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Communiqués de presse Commission des droits de l'homme

LES VICE-MINISTRES DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES DU VIETNAM ET DE L'URUGUAY S'ADRESSENT À LA COMMISSION DES DROITS DE L'HOMME

23 Mars 2001



Commission des droits de l'homme
57ème session
23 mars 2001
Matin




La Commission poursuit son débat sur le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et toutes les formes de discrimination



La Commission a entendu ce matin une déclaration du Vice-Ministre des affaires étrangères du Vietnam, M. Nguyen Tam Chien, qui a souligné que, grâce aux progrès économiques enregistrés récemment par son pays, le budget alloué aux besoins sociaux continue de croître et représente de 25 à 28% du budget annuel de l'État. La priorité est accordée à la réduction de la pauvreté, en particulier dans les régions rurales montagneuses et en faveur des minorités ethniques; à la création d'emplois; à la sécurité sociale et à d'autres services essentiels.

M. Guillermo Valles, Vice-Ministre des affaires étrangères de l'Uruguay, a, pour sa part, estimé que la réalisation des droits de l'homme va de pair avec le progrès économique. Il a dénoncé à cet égard les mesures protectionnistes de certains pays industrialisés et le manque d'accès aux marchés internationaux. Il a en outre évoqué les mesures prises par son pays pour se pencher sur son passé et bâtir une société réconciliée, notamment pour ce qui est de faire la lumière sur le sort des personnes disparues sous la dictature militaire.

La Commission a, d’autre part, en outre poursuivi son débat sur le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et toutes les formes de discrimination. Dans ce cadre, nombre de participants ont réaffirmé l'importance de l'éducation pour lutter contre l'ignorance et les préjugés et promouvoir une culture de la tolérance et du respect mutuel.

Certains intervenants ont insisté sur la nécessité de prendre en compte les conclusions des Conférences régionales dans la préparation de la Conférence mondiale de Durban et d'aboutir à un document qui contienne des mesures concrètes pour lutter contre le racisme. D’autres intervenants ont insisté sur la nécessité d'accorder une attention particulière aux groupes vulnérables, au premier rang desquels les travailleurs migrants, et d'abolir les législations discriminatoires à leur égard.


Les représentants des États suivants ont pris part au débat: République arabe syrienne, Fédération de Russie, Pakistan, Indonésie, Argentine, République de Corée, États-Unis, Algérie, Cameroun, Roumanie, Thaïlande et Mexique.

La Haut-Commissaire aux droits de l'homme. Mme Mary Robinson, a informé la Commission qu'elle se rendrait brièvement à New-York aujourd'hui à l'invitation du Conseil de sécurité afin de participer à des consultations sur les droits de l'homme et le maintien de la paix.

La Commission poursuivra, cet-après midi à 15 heures, son débat sur le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et toutes les formes de discrimination. Elle devrait également entendre une déclaration du Ministre de la justice et des droits de l'homme du Pakistan.


Déclarations ministérielles au titre du débat général

M. NGUYEN TAM CHIEN, Vice-Ministre des affaires étrangères du Viet Nam, a souligné que les droits des individus doivent être étroitement associés à la destinée et aux droits communs de l'ensemble de la communauté et de la nation. Au cours des dernières décennies, parallèlement au développement du pays, les droits du peuple vietnamien se sont améliorés tant du point de vue de leur contenu juridique que de leur application effective . Le Vice-Ministre a souligné que la réalisation des droits économiques, sociaux et culturels ne peut que contribuer à la promotion des droits civils et politiques. L'ambition du Viet Nam est de parvenir à combiner croissance économique, d'une part, et équité et progrès social, de l'autre.

Le Vice-Ministre vietnamien des affaires étrangères a fait valoir que, grâce aux récents progrès économiques enregistrés par le Viet Nam, le budget alloué aux besoins sociaux du pays continue de croître, représentant de 25 à 28% du budget annuel de l'État. La priorité en la matière est accordée à la réduction de la pauvreté, en particulier dans les régions rurales montagneuses et en faveur des minorités ethniques; à la création d'emplois; à la sécurité sociale et à d'autres services fondamentaux. Ainsi, le chômage urbain est passé de 9-10% en 1990-1992 à 6-7% pendant la période 1995-1999. Le taux de pauvreté a été réduit de 25% en 1995 et de 11% en 2000. En 2000, l'alphabétisation et l'universalisation de l'éducation primaire avaient gagné toutes les provinces et villes du pays. Plus de 90% de la population a accès aux services de soins de santé et la poliomyélite a été éradiquée du pays, a souligné le Vice-Ministre.

M. Nguyen a d'autre part indiqué que les groupes vulnérables et défavorisés de la population ont bénéficié de remarquables améliorations de leurs conditions de vie et sont désormais mieux en mesure de s'intégrer dans la communauté. Certes, beaucoup reste à faire dans les années à venir. Notre tâche la plus immédiate reste de déployer tous les efforts afin de réduire la pauvreté et de moderniser et industrialiser le pays.

M. GUILLERMO VALLES, Vice-Ministres des relations extérieures de l'Uruguay, a déclaré que son pays a fait des efforts constants pour parvenir à l'équilibre nécessaire entre les droits civils et politiques et les droits économiques, sociaux et culturels dans un contexte international qui n'est pas toujours favorable au développement de ses capacités. C'est dans cet esprit que l'Uruguay s'est engagé dans les travaux préparatoires de la Conférence mondiale contre le racisme. C'est également avec le même esprit d'intégration sociale que l'Uruguay a tenté de résoudre certains problèmes du passé, a ajouté M. Valles qui a évoqué notamment la reconnaissance par le Président de la République du droit des familles de disparus durant la dictature militaire de connaître la vérité ainsi que la création d'une Commission pour la paix. M. Valles a en outre estimé que, sans progrès économique, on ne peut créer les conditions matérielles nécessaires pour que les droits de l'homme deviennent réalité. À cet égard, il a dénoncé les politiques protectionnistes appliquées par certains pays industrialisés qui obèrent les processus de développement et compromettent la consolidation des acquis de nombreux pays. Il a estimé qu'il est temps d'enraciner dans la conscience internationale l'idée de l'interdépendance de ces facteurs et de la réalisation des droits de l'homme.


Suite du débat sur le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et toutes les formes de discrimination

M. KHABBAZ HAMOUI FAYSAL (Syrie) a souligné que le racisme, la discrimination raciale et la xénophobie sont des phénomènes qui s'aggravent un peu plus chaque jour, les progrès technologiques ne faisant à cet égard qu'empirer les choses. Les populations palestinienne, du Golan et du Sud Liban sont victimes des pires discriminations de la part d'Israël, a poursuivi le représentant syrien. La tolérance ne saurait prévaloir dans le monde tant que le fléau du racisme n'aura pas disparu, a-t-il rappelé. L'Islam est la religion de la tolérance, de la justice et de l'égalité, a-t-il souligné. Or, certaines personnes - des malades, en fait - essaient de déformer l'image de cette religion. Il faut espérer que la Conférence mondiale contre le racisme qui se tiendra à Durban (Afrique du Sud) du 30 août au 7 septembre prochain amènera les uns à comprendre les souffrances des autres.

M. GRIGORY LUKIYANTSEV (Fédération de Russie) a déploré que la situation relative au problème du racisme reste largement insatisfaisante en dépit des efforts déployés par la communauté internationale. Il s'est inquiété de l'apparition de formes encore plus dangereuses et perverses de racisme et insisté sur la nécessité de luter contre toutes les formes de racisme, y compris contre l'extrémisme religieux, le séparatisme et le terrorisme, mais aussi les discriminations contre les minorités et les migrants. Convaincu que l'interprétation du terme racisme doit être étendu à toutes les différentes formes de discrimination, il a insisté en particulier sur la nécessité de protéger les groupes vulnérables et les minorités ethniques et linguistiques. Le succès de la Conférence de Durban dépendra de la capacité de la communauté internationale à élaborer des documents finaux dans lesquels figurent des recommandations concrètes sur lesquelles les États pourront s'appuyer dans leurs efforts pour lutter contre le racisme et la discrimination raciale. Il a en outre souligné l'importance d'accorder davantage d'attention à l'éducation dans ce domaine.

M. MUNIR AKRAM (Pakistan) a souligné que la Conférence mondiale contre le racisme devrait s'efforcer de s'appuyer sur les instruments existants pour lutter contre le racisme et la xénophobie. La Déclaration et le Plan d'action qui seront adoptés par la Conférence devraient aider les générations futures dans cette lutte. Par conséquent, la conférence devrait réitérer sans équivoque que le racisme constitue une violation grave des droits de l'homme et menace les relations amicales entre les nations.

Le représentant pakistanais a en outre estimé que la Conférence doit condamner tous les projets politiques fondés sur la supériorité raciale, nationale, culturelle et religieuse, et déclarer que toutes les formes de fascisme et de nationalisme extrême constituent des violations graves des droits de l'homme. Les sociétés islamiques sont aujourd'hui confrontées à ces manifestations de racisme, et c'est la raison pour laquelle il est temps de reconnaître le combat contre l'islamphobie, qui est une forme de racisme. M. Akram a aussi fait remarquer que la pauvreté est à la racine de l'intolérance, et que l'élimination du fossé de la pauvreté permettra de résoudre le problème des migrants et des violations de leurs droits. Ainsi, la Conférence mondiale devrait-elle se pencher sur la question de la violence sexuelle et la traite des êtres humains, notamment des femmes et des filles, à des fins pornographiques

M. SUSANTO SUTOYO (Indonésie) a souligné qu'en dépit de la victoire historique remportée contre l'apartheid, un nombre encore considérable de lois et de pratiques discriminatoires continuent d'affecter la vie de communautés entières dans de nombreux pays. Dans certaines régions, où l'ampleur de ces pratiques discriminatoires a atteint des proportions alarmantes, des conflits endémiques ont éclaté qui peuvent s'étendre au-delà des frontières des pays directement concernés. Ces conflits sont largement dus à des violations des droits de l'homme les plus fondamentaux. Dans le cadre des mesures de prévention visant à éliminer toutes les formes de racisme, de xénophobie et d'intolérance, l'éducation constitue un élément essentiel pour la promotion d'un véritable dialogue entre les diverses sociétés. En Indonésie, le processus de transition en cours vers une démocratie pluraliste a également eu des conséquences inattendues comme en témoignent les récents conflits ethniques dans certaines parties du pays. Ces conséquences inattendues n'ont pas été, dans une large mesure, traitées comme elles auraient dû l'être par les institutions politiques et sociales de la démocratie naissante, a reconnu le représentant indonésien. Il faut tirer les leçons de ces tragédies humaines et, pour maintenir l'unité nationale, apprendre le sens des mots «harmonie» et «tolérance» entre les différents groupes religieux et ethniques du pays. Le Gouvernement indonésien est fermement engagé à traiter les causes profondes des conflits découlant des différences raciales, ethniques et religieuses et à éliminer de sa législation toute clause discriminatoire.

En ce qui concerne la Conférence mondiale contre le racisme, si la déclaration et le programme d'action qu'elle adoptera doivent être prospectifs et orientés vers l'action, cela ne doit pas pour autant empêcher la Conférence de s'attaquer au fléau du racisme, de la xénophobie et de l'intolérance d'une manière approfondie et globale, qui tienne notamment compte des mauvaises politiques et pratiques du passé.

M. HORACIO EMILIO SOLARI (Argentine) a souhaité que les recommandations et conclusions des conférences régionales soient prises en compte dans le projet de déclaration de la Conférence mondiale contre le racisme. Soulignant que le racisme peut s'exprimer avec plus ou moins d'intensité, il a insisté sur le fait que l'apparition de ce phénomène ne saurait être assimilée à une «pathologie sociale». Il ne faut pas oublier que la discrimination et l'exclusion sont des phénomènes qui découlent d'une vulnérabilité des droits fondamentaux. M. Solari a reconnu qu'en Argentine également, des manifestations préoccupantes n'ont pas encore pu être éradiquées. Le gouvernement a néanmoins mis en oeuvre des mesures de sensibilisation de la population et de lutte contre la discrimination. M. Solari a ajouté que la lutte contre le racisme est un champ privilégié pour une action internationale solidaire.

M. EUI-YONG CHUNG (République de Corée), soulignant que les racines du racisme se trouvent dans l'intolérance, la haine et les préjugés, a mis l'accent sur l'importance de développer une culture de la tolérance. La Conférence de Durban devra effectuer un travail indispensable à cet égard et devra renouveler l'engagement de tous en faveur du respect de l'égalité et de la dignité, et prendre des mesures radicales pour éradiquer le racisme dans toutes ses formes actuelles. S'agissant du racisme exercé à l'encontre des migrants, le représentant a indiqué que son gouvernement, qui a fait des droits de l'homme une pierre angulaire de sa politique intérieure et extérieure, a pris des mesures pour protéger les travailleurs étrangers en situation régulière et leur fournir des services sociaux. M. Chung a en outre estimé que si les efforts internationaux et régionaux sont importants pour combattre les diverses formes de racisme, il est néanmoins de la responsabilité première des États de protéger et de promouvoir les droits de l'homme. À cet égard, il a informé la Commission de la création d'une Commission nationale pour les droits de l'homme dans son pays.

MME ELLEN SAUERBREY, (États-Unis) a affirmé que le Gouvernement des États-Unis s'oppose au racisme sous toutes ses formes et reconnaît que les préjugés et l'intolérance sont des problèmes auxquels toutes les sociétés sont confrontées. C'est la raison pour laquelle les lois du pays, au niveau local et fédéral, visent l'éradication du racisme sous toutes ses formes. Les États-Unis ont toujours été un pays d'accueil, et les origines de sa population sont très diversifiées. La nouvelle administration continuera de s'efforcer à créer un environnement qui protège l'égalité des chances en termes de développement économique, d'éducation et de santé.

Mme Sauerbrey a tenu à souligner que les États-Unis sont pleinement engagés pour la réussite de la Conférence mondiale contre le racisme de Durban afin qu'elle fasse une contribution concrète à l'élimination du racisme et des préjugés ethniques partout dans le monde. La Conférence de Durban permettra à chaque pays de regarder ce qui se passe chez lui et de mettre l'accent sur la politique qu'il doit suivre au plan national. La lutte contre le racisme est dans l'intérêt de tous, et c'est la raison pour laquelle la Conférence de Durban peut constituer le cadre dans lequel les gouvernements, qui sont responsables au premier chef, et les organisations non gouvernementales, éléments essentiels dans cette lutte et auxquels il faudra accorder une attention toute particulière, pourraient oeuvrer ensemble pour poser les jalons du progrès. Mme Sauerbrey a conclu en citant Martin Luther King: «Nous devons apprendre à vivre ensemble comme frères ou nous mourrons comme des idiots».

M. HOCINE SAHRAOUI (Algérie) a déclaré que, tel un virus, le racisme a muté, s'est adapté au monde contemporain et s'est approprié tous les espaces qui pouvaient être source de rejet de l'autre et de discrimination. Ceci a d'ailleurs été dûment constaté par le Rapporteur spécial, M. Maurice Gèlè-Ahanhanzo qui a décrit, dans son premier rapport, les nouvelles manifestations du racisme et de la xénophobie et qui a souligné que celles-ci se retrouvent en particulier dans les pays développés. Phénomène inquiétant, ces formes contemporaines de racisme et de discrimination cherchent ces dernières années à asseoir une reconnaissance politique, morale voire juridique - non sans succès puisque dans certains pays, des dirigeants gouvernementaux n'hésitent plus désormais à développer le discours politique de la «préférence nationale». Si au sein même des pouvoirs publics existe une telle tendance, il n'est pas étonnant que prolifèrent dans ces pays des partis politiques et des organisations racistes extrémistes et xénophobes incitant à la haine et à l'intolérance contre les nouveaux arrivants et contre les communautés immigrés qui ont contribué à la prospérité du pays.

Autre fait inquiétant, a poursuivi le représentant algérien, au nom d'une liberté d'expression dévoyée, un certain nombre de médias rendent les étrangers responsables de tous les maux du pays et véhiculent, sans être le moins du monde interpellés par les pouvoirs publics, des propos incitant au racisme et à la xénophobie, voire des appels à la violence et au crime. Dans cette optique, force est de constater qu'à côté des nouvelles formes d'exclusion et de discrimination, le racisme larvé, ordinaire, celui diffus dans le système, persiste toujours, comme en témoignent les systèmes d'enseignement qui existent dans certains pays où l'on apprend aux enfants à accepter des stéréotypes raciaux comme étant la vérité et la norme sociale. En témoignent également les pratiques ségrégationnistes qui ont cours dans des domaines aussi divers que l'accès à l'emploi, au logement, aux relations avec l'administration ou à la jurisprudence de tribunaux, souvent indulgents envers les auteurs d'actes racistes. Le racisme est par ailleurs présent dans toutes les formes actuelles de la mondialisation, a poursuivi le représentant algérien. La fusion des marchés et des économies telle qu'elle est opérée actuellement accroît incontestablement le fossé entre les nations et les peuples, entre les riches et les pauvres. Elle exacerbe le racisme institutionnalisé et enraciné, tout en créant de nouvelles formes d'exclusion et de marginalisation.

M. FRANÇOIS-XAVIER NGOUBEYOU (Cameroun) a estimé que la notion de race ou d'ethnie considérées comme base unique de la nationalité devait être bannie et que des mesures doivent être prises pour empêcher l'expansion d'une telle conception des choses. Il s'est également dit d'avis que la Conférence de Durban doit se projeter dans l'avenir, définir des orientations d'actions concrètes et replacer les enjeux du débat dans les vrais contextes historiques tout en s'inspirant des constats de la vie quotidienne. Il a préconisé l'adoption de mesures simples telles que de décider de décourager, par une formation adéquate des responsables et par une législation appropriée, les pratiques racistes souvent évidentes contre les migrants, les réfugiés, les demandeurs d'asile et les chômeurs étrangers. Il a également souhaité qu'une étude scientifique soit entreprise pour empêcher toute diffusion ou propagande raciste par la voie informatique ou tout autre technologie médiatique de masse. Il a aussi préconisé l'application du droit au développement comme remède contre les manifestations racistes.

M. Ngoubeyou a par ailleurs souhaité que la Conférence mondiale aboutisse à la création d'un mécanisme de suivi efficace de ses recommandations et décisions, à la mise sur pied d'un fond international de compensation des victimes de l'esclavage et de la discrimination raciale, à la création d'un mécanisme international de surveillance des attitudes racistes et de discrimination en indiquant les moyens de les combattre.

MME ANDA PILIP (Roumanie) a affirmé que l'élimination définitive des discriminations fondées sur la race, la couleur, l'ascendance, l'origine nationale ou ethnique reste un objectif essentiel de chaque État et de la communauté internationale dans son ensemble. En même temps, force est de constater que le phénomène non seulement existe encore, mais s'aggrave dans plusieurs parties du monde. Il s'agit d'une question qui concerne la société toute entière. La prochaine Conférence mondiale de Durban contre le racisme sera, par conséquent, un moment fort important pour renforcer le combat contre ce fléau et le Gouvernement roumain s'attend qu'elle ait un impact réel en suscitant une prise de conscience de la gravité des divers aspects de la discrimination raciale. C'est pourquoi il est nécessaire d'agir autant sur les effets que sur les causes. La Conférence devra également favoriser un meilleur fonctionnement des organismes internationaux ayant des responsabilités dans ce domaine, et une meilleure coopération entre ces mécanismes et les États.

MME LAXANACHANTORN LAOHAPHAN (Thaïlande) a souligné que la haine raciale peut désormais, grâce aux progrès technologiques et à la mondialisation, se répandre rapidement dans toutes les sphères de la vie quotidienne. Aussi, convient-il de répondre aux problèmes du racisme et de la discrimination raciale en s'attaquant à leurs causes profondes, qu'elles soient économiques, sociales ou politiques. À cet égard, a souligné la représentante thaïlandaise, la prévention doit être mise en place le plus rapidement possible. Pour leur part, les médias doivent être responsables de la promotion d'une prise de conscience, au sein de la population, concernant la présence et la contribution d'autres groupes de la société. La représentante a souligné que la visite que vient d'effectuer la Haut-Commissaire aux droits de l'homme en Thaïlande a contribué à la sensibilisation du public en faveur de la promotion et de la protection des droits de l'homme. La Thaïlande estime en outre que le projet de déclaration et de programme d'action qui sera soumis à la Conférence mondiale contre le racisme devrait incorporer les résultats des séminaires d'experts et des conférences régionales qui ont eu lieu dans le cadre des préparatifs à cette Conférence mondiale. Dans le contexte de ces préparatifs, précisément, la Thaïlande a mis sur pied un comité national chargé d'envisager l'accession du pays à la Convention internationale sur l'élimination de toutes les formes de discrimination raciale avant la Conférence de Durban et de renforcer la sensibilisation du public en ce qui concerne les questions de racisme et de discrimination raciale.

MME MARICLAIRE ACOSTA (Mexique) a estimé qu'il est urgent de combattre toutes les lois et politiques de discrimination raciale, en particulier celles qui, dans un certain nombre de pays développés, permettent ou ne combattent pas la discrimination raciale contre les travailleurs migrants. Il faut une action conjointe de la communauté internationale pour combattre efficacement les campagnes d'incitation à la haine raciale qui prolifèrent, en particulier par le biais des nouveaux moyens de communication tels que l'internet. Mme Acosta a mis l'accent sur l'importance fondamentale de l'action des organisations non gouvernementales et de la société civile dans la lutte contre le racisme et s'est félicité à cet égard de la large participation qui sera accordée pour la première fois à ces organisations lors de la Conférence de Durban. Elle a en outre préconisé l'adoption, lors de la Conférence, d'un Plan d'action comprenant des mesures concrètes et réalisables à court, moyen ou long terme. Elle a souhaité dans cette optique qu'une attention toute particulière soit accordée aux groupes vulnérables, au premier rang desquels les travailleurs migrants.

Au niveau national, Mme Acosta a reconnu que les autochtones sont certainement le groupe qui a le plus souffert de la discrimination. C'est pourquoi le Gouvernement mexicain estime fondamental de reconnaître l'identité des peuples autochtones et de leur contribution importante à la vie nationale dans le plein respect de leur diversité culturelle et d'organisation sociale.



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