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Communiqués de presse Haut-Commissariat aux droits de l’homme

La Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme réclame des mesures pour faire cesser l’escalade de la violence en Syrie

Pillay on Syria

08 Février 2012

8 février 2012

GENEVE – La Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme Navi Pillay a déploré mercredi les attaques incessantes sur la ville syrienne de Homs et a souligné « l’extrême urgence pour la communauté internationale de dépasser les considérations politiques et de prendre des mesures efficaces pour protéger la population syrienne ».

« Je suis consternée par l’attaque délibérée menée par le gouvernement syrien sur Homs ainsi que par l’utilisation de l’artillerie et d’autres armes lourdes, pour ce qui semble relever d’attaques indiscriminées sur les zones civiles de la ville » a dit Navi Pillay. « L’échec du Conseil de sécurité à trouver un accord sur une action conjointe forte semble avoir aggravé l’empressement du gouvernement syrien à massacrer sans trêve son propre peuple afin d’écraser la contestation. »

Selon des sources locales et des rapports de médias indépendants en provenance de la ville de Homs, l’armée syrienne a brusquement augmenté son utilisation de tanks, hélicoptères, mortiers, roquettes et tirs d’artillerie pour attaquer des zones civiles.

Les rapports indiquent que les hôpitaux, qui avaient déjà des difficultés à faire face à tous les blessés des dernières semaines, sont maintenant débordés ou inaccessibles, et que les habitants ont installé des cliniques improvisées à travers la ville assiégée, avec très peu ou pas du tout de matériel médical.

Les obus auraient touché un de ces hôpitaux improvisés dans le quartier de Bab Amr ce lundi, augmentant le nombre de victimes.

« En plus de ces violations massives et continuelles des droits de l’homme, je crains que la situation humanitaire ne se soit détériorée de manière significative dans plusieurs régions du pays au cours de ces derniers mois, et spécialement à Homs où des quartiers ont été largement coupés du reste de la ville ou encerclés pendant de longues périodes » a dit Navi Pillay.

« Dans les onze derniers mois, depuis le début de la répression brutale de manifestations essentiellement pacifiques par le gouvernement syrien, des milliers de manifestants et de civils ont été tués, blessés, emprisonnés, torturés et victimes de disparitions forcées », a dit la Haut-Commissaire. « Tout indique que l’armée syrienne et les forces de sécurité sont impliquées dans la plupart des crimes perpétrés. Considérant leur nature et leur envergure, ils constitueraient des crimes contre l’humanité, pouvant être punis par le droit international. Ceux qui sont au pouvoir devraient assurément se souvenir qu’il n’y a pas de limitation dans le temps pour les crimes internationaux graves, et que des efforts seront poursuivis aussi longtemps que nécessaire, pour rendre justice à toutes les victimes des crimes systématiques et flagrants qui ont lieu en Syrie aujourd’hui. »

« A leur sommet de 2005, les leaders mondiaux ont convenu unanimement que chaque état a la responsabilité de protéger son peuple des crimes contre l’humanité et de tous les autres crimes internationaux » a dit Navi Pillay. « Ils ont aussi convenu que lorsqu’un état échoue manifestement à protéger sa population contre de graves crimes internationaux, la communauté internationale toute entière a la responsabilité d’intervenir en prenant conjointement, au moment opportun et de façon décisive, des mesures de protection » a-t-elle ajouté. « La ‘carte blanche’ virtuelle qui est actuellement accordée au gouvernement syrien trahit l’esprit et la lettre de cette décision conjointe. La population est privée d’une protection dont elle a urgemment besoin. »

Une mission d’information menée par le Haut-Commissariat aux droits de l’homme et une Commission d’enquête indépendante ont enquêté sur les violations des droits de l’homme en Syrie et ont conclu que des crimes contre l’humanité pourraient avoir été commis depuis la mi-mars 2011. La Commission d’enquête a aussi conclu que ces abus auraient été commis avec l’approbation et la complicité des autorités et étaient apparemment « menés conformément à une politique d’état ». En août et décembre 2011, la Haut-Commissaire avait encouragé le Conseil de sécurité à porter la situation en Syrie devant la Cour pénale internationale.

FIN

HCDH Page du pays – République arabe syrienne
http://www.ohchr.org/FR/countries/MENARegion/Pages/SYIndex.aspx

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