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Observation des élections au Guatemala : Unis dans l’action pour protéger les défenseurs des droits de l’homme

07 octobre 2015

Au Guatemala, le premier tour des élections générales a eu lieu le 6 septembre, en pleine crise politique. Les tensions s’avivaient depuis que le Ministère public et la Commission internationale contre l’impunité au Guatemala (CICIG), soutenue par les Nations Unies, avaient dévoilé, en avril, une affaire de corruption généralisée qui avait abouti à la démission, puis à l’incarcération, du Vice-Président et du Président. Le scandale provoqué par cette affaire avait également donné lieu à des manifestations massives, organisées pour réclamer des réformes institutionnelles d’envergure (voir notre article d'intérêt en anglais).

Redoutant, dans une atmosphère tendue à l’extrême, des débordements de violence et des représailles à l’encontre des défenseurs des droits de l’homme, le HCDH-Guatemala a dépêché plusieurs équipes à travers le pays afin d’observer les élections et de prévenir d’éventuelles violations des droits de l’homme. Ces missions ont été entreprises en étroite coordination avec l’institution nationale des droits de l’homme, le bureau du Procurador de los Derechos Humanos (PDH).

« L’objectif était de prévenir les violences et d’assurer la protection des défenseurs des droits de l’homme, notamment des journalistes et des nouveaux militants impliqués dans les mouvements sociaux qui réclament des réformes politiques et la justice », explique Alberto Brunori, Délégué du HCDH au Guatemala. « L’appui à la mission du Procurador pendant les élections a également joué un rôle essentiel dans cette stratégie », ajoute-t-il.

Afin d’étendre le rayon d’action des missions, des collaborateurs des bureaux extérieurs du HCDH en Bolivie, en Colombie et au Mexique sont venus se joindre aux équipes d’observation. Les missions ont également été étoffées par des membres du personnel d’autres entités des Nations Unies. Onze équipes chargées d’accompagner les observateurs du PDH ont ainsi été déployées dans 30 municipalités, situées dans neuf départements. Ce déploiement a été assuré grâce à un financement de l’Union européenne.

« La présence du HCDH sur le terrain pendant les élections a contribué à créer un environnement plus sûr pour les défenseurs des droits de l’homme », souligne M. Brunori. « Elle a également apporté la protection de l’État dans des affaires d’intimidation à l’encontre de deux journalistes et de menaces reçues par une association de la société civile le jour du scrutin », affirme-t-il.

Lolita Chávez, une dirigeante autochtone du Conseil des peuples K’iché, est du même avis : « Je travaille dans des régions caractérisées par des conflits, par des luttes pour le pouvoir et par la présence de groupes criminels, et en 2005, la Commission interaméricaine des droits de l’homme m’a accordé des mesures de précaution. Il a donc été très positif et très encourageant de bénéficier de la présence du HCDH pour soutenir les défenseurs des droits de l’homme », conclut-elle.

La présence conjointe du HCDH et du PDH dans les bureaux de vote a également eu un effet positif sur les électeurs, qui se sont sentis plus en sûreté. Auparavant, le Haut-Commissariat avait offert son assistance technique pour dresser une carte des risques de conflit social pendant le processus électoral ; cette carte a permis de déterminer les régions sensibles, à observer en priorité. De plus, des Volontaires des Nations Unies travaillant pour le HCDH ont dispensé une formation sur les droits de l’homme à 550 observateurs bénévoles du PDH.

On a là un exemple de la manière globale, intégrée, dont le HCDH travaille, aussi bien avec le système des Nations Unies qu’avec ses propres bureaux extérieurs. Les observateurs estiment que cette participation à des équipes mixtes est une bonne pratique, qu’il convient de réitérer.

« Cette opération a montré qu’il était possible, avec une coordination efficace, de mener des activités d’observation conjointes. L’intégration de collaborateurs issus de différents bureaux du HCDH a permis à chacun de faire profiter les autres de sa propre expérience », indique Jorge Nava, un spécialiste des droits de l’homme venu du Mexique. « Cela a été un effort totalement productif », constate-t-il.

Le deuxième tour des élections présidentielles aura lieu le 25 octobre.

7 octobre 2015