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Minorités et groupes vulnérables

Un concours d’art international récompensera des artistes issus de minorités travaillant sur des thématiques liées à l’apatridie

29 Mars 2022

L’artiste Yuliya Lanina, qui appartient à une minorité, fait partie du jury de ce concours d’art international. Son œuvre, Gefilte Fish, aborde la question du traumatisme intergénérationnel lié à l’Holocauste en Ukraine et illustre le mutisme des individus et de la société face à la vérité, qui perpétue le cycle d’abus

Le prix des artistes issus de minorités sur l’apatridie, organisé par le HCDH, le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés et l’ONG Freemuse, fournira une plateforme mondiale permettant à ces artistes d’exposer leurs œuvres sur des thématiques liées à l’apatridie.

« Dans un monde marqué par d’intenses flux migratoires involontaires, des conflits internes et l’aliénation de l’État, tant de gens sont confrontés à la dure réalité qu’est l’apatridie », a déclaré Alexandra Xanthaki, Rapporteuse spéciale dans le domaine des droits culturels.

Afin d’entamer une conversation créative sur l’apatridie, le HCDH et ses partenaires ont lancé un concours s’adressant aux artistes de toutes disciplines.

Le nouveau prix des artistes issus de minorités sur l’apatridie, organisé par le HCDH, le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et l’ONG Freemuse, est l’occasion pour ces artistes de montrer leurs œuvres sur cette thématique.

Selon le HCDH, l’une des principales causes de l’apatridie est la discrimination, qu’elle soit fondée sur le statut minoritaire, la religion ou la conviction, l’âge, l’identité de genre, l’expression du genre, le handicap, la langue, l’origine raciale ou ethnique, le sexe, les caractéristiques sexuelles ou l’orientation sexuelle, ou des formes croisées ou multiples de discrimination.

On estime que plus de 75 % des apatrides recensés dans le monde appartiennent à des groupes minoritaires. Le HCR estime qu’il existe au moins 12 millions d’apatrides dans le monde.

« Cet événement permet aux artistes issus de minorités d’exprimer certaines émotions liées à l’apatridie. Les récits des apatrides ne doivent pas disparaître, le travail de ces artistes doit être visible. Ce concours encourage tout cela », a indiqué Mme Xanthaki.

Le jury sera lui-même composé de plusieurs artistes appartenant à des minorités qui sélectionneront trois lauréats selon leur mérite, la pertinence du point de vue soulevé et des œuvres réalisées sur le thème de l’apatridie, la créativité et l’innovation.

Yuliya Lanina, juge du concours et artiste multidisciplinaire d’origine juive, se considère comme une artiste issue d’une minorité déplacée. Pendant la Seconde Guerre mondiale, ses grands-parents ont fui leur village d’Ukraine vers Moscou pour ne pas être tués par les nazis. En 1990, elle a également été victime d’antisémitisme à Moscou et s’est réfugiée aux États-Unis.

« Ce prix est important, car les minorités doivent souvent quitter leur lieu d’origine en raison de la violence dont elles sont victimes, mais elles sont souvent regroupées avec la population majoritaire de leur pays d’origine et ne sont pas reconnues pour leur particularité lorsqu’elles arrivent dans un nouvel endroit », a-t-elle expliqué. « Beaucoup restent apatrides et se voient souvent refuser des droits et des privilèges. Les artistes peuvent aider à faire connaître cette question, et ce prix soutiendra leurs efforts et augmentera la visibilité de leurs œuvres. »

Les artistes qui s’identifient comme appartenant à une minorité nationale, ethnique, religieuse ou linguistique peuvent s’inscrire au concours. Toute œuvre ayant pour thème l’apatridie peut être présentée, y compris des photos, des peintures, des vidéos, des installations, des dessins, des cultures, une danse et de la musique. L’échéance pour participer au concours est fixée au 21 juin 2022 et les lauréats seront annoncés le 4 novembre 2022.

Ce concours est également organisé dans le cadre des célébrations du 30e anniversaire de la Déclaration des droits des minorités des Nations Unies.