soudan du Sud

Porte-parole du Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme : Cécile Pouilly
Lieu : Genève
Date : 12 juillet 2016

Nous sommes extrêmement préoccupés par la détérioration rapide de la situation sécuritaire et des droits de l’homme au Soudan du Sud. Depuis jeudi, la capitale, Juba, a été le théâtre d’affrontements répétés entre les soldats loyaux au Président Kiir et ceux qui soutiennent le Premier Vice-Président Machar. À ce jour, selon les chiffres du Gouvernement, au moins 272 personnes ont été tuées, dont 33 civils.

En dépit des appels au calme lancés par les deux leaders lors d’une conférence de presse commune qui s’est tenue vendredi, et d’une brève accalmie samedi, d’intenses combats ont repris à Juba dimanche et hier, les deux camps s’accusant mutuellement de l’escalade de la violence.

Nous sommes vivement préoccupés par le fait que des civils auraient été empêchés de trouver refuge dans les locaux de la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS) et, dans certains cas, qu’ils auraient essuyé des tirs alors qu’ils tentaient de le faire. Nous sommes également vivement préoccupés par des informations selon lesquelles des installations de l’ONU et des sites pour la « protection des civils » auraient été pris directement entre les feux des combats et qu’ils auraient été parfois directement pris pour cible.

Selon la MINUSS, huit personnes ont été tuées, et 59 blessées, dans les sites pour la « protection des civils » ou à proximité, entre dimanche et lundi.

Nous condamnons fermement le fait que deux soldats de la paix ont été tués et qu’il y a eu des blessés hier. Les attaques menées contre des civils et des locaux et des fonctionnaires de l’ONU pourraient constituer des crimes de guerre.
Autre fait nouveau extrêmement préoccupant, il semblerait que la violence ait commencé à s’étendre dans d’autres États. Des affrontements auraient éclaté hier à Mundri, Lainya, Kajo-Keji et Yei, dans l’Équateur central, ainsi qu’à Torit, dans l’Équateur oriental.

Nous nous félicitons du cessez-le-feu déclaré par le Président Kiir et le Vice-Président Machar hier après-midi. Nous appelons les deux leaders à jouer leur rôle de chef de file et à faire de véritables efforts concertés pour empêcher leurs forces respectives de s’affronter, et de faire leur possible pour assurer la protection de la population civile.