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Communiqués de presse Haut-Commissariat aux droits de l’homme

Bangladesh : Volker Türk demande la suspension immédiate de la loi sur la sécurité numérique alors que la répression des médias se poursuit

31 mars 2023

Des étudiants bangladais de différentes universités tiennent des pancartes lors d’un rassemblement pour demander la libération immédiate du journaliste Shamsuzzaman Shams, sur le campus de l’Université de Dhaka, au Bangladesh, le 29 mars 2023. Une plainte a été déposée mercredi contre le journaliste Shamsuzzaman Shams, qui travaille pour Prothom Alo, en vertu de la loi sur la sécurité numérique. © PSuvra Kanti Das / ABACAPRESS.COM

GENÈVE (le 31 mars 2023) – Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk, a appelé aujourd’hui le Bangladesh à suspendre immédiatement l’application de la loi sur la sécurité numérique.

« Je constate avec inquiétude que la loi sur la sécurité numérique est utilisée dans tout le Bangladesh pour arrêter, harceler et intimider des journalistes et des défenseurs et défenseuses des droits humains, et pour museler les voix critiques en ligne. »

« J’appelle à nouveau les autorités à imposer un moratoire immédiat sur son utilisation et à réformer en profondeur ses dispositions afin de les rendre conformes aux exigences du droit international des droits de l’homme. Le HCDH a déjà fourni des commentaires techniques détaillés pour aider à effectuer cette révision. »

Plus de 2 000 affaires ont été traitées en vertu de la loi, qui est entrée en vigueur le 1er octobre 2018. La dernière en date, le 29 mars, concernait Shams Shamsuzzaman, un journaliste travaillant pour le plus grand quotidien du pays, Prothom Alo. Ce dernier a été arrêté et son ordinateur portable, son téléphone et d’autres équipements ont été saisis lors d’une perquisition à son domicile. Sa demande de mise en liberté sous caution a été rejetée.

Une deuxième plainte a été déposée contre le rédacteur en chef de Prothom Alo, Matiur Rahman, et un photographe. L’affaire est liée à leur reportage sur la crise du coût de la vie au Bangladesh.

En février dernier, un jeune homme, Poritosh Sarkar, a été condamné à cinq ans de prison en vertu de cette loi après avoir été accusé d’avoir porté atteinte aux sentiments religieux dans un message publié sur Facebook.

« Le HCDH a exprimé à de nombreuses reprises ses préoccupations concernant les dispositions trop larges et mal définies de la loi sur la sécurité numérique », a déclaré M. Türk. « Le Gouvernement a promis l’adoption de garanties contre l’application arbitraire ou excessive de la loi, mais cela ne suffit pas puisque les arrestations se poursuivent. La loi elle-même doit être révisée en profondeur. »

Le Haut-Commissaire a appelé à la création d’un groupe judiciaire indépendant chargé d’examiner toutes les affaires en cours relevant de la loi sur la sécurité numérique, en vue de la libération des accusés.

M. Türk a également réitéré son inquiétude concernant le procès en cours d’Adilur Rahman Khan et de Nasiruddin Elan de l’organisation de défense des droits de l’homme Odhikar, aujourd’hui radiée. Ces personnes sont accusées d’avoir faussement dénoncé des violations présumées des droits de l’homme dans une affaire remontant à 2013.

Nous vous invitons à consulter la note technique concernant la loi sur la sécurité numérique.

 

Pour plus d’informations et pour toute demande de la part des médias, veuillez contacter :

À Genève

Ravina Shamdasani : + 41 22 917 9169 / ravina.shamdasani@un.org ;
Liz Throssell : + 41 22 917 9296 / elizabeth.throssell@un.org ;
Marta Hurtado : + 41 22 917 9466 / marta.hurtadogomez@un.org

À Nairobi

Seif Magango : +254 788 343 897 / seif.magango@un.org

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