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Disparitions forcées ou involontaires

Experts : une demande d’action en urgence peut sauver des vies

07 Mai 2021

CED

Reyna Patricia Ambros Zapatero est une survivante.

En mai 2018, des hommes armés portant l’uniforme de la marine mexicaine l’ont forcée à sortir de sa voiture alors qu’elle se trouvait devant chez elle à Tamaulipas. À l’issue d’un long trajet en voiture, ces hommes l’ont sortie du véhicule par la force, puis emmenée dans une pièce, où on lui a couvert le visage avant de l’agresser.

« Durant ma détention, on m’a battue et donné des coups de pied à plusieurs endroits du corps », a-t-elle expliqué. « On m’a ordonné de m’assoir et de rester collée au mur. Je pouvais entendre d’autres personnes se faire battre et crier de douleur. »

Sa détention fut de courte durée. Trois jours après son arrivée, on l’a cagoulée puis mise dans une voiture, avant de la conduire dans un endroit éloigné. C’est alors que le conducteur a menacé de la tuer, ainsi que sa famille, si elle assistait à d’autres manifestations ou si elle portait plainte, avant de la laisser au bord de la route au petit matin. Quelques heures plus tard, un automobiliste l’a trouvée, puis emmenée à l’hôpital.

Elle estime que sa libération rapide est due en partie à l’intervention du Comité des disparitions forcées des Nations Unies à travers sa procédure d’action en urgence.

« Je suis certaine que la procédure d’action en urgence du Comité des disparitions forcées a permis de porter ma situation à l’attention des autorités mexicaines », a expliqué Mme Zapatero. « Je pense que cela a joué un rôle déterminant dans ma libération (par la marine) ».

Reyna Patricia Ambros Zapatero a raconté son histoire à la clôture de la 20e session du Comité des disparitions forcées. Ce Comité aide les États à éradiquer et prévenir les disparitions forcées et vient en aide aux personnes souhaitant obtenir justice pour leurs proches disparus à l’échelle internationale.

Pour Horacio Ravenna, membre du Comité, il est encore difficile de trouver des solutions dans des affaires comme celles de Mme Zapatero.

« Sa présence aujourd’hui montre qu’une intervention internationale peut aider à sauver des vies », a-t-il déclaré. « Aujourd’hui, vous êtes la voix de ceux et celles qui ont été retrouvés vivants. Votre témoignage nous réconforte face à la peine et à la frustration que nous éprouvons au quotidien. »

Une demande d’action en urgence est une demande déposée par le Comité auprès d’un État partie afin que ce dernier prenne immédiatement toutes les mesures nécessaires pour rechercher et retrouver une personne disparue et enquêter sur sa disparition. Ces actions sont entreprises à la suite de plaintes déposées par des proches, un avocat ou toute personne ayant un intérêt légitime à rechercher la personne disparue. En général, le Comité intervient sous 48 heures.

Toutefois, peu importe combien de temps une personne est détenue contre son gré, c’est toujours trop long, a souligné Patricia Zapatero.

« J’espère qu’un jour j’obtiendrai vraiment réparation pour ce que j’ai enduré et qu’une véritable enquête sera menée », a-t-elle ajouté. « C’est impossible de s’en remettre juste comme ça. J’ai besoin d’obtenir justice et réparation. Nous méritons tous de pouvoir marcher sans crainte dans les rues de nos villes. »

7 mai 2021

CED