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Explosion de bipeurs et de radios : une violation du droit international terrifiante, déclarent des experts de l’ONU

19 septembre 2024

GENÈVE – Des experts* des droits de l’homme des Nations Unies ont condamné aujourd’hui le détournement de milliers de bipeurs électroniques et de radios pour les faire exploser simultanément au Liban et en Syrie, les qualifiant de violations « terrifiantes » du droit international.

Ces attentats auraient fait au moins 32 morts et 3 250 mutilés ou blessés, 200 personnes étant dans un état critique. Parmi les personnes décédées figurent un garçon et une fille, ainsi que du personnel médical. Environ 500 personnes, dont un diplomate, ont été gravement blessées aux yeux. D’autres ont été gravement blessés au visage, aux mains et sur le reste du corps.

« Ces attaques constituent une violation du droit humain à la vie, en l’absence de toute indication que les victimes représentaient une menace mortelle imminente pour quiconque au moment des faits », ont déclaré les experts. « De telles attaques nécessitent une enquête rapide et indépendante afin d’établir la vérité et de faire en sorte que les auteurs de ces meurtres répondent de leurs actes. »

« Nous tenons à exprimer notre plus profonde solidarité envers les victimes de ces attaques », ont-ils affirmé.

Ces bipeurs et radios auraient été distribués principalement à des personnes prétendument associées au mouvement Hezbollah, qui comprend du personnel civil et militaire et qui est impliqué dans un conflit armé avec Israël le long de la frontière.

« Dans la mesure où le droit international humanitaire s’applique, il était impossible de savoir qui portait chaque appareil et qui se trouvait à proximité au moment des attaques », ont constaté les experts. « Des attaques simultanées menées à travers des milliers d’appareils violeraient inévitablement le droit humanitaire, car elles ne permettraient pas de vérifier chaque cible et de faire la distinction entre les civils protégés et ceux qui pourraient potentiellement être attaqués pour avoir participé directement aux hostilités. »

« De telles attaques pourraient constituer des crimes de guerre pour meurtre, attaque contre des civils et attaque aveugle, et violer le droit à la vie », ont déclaré les experts.

Selon ces derniers, le droit humanitaire interdit en outre l’utilisation de pièges dissimulés dans des objets portables en apparence inoffensifs lorsqu’ils sont spécifiquement conçus et fabriqués avec des explosifs, ce qui pourrait inclure un bipeur civil modifié. Un piège est un dispositif conçu pour tuer ou blesser, qui fonctionne à l’improviste lorsqu’une personne se livre à un acte apparemment sans danger, comme répondre à un bipeur.

« Le fait de commettre des actes de violence visant à semer la terreur parmi les civils, notamment pour les intimider ou les dissuader de soutenir un adversaire, constitue également un crime de guerre », ont averti les experts. « Un climat de peur règne désormais au quotidien au Liban », ont-ils déploré.

Les experts ont exhorté les Nations Unies à mener une enquête rapide, efficace, approfondie, impartiale et transparente sur ces attaques, pour laquelle ils ont proposé leur aide. « Les États doivent traduire en justice les personnes qui ont ordonné et mené ces attaques, notamment en exerçant leur compétence universelle pour les crimes de guerre », ont-ils ajouté.

Les experts ont demandé à toutes les parties de s’abstenir de toute nouvelle violation du droit humanitaire et de régler leurs différends de manière pacifique, conformément au droit international.

« L’escalade de la violence déstabilise toute la région. Le Conseil de sécurité et l’Assemblée générale doivent agir pour rétablir la paix et la justice », ont-ils fait valoir.

*Les experts : Ben Saul, Rapporteur spécial sur la promotion et la protection des droits de l’homme et des libertés fondamentales dans la lutte antiterroriste ; Morris Tidball-Binz, Rapporteur spécial sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires ; Farida Shaheed, Rapporteuse spéciale sur le droit à l’éducation ; George Katrougalos, Expert indépendant sur la promotion d’un ordre international démocratique et équitable ; Surya Deva, Rapporteuse spéciale sur le droit au développement ; Margaret Satterthwaite, Rapporteuse spéciale sur l’indépendance des juges et des avocats ; Laura Nyirinkindi (Présidente), Claudia Flores (Vice-Présidente), Dorothy Estrada Tanck, Ivana Krstić, et Haina Lu, Groupe de travail sur la discrimination à l’égard des femmes et des filles ; Gina Romero, Rapporteuse spéciale sur les droits à la liberté de réunion pacifique et à la liberté d’association ; Balakrishnan Rajagopal, Rapporteur spécial sur le droit à un logement convenable ; Tlaleng Mofokeng, Rapporteuse spéciale sur le droit qu’a toute personne de jouir du meilleur état de santé physique et mentale possible ; Pedro Arrojo-Agudo Rapporteur spécial sur les droits de l’homme à l’eau potable et à l’assainissement ; Irene Khan, Rapporteuse spéciale sur le droit à la liberté d’opinion et d’expression ; Barbara G. Reynolds (Présidente), Bina D’Costa, Dominique Day, Groupe de travail d’experts sur les personnes d’ascendance africaine ; Francesca Albanese, Rapporteuse spéciale sur la situation des droits de l’homme dans les territoires palestiniens occupés depuis 1967 ; Heba Hagrass, Rapporteuse spéciale sur les droits des personnes handicapées et Reem Alsalem, Rapporteuse spéciale sur la Rapporteuse spéciale sur la violence contre les femmes et les filles, ses causes et ses conséquences.

Pages Web du HCDH consacrées au Liban et à la Syrie

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