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Communiqués de presse Haut-Commissariat aux droits de l’homme

Les états doivent « agir maintenant » pour protéger la population syrienne a dit Navi Pillay à l’Assemblée générale

Syria / General Assembly

13 Février 2012

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3 février 2012

NEW YORK- En citant l’assaut contre Homs, les rapports d’une violence systématique et généralisée à l’encontre des civils pouvant être considérée comme des crimes contre l’humanité, aussi bien que le risque croissant d’une crise humanitaire, la Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme Navi Pillay, a exhorté ce lundi les états à « agir maintenant » pour protéger la population syrienne.

« Chaque membre de la communauté internationale doit agir maintenant pour protéger de toute urgence la population syrienne » a dit Navi Pillay dans son discours à l’Assemblée générale de l’ONU.

« Je suis révoltée par ces violations sérieuses, » a-t-elle dit aux représentants des Etats membres rassemblés. « Je suis vraiment bouleversée de voir que la répression impitoyable et continue ainsi que l’encouragement délibéré des tensions sectaires pourraient bientôt plonger la Syrie dans une guerre civile. Aussi longtemps que la communauté internationale échouera à prendre des mesures, les populations civiles auront à souffrir des innombrables atrocités commises à leur encontre. »

La Haut-Commissaire aux droits de l’homme a remarqué que « les violations des droits de l’homme massives, répandues et systématiques, n’ont pas seulement continué mais surtout brusquement augmenté » depuis que l’Assemblée générale a adopté une résolution condamnant les violations des droits de l’homme par les autorités syriennes le 19 décembre 2011.

« L’échec du Conseil de sécurité à trouver un accord sur une action conjointe forte parait avoir encouragé le Gouvernement syrien à lancer une attaque acharnée d’une force absolue, dans le but d’écraser la contestation » a-t-elle ajouté, après avoir dressé un tableau extrêmement inquiétant de la situation à Homs.

Depuis le 3 février, « le Gouvernement a utilisé chars, mortiers, roquettes et artillerie pour pilonner la ville de Homs », a dit Navi Pillay. «D’après des sources sûres, l’armée syrienne a fait feu sur des quartiers de Homs densément peuplés dans ce qui parait être une attaque indiscriminée sur des zones civiles. »

« Le matériel médical est épuisé » a-t-elle dit. « Les obus ont atteint au moins trois cliniques improvisées, augmentant ainsi le nombre de victimes. A cause de l’artillerie lourde, les habitants ont été de fait piégés dans des zones subissant des attaques. L’électricité et les communications ont été coupées dans certains quartiers. Et la nourriture reste rare. La situation à Homs est tout simplement déplorable. »

Navi Pillay a noté des comptes rendus concordants d’intensification des attaques et de détérioration de la situation humanitaire dans d’autres parties du pays. « Le risque d’une crise humanitaire dans toute la Syrie augmente. »

« Les civils ont supporté le poids de la violence, et des villes telles que Homs, Hama, Dera’a et Idlib ont été assiégées, des couvre-feux ont été imposés » a-t-elle dit. « Durant les sièges, les habitants n’ont pas pu obtenir eau, nourriture et matériel médical. Les militaires et les forces de sécurité ont visé les citernes et les conduites d’eau. Les blocages ont souvent rendu impossible le transport des blessés vers les hôpitaux. »

Navi Pillay a énuméré une série de violations graves, ayant trait aux hôpitaux et à l’aide médicale : « Les hôpitaux ont été utilisés comme des centres de détention et de torture » a-t-elle dit. « Les ambulances sont prises pour cibles et de nombreux blessés et malades ont été refoulés des hôpitaux publics de plusieurs villes. Des détenus blessés ont été soumis à la torture et à d’autres formes de mauvais traitements dans des hôpitaux militaires. Les preuves rassemblées indiquent que les docteurs et le personnel médical ont été recherchés, arrêtés et torturés par les forces de sécurité. »

« De plus en plus de blessés évitent de se rendre dans des hôpitaux publics de peur d’être arrêtés ou torturés » a-t-elle ajouté. « La majorité des blessés sont soignés dans des hôpitaux clandestins, installés dans des appartements, des fermes et des maisons privées. L’hygiène et les conditions de stérilisation sont rudimentaires et la simple possession de matériel médical est sanctionnée. »

Navi Pillay a dit à l’Assemblée générale que les rapports suggèrent que les militaires syriens et les forces de sécurité « ont lancé d’importantes campagnes d’arrestations, détenant arbitrairement des milliers de manifestants, d’activistes ou d’autres personnes soupçonnées de sentiments ou d’activité allant à l’encontre du Gouvernement. D’autres ont été victimes de disparition involontaire ou forcée. »

« Des informations crédibles montrent qu’il existe des schémas d’utilisation systématique et répandue de la torture dans les centres d’interrogation et de détention par les forces de sécurité, » a dit la Haut-Commissaire. « D’après des informations obtenues par des déserteurs de l’armée syrienne, les militaires ont reçu l’ordre de leurs commandants de recourir à la torture. »

« Les enfants n’ont pas été épargnés, » a-t-elle ajouté. « Les enfants sont frappés à mort, pris pour cibles par des snipers ou pris dans les bombardements des forces de sécurité du Gouvernement dans plusieurs endroits de la Syrie. »

« La mission d’établissement des faits, la Commission d’enquête en Syrie* et moi-même avons tous conclu que des crimes contre l’humanité ont été probablement commis en Syrie. J’ai encouragé le Conseil de sécurité à porter cette situation devant la Cour pénale internationale. Tous les Etats membres doivent s’assurer que ces crimes ne resteront pas impunis. Ces crimes continuent d’être commis au moment même où je parle » a-t-elle dit.

FIN

Pour lire la déclaration à l’Assemblée générale en entier, allez sur : http://www.ohchr.org/fr/NewsEvents/Pages/DisplayNews.aspx?NewsID=11820&LangID=F

*Une mission d’information menée par le Haut-Commissariat aux droits de l’homme, mise en place par le Conseil des droits de l’homme en avril 2011, a terminé ses investigations et a publié un rapport en août. Le Conseil des droits de l’homme a ensuite mis au point une Commission d’enquête indépendante sur la Syrie qui a publié son premier rapport en novembre 2011 et qui apportera une prochaine mise à jour durant le Conseil des droits de l’homme en mars.

ONU droits de l'homme - République arabe syrienne http://www.ohchr.org/FR/countries/MENARegion/Pages/SYIndex.aspx

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