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Communiqués de presse Procédures spéciales

L’Égypte amplifie ses attaques contre la liberté d’expression en bloquant des dizaines de sites internet – alertent des experts des Nations Unies

Sites internet en Égypte

30 août 2017

GENEVE (30 août 2017) – David Kaye, Rapporteur spécial des Nations Unies sur la liberté d’expression, et Fionnuala Ní Aloáin, Rapporteuse spéciale sur les droits de l’homme et la lutte contre le terrorisme, ont aujourd’hui fait part de leurs vives préoccupations face aux atteintes incessantes à la liberté d’expression de la part du gouvernement égyptien.

Les experts des droits de l’homme ont exprimé leur profonde inquiétude devant l’allongement de la liste des sites internet fermés ou bloqués par les autorités, au motif qu’ils " répandent des mensonges " et " soutiennent le terrorisme ", selon l’agence de presse gouvernementale MENA.

" Pour le journalisme, la liberté d’expression et l’accès à l’information en Égypte, c’est une situation de crise depuis plusieurs années, " ont indiqué les experts. " Elle prend diverses formes, notamment la détention illégale et le harcèlement de journalistes et de militants. "

" L’interdiction de l’accès aux sites internet en tous genres, mais plus particulièrement les nouveaux sites, prive les Égyptiens des informations essentielles d’intérêt public, " ont-ils déclaré, indiquant que près de 130 sites auraient été bloqués, à ce jour.

Les autorités égyptiennes auraient bloqué l’accès aux sites internet d’au moins 21 agences de presse, notamment des sources d’information bien connues comme MadaMasr, RASSD, Al Watan et Huffpost Arabi, ainsi que les sites web des organisations des droits de l’homme telles que Reporters sans frontières, le Réseau arabe pour l’information sur les droits de l’homme et la Fondation Alkarama.

Néanmoins, les Rapporteurs spéciaux ont ajouté que l’absence de statistiques publiques et de transparence sur ces blocages et le défaut d’avis préalable ou ultérieur compliquent la vérification des chiffres.

" Limiter l’accès aux informations comme l’a fait le gouvernement égyptien, sans aucune transparence ni précision quant aux affirmations de "mensonges " ou de "terrorisme", s’apparente davantage à de la répression qu’à la lutte contre le terrorisme, " ont-ils affirmé.

Les experts ont également indiqué que les autorités n’ont fourni aucune preuve que le blocage des sites web répondait aux critères du droit international des droits de l’homme. Ils ont rappelé que, en vertu du droit international, de telles mesures doivent être prévues par la loi et répondre à des critères de nécessité et de proportionnalité pour satisfaire un objectif légitime.

" Concernant les blocages généralisés en Égypte, " ont souligné les experts, " ils semblent s’appuyer sur une législation anti-terroriste excessive, et sont dépourvus de toute transparence et soumis à un contrôle judiciaire très limité voire inexistant. "

Les Rapporteurs spéciaux et les autres experts des droits de l’homme des Nations Unies ont déjà exhorté le gouvernement à libérer les journalistes et à lever toutes les restrictions sur la liberté de mouvement.

" Nous souhaitons profiter de cette occasion pour également rappeler aux autorités notre vive inquiétude concernant les droits des personnes détenues en raison de leurs publications ou de leur action dans l’espace public, " ont-ils conclu.

FIN

M. David Kaye (États-Unis) a été nommé Rapporteur spécial sur la promotion et la protection du droit à la liberté d’opinion et d’expression en août 2014 par le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies.

Mme Fionnuala D. Ní Aoláin (Irlande) a été nommée Rapporteuse spéciale sur la promotion et la protection des droits de l’homme dans la lutte antiterroriste au mois d’août 2017 par le Conseil des droits de l’homme.

En leur qualité de Rapporteurs spéciaux, ils font partie de ce que l’on nomme les procédures spéciales du Conseil des droits de l’homme. Les Procédures spéciales, le plus grand corps d’experts indépendants du système des droits de l’homme de l’ONU, est le terme généralement attribué aux mécanismes indépendants d’enquête et de surveillance qui s’occupent de la situation spécifique d’un pays ou de questions thématiques dans toutes les régions du monde. Les experts des procédures spéciales travaillent bénévolement; ils n’appartiennent pas au personnel de l’ONU et ne perçoivent pas de salaire pour leur travail. Ils sont indépendants de tout gouvernement ou de toute organisation et siègent à titre personnel.

Droits de l’homme, Nations Unies, page d’accueil du pays: Egypte

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