Communiqués de presse Commission des droits de l'homme
TABLE RONDE SUR «LE DIALOGUE INTERCULTUREL : UN MOYEN DE COMBATTRE LE RACISME»
22 mars 2004
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22 mars 2004
L'événement est organisé à l'occasion de la
Journée internationale pour l'élimination de la discrimination raciale
La Journée internationale pour l'élimination de la discrimination raciale (21 mars) a été célébrée aujourd'hui à Genève dans le cadre d'une table ronde intitulée « Le dialogue interculturel : un moyen de combattre le racisme». M. Bertrand Ramcharan, Haut-Commissaire aux droits de l'homme par intérim, était le modérateur de la table ronde.
À l'ouverture de la table ronde, M. Sergei Ordzhonikidze, Directeur général de l'Office des Nations Unies à Genève, a lu le message du Secrétaire général des Nations Unies, M. Kofi Annan, qui rappelle que cette journée coïncide avec le dixième anniversaire du génocide rwandais. Dans son message, le Secrétaire général estime en outre que nous devons non seulement honorer la mémoire des victimes de tragédies passées, mais aussi manifester notre ferme volonté d'éviter que d'autres ne subissent un sort semblable à l'avenir.
Parlant en son nom personnel, M. Ordzhonikidze a déclaré que la différence entre le génocide rwandais et la démocratisation de l'Afrique du Sud illustre les défis que la communauté internationale doit relever pour combattre la discrimination raciale.
M. Doudou Diène, Rapporteur spécial sur les formes contemporaines de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie, et de l'intolérance qui y est associée, a déclaré que toutes les formes de discrimination ont des bases politiques et économiques.
Mme Victoria Tauli-Corpuz, Présidente du Conseil d'administration du Fonds de contributions volontaires des Nations Unies pour les populations autochtones, a souligné que, pour bon nombre de peuples autochtones, la discrimination raciale est à l'origine de leurs problèmes et qu'un dialogue interculturel est essentiel pour éliminer ces stéréotypes et le comportement raciste qui les vise.
M. Juan Antonio Martabit, Président et Rapporteur du Groupe de travail intergouvernemental chargé de faire des recommandations en vue de l'application effective de la Déclaration et du Programme d'action de Durban, a déclaré que la pauvreté était également un facteur du racisme et a invité la communauté internationale à prendre des mesures pour juguler les effets négatifs de la mondialisation qui affecte des pays sous-développées.
Sont également intervenus des représentants d'organisations non gouvernementales et autres institutions, dont Interfaith International et le Centre européen pour les droits des Roms.
Déclarations
M. SERGEI ORDZHONIKIDZE, Directeur général de l'Office des Nations Unies à Genève, donnant lecture du message du Secrétaire général des Nations Unies, M. Kofi Annan, (SG/SM/9195) à l'occasion de la Journée internationale pour l'élimination de la discrimination raciale. Dans sa déclaration, M. Annan rappelle que le massacre de Sharpville, en Afrique du Sud, le 21 mars 1960, a amené l'Assemblée générale à instituer cette journée annuelle, dont l'objet est d'appeler l'attention sur la lutte contre le racisme, où qu'il se manifeste et quelle que soit l'époque. Cette année est celle du dixième anniversaire du génocide rwandais, ce qui nous rappelle les horreurs que peut entraîner la haine ethnique et raciale, a-t-il souligné. C'est aussi celle du bicentenaire de la révolution à Haïti, grâce à laquelle les peuples des Caraïbes et d'Amérique latine furent libérés de l'esclavage.
À travers ces trois événements, nous devons non seulement honorer la mémoire des victimes de tragédies passées, mais aussi manifester notre ferme volonté d'éviter que d'autres ne subissent un sort semblable à l'avenir, a ajouté le Secrétaire général. L’Organisation des Nations Unies demeure fermement déterminée à aider les peuples et les pays à surmonter cet héritage du passé, ainsi qu’à combattre les formes contemporaines de l’esclavage – comme le travail forcé, notamment à des fins d’exploitation sexuelle – qui continuent de peser sur notre conscience collective.
Le Secrétaire général considère que le racisme est aussi une des racines du génocide. Les pratiques racistes, les idéologies racistes, et les discours déshumanisants qui nient la dignité et les droits de groupes entiers doivent être condamnés, a-t-il ajouté. Mais condamner ne suffit pas : nous devons aussi renforcer nos capacités d'alerte rapide et de prévention des génocides, des massacres, des nettoyages ethniques et des autres crimes du même genre et soutenir vraiment les efforts déployés pour que les coupables soient traduits en justice, notamment devant la Cour pénale internationale. Je compte nommer prochainement un conseiller spécial pour la prévention du génocide et faire d'autres propositions visant à renforcer notre action dans ce domaine, conclut le Secrétaire général dans son message.
Parlant en son nom personnel, M. Ordzhonikidze a déclaré que la prévention des conflits et la discrimination raciale vont de pair. Le Directeur général a ajouté que la discrimination raciale n'était pas seulement une question de droits de l'homme, mais également une des préventions des conflits. M. Ordzhonikidze a attiré l'attention sur les récents événements ethniques qui ont engendré la violence au Kosovo et appelé à ce que les responsables soient traduits en justice.
Comme l'a remarqué le Secrétaire général dans son message, la Journée internationale pour l'élimination de la discrimination raciale n'est pas seulement une date à célébrer, mais également le dixième anniversaire de la démocratie en Afrique du Sud ainsi que le dixième anniversaire du génocide rwandais, a rappelé M. Ordzhonikidze. La différence entre ces trois observations illustre les défis que nous avons à relever pour combattre la discrimination raciale dans son ensemble. Il a par ailleurs souligné que la pauvreté a été étroitement associée à la discrimination parce qu'elle a produit plus de pauvreté. Si nous devions supprimer le racisme et la pauvreté, nous devons satisfaire les besoins des nations sous-développées, a conclu le Directeur général.
M. DOUDOU DIÈNE, Rapporteur spécial sur les formes contemporaines de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie, et de l'intolérance qui y est associée, a déclaré que toutes les formes de discrimination ont des bases politiques et économiques. C'est le cas de l'esclavage transatlantique qui commença avec le racisme contre les Noirs. Après le commencement de l'esclavage économique, des intellectuels ont essayé de légitimer le commerce des esclaves, a-t-il ajouté.
Le Rapporteur spécial a également déclaré que le noyau du problème de la discrimination raciale était souvent lié à un malentendu culturel. La discrimination raciale est un refus d'un peuple de se rendre à l'évidence des droits des autres peuples par rapport à leur identité culturelle, a-t-il souligné. En conclusion, M. Diène a invité tous les pays à s'unir pour combattre la discrimination raciale.
MME VICTORIA TAULI-CORPUZ, Présidente du Conseil d'administration du Fonds de contributions volontaires des Nations Unies pour les populations autochtones, a déclaré que pour bon nombre de peuples autochtones, la discrimination raciale était la racine de leurs problèmes. Des normes et des règles ont été élaborées afin de permettre aux peuples autochtones de participer au dialogue interculturel et pour qu'ils soient sur un pied d'égalité avec le reste de la société. Pourtant, les barrières existent toujours, a-t-elle déploré. Parmi les accomplissements des droits des populations autochtones, il y a l'avant projet de la déclaration du droit des peuples autochtones qui était le premier document international à traiter de ces droits spécifiques. Mme Tauli-Corpuz a ajouté que le dialogue interculturel est essentiel pour éliminer ces stéréotypes et le comportement raciste visant les peuples autochtones. En outre, il est crucial que les groupes autochtones soient activement engagés dans le dialogue interculturel. L'évolution de l'éducation, de la conscience culturelle, le développement économique et social et un système judiciaire amélioré s'adressant aux populations autochtones doivent être entrepris pour assurer leur bien-être, a souligné Mme Tauli-Corpuz. La Présidente du Fonds considère que le dialogue des civilisations devrait être élargi. En conclusion, elle a estimé que des mécanismes de surveillance étaient nécessaires pour vérifier comment les gouvernements se conforment aux normes et règles traitant des besoins autochtones.
M. JUAN ANTONIO MARTABIT, Président et Rapporteur du Groupe de travail intergouvernemental chargé de faire des recommandations en vue de l'application effective de la Déclaration et du Programme d'action de Durban, a déclaré qu'en dépit des évolutions des technologies, de nombreux pays ne tirent pas bénéfice de ces progrès. Sur le dialogue des civilisations, l'Ambassadeur a rappelé à la communauté internationale que si les êtres humains sont au centre de tout processus de développement, leurs droits ne sont pas toujours respectés. Par conséquent, nous devons nous assurer que les droits de l'homme sont au centre de nos préoccupations, a-t-il ajouté. M. Martabit a invité la communauté internationale à prendre des mesures pour inverser les effets négatifs de la mondialisation qui affectent des pays sous-développés et pour que les pays se conforment aux instruments existants dans le domaine des droits de l'homme pour éliminer la discrimination raciale.
M. CHARLES GRAVES, Directeur de Interfaith International, a indiqué que la religion est considérée par certains comme étant la source des conflits plutôt que comme une solution aux conflits. Par exemple après les événements du 11 septembre, certains pensaient que le christianisme était en conflit avec le monde musulman. Les sentiments de supériorité raciale continuent d'avoir cours. M. Graves a déclaré que ce que nous appelons «racisme» est souvent une propension héritée et apprise de nos ancêtres. Il n'y a aucune vraie «race», mais seulement des cultures, des religions, et des groupes ethniques qui pourraient être scientifiquement étudiés. Le racisme n'a aucune base scientifique, a-t-il précisé. Les voix entendues à la Conférence de Durban sur le racisme ont fourni un ordre du jour pour la lutte contre le racisme pour les années à venir. Le problème maintenant après Durban est en grande partie interculturel, ce qui signifie la décomposition du mur entre les victimes et leurs oppresseurs.
MME SAVELINA RUSSINOVA, Coordinatrice de la recherche et des politiques du Centre européen pour les droits des Roms, a déclaré que le dialogue interculturel était d'une importance cruciale pour les Roms, qui ont été la cible de persécutions depuis leur arrivée en Europe, il y a plusieurs siècles. Elle a ajouté que les Nations Unies ont beaucoup contribué au débat sur le droit des Roms et cette reconnaissance s'est traduite activement pour favoriser l'acceptation des Roms dans les sociétés européennes. En dépit de ces mesures, il reste certaines barrières, qui n'ont pas permis un dialogue véritable entre la société rom et l'Europe. Par exemple, la ségrégation dans les écoles reste un problème important. Afin de surmonter ces barrières, il était nécessaire pour les gouvernements de mettre en application le cadre juridique permettant aux Roms de sour de l'égalité des droits. À moins d'un changement d'attitude, le dialogue interculturel rencontrera également des obstacles, a-t-elle souligné. En conclusion, Mme Russinova a attiré l'attention sur la nécessité de réunir les deux communautés afin de mener un dialogue interculturel réussi.
Autres interventions
Plusieurs participants de la communauté diplomatique et des organisations non gouvernementales ont soulevé une série de questions et de commentaires, notamment sur l'homophobie, les critères définis par les Nations Unies pour les actes de racisme et le rôle des médias et de la liberté d'expression. Sur le dernier point, un représentant du Rwanda a souligné que les médias ont été utilisés pour propager le racisme dans son pays et que cette question méritait d'être étudiée judicieusement.
En conclusion, M. Diène a déclaré que le changement du contenu de l'éducation est le seul moyen d'éliminer la discrimination et que les cas de discrimination doivent être examinés au cas par cas.
* *** *
L'événement est organisé à l'occasion de la
Journée internationale pour l'élimination de la discrimination raciale
La Journée internationale pour l'élimination de la discrimination raciale (21 mars) a été célébrée aujourd'hui à Genève dans le cadre d'une table ronde intitulée « Le dialogue interculturel : un moyen de combattre le racisme». M. Bertrand Ramcharan, Haut-Commissaire aux droits de l'homme par intérim, était le modérateur de la table ronde.
À l'ouverture de la table ronde, M. Sergei Ordzhonikidze, Directeur général de l'Office des Nations Unies à Genève, a lu le message du Secrétaire général des Nations Unies, M. Kofi Annan, qui rappelle que cette journée coïncide avec le dixième anniversaire du génocide rwandais. Dans son message, le Secrétaire général estime en outre que nous devons non seulement honorer la mémoire des victimes de tragédies passées, mais aussi manifester notre ferme volonté d'éviter que d'autres ne subissent un sort semblable à l'avenir.
Parlant en son nom personnel, M. Ordzhonikidze a déclaré que la différence entre le génocide rwandais et la démocratisation de l'Afrique du Sud illustre les défis que la communauté internationale doit relever pour combattre la discrimination raciale.
M. Doudou Diène, Rapporteur spécial sur les formes contemporaines de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie, et de l'intolérance qui y est associée, a déclaré que toutes les formes de discrimination ont des bases politiques et économiques.
Mme Victoria Tauli-Corpuz, Présidente du Conseil d'administration du Fonds de contributions volontaires des Nations Unies pour les populations autochtones, a souligné que, pour bon nombre de peuples autochtones, la discrimination raciale est à l'origine de leurs problèmes et qu'un dialogue interculturel est essentiel pour éliminer ces stéréotypes et le comportement raciste qui les vise.
M. Juan Antonio Martabit, Président et Rapporteur du Groupe de travail intergouvernemental chargé de faire des recommandations en vue de l'application effective de la Déclaration et du Programme d'action de Durban, a déclaré que la pauvreté était également un facteur du racisme et a invité la communauté internationale à prendre des mesures pour juguler les effets négatifs de la mondialisation qui affecte des pays sous-développées.
Sont également intervenus des représentants d'organisations non gouvernementales et autres institutions, dont Interfaith International et le Centre européen pour les droits des Roms.
Déclarations
M. SERGEI ORDZHONIKIDZE, Directeur général de l'Office des Nations Unies à Genève, donnant lecture du message du Secrétaire général des Nations Unies, M. Kofi Annan, (SG/SM/9195) à l'occasion de la Journée internationale pour l'élimination de la discrimination raciale. Dans sa déclaration, M. Annan rappelle que le massacre de Sharpville, en Afrique du Sud, le 21 mars 1960, a amené l'Assemblée générale à instituer cette journée annuelle, dont l'objet est d'appeler l'attention sur la lutte contre le racisme, où qu'il se manifeste et quelle que soit l'époque. Cette année est celle du dixième anniversaire du génocide rwandais, ce qui nous rappelle les horreurs que peut entraîner la haine ethnique et raciale, a-t-il souligné. C'est aussi celle du bicentenaire de la révolution à Haïti, grâce à laquelle les peuples des Caraïbes et d'Amérique latine furent libérés de l'esclavage.
À travers ces trois événements, nous devons non seulement honorer la mémoire des victimes de tragédies passées, mais aussi manifester notre ferme volonté d'éviter que d'autres ne subissent un sort semblable à l'avenir, a ajouté le Secrétaire général. L’Organisation des Nations Unies demeure fermement déterminée à aider les peuples et les pays à surmonter cet héritage du passé, ainsi qu’à combattre les formes contemporaines de l’esclavage – comme le travail forcé, notamment à des fins d’exploitation sexuelle – qui continuent de peser sur notre conscience collective.
Le Secrétaire général considère que le racisme est aussi une des racines du génocide. Les pratiques racistes, les idéologies racistes, et les discours déshumanisants qui nient la dignité et les droits de groupes entiers doivent être condamnés, a-t-il ajouté. Mais condamner ne suffit pas : nous devons aussi renforcer nos capacités d'alerte rapide et de prévention des génocides, des massacres, des nettoyages ethniques et des autres crimes du même genre et soutenir vraiment les efforts déployés pour que les coupables soient traduits en justice, notamment devant la Cour pénale internationale. Je compte nommer prochainement un conseiller spécial pour la prévention du génocide et faire d'autres propositions visant à renforcer notre action dans ce domaine, conclut le Secrétaire général dans son message.
Parlant en son nom personnel, M. Ordzhonikidze a déclaré que la prévention des conflits et la discrimination raciale vont de pair. Le Directeur général a ajouté que la discrimination raciale n'était pas seulement une question de droits de l'homme, mais également une des préventions des conflits. M. Ordzhonikidze a attiré l'attention sur les récents événements ethniques qui ont engendré la violence au Kosovo et appelé à ce que les responsables soient traduits en justice.
Comme l'a remarqué le Secrétaire général dans son message, la Journée internationale pour l'élimination de la discrimination raciale n'est pas seulement une date à célébrer, mais également le dixième anniversaire de la démocratie en Afrique du Sud ainsi que le dixième anniversaire du génocide rwandais, a rappelé M. Ordzhonikidze. La différence entre ces trois observations illustre les défis que nous avons à relever pour combattre la discrimination raciale dans son ensemble. Il a par ailleurs souligné que la pauvreté a été étroitement associée à la discrimination parce qu'elle a produit plus de pauvreté. Si nous devions supprimer le racisme et la pauvreté, nous devons satisfaire les besoins des nations sous-développées, a conclu le Directeur général.
M. DOUDOU DIÈNE, Rapporteur spécial sur les formes contemporaines de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie, et de l'intolérance qui y est associée, a déclaré que toutes les formes de discrimination ont des bases politiques et économiques. C'est le cas de l'esclavage transatlantique qui commença avec le racisme contre les Noirs. Après le commencement de l'esclavage économique, des intellectuels ont essayé de légitimer le commerce des esclaves, a-t-il ajouté.
Le Rapporteur spécial a également déclaré que le noyau du problème de la discrimination raciale était souvent lié à un malentendu culturel. La discrimination raciale est un refus d'un peuple de se rendre à l'évidence des droits des autres peuples par rapport à leur identité culturelle, a-t-il souligné. En conclusion, M. Diène a invité tous les pays à s'unir pour combattre la discrimination raciale.
MME VICTORIA TAULI-CORPUZ, Présidente du Conseil d'administration du Fonds de contributions volontaires des Nations Unies pour les populations autochtones, a déclaré que pour bon nombre de peuples autochtones, la discrimination raciale était la racine de leurs problèmes. Des normes et des règles ont été élaborées afin de permettre aux peuples autochtones de participer au dialogue interculturel et pour qu'ils soient sur un pied d'égalité avec le reste de la société. Pourtant, les barrières existent toujours, a-t-elle déploré. Parmi les accomplissements des droits des populations autochtones, il y a l'avant projet de la déclaration du droit des peuples autochtones qui était le premier document international à traiter de ces droits spécifiques. Mme Tauli-Corpuz a ajouté que le dialogue interculturel est essentiel pour éliminer ces stéréotypes et le comportement raciste visant les peuples autochtones. En outre, il est crucial que les groupes autochtones soient activement engagés dans le dialogue interculturel. L'évolution de l'éducation, de la conscience culturelle, le développement économique et social et un système judiciaire amélioré s'adressant aux populations autochtones doivent être entrepris pour assurer leur bien-être, a souligné Mme Tauli-Corpuz. La Présidente du Fonds considère que le dialogue des civilisations devrait être élargi. En conclusion, elle a estimé que des mécanismes de surveillance étaient nécessaires pour vérifier comment les gouvernements se conforment aux normes et règles traitant des besoins autochtones.
M. JUAN ANTONIO MARTABIT, Président et Rapporteur du Groupe de travail intergouvernemental chargé de faire des recommandations en vue de l'application effective de la Déclaration et du Programme d'action de Durban, a déclaré qu'en dépit des évolutions des technologies, de nombreux pays ne tirent pas bénéfice de ces progrès. Sur le dialogue des civilisations, l'Ambassadeur a rappelé à la communauté internationale que si les êtres humains sont au centre de tout processus de développement, leurs droits ne sont pas toujours respectés. Par conséquent, nous devons nous assurer que les droits de l'homme sont au centre de nos préoccupations, a-t-il ajouté. M. Martabit a invité la communauté internationale à prendre des mesures pour inverser les effets négatifs de la mondialisation qui affectent des pays sous-développés et pour que les pays se conforment aux instruments existants dans le domaine des droits de l'homme pour éliminer la discrimination raciale.
M. CHARLES GRAVES, Directeur de Interfaith International, a indiqué que la religion est considérée par certains comme étant la source des conflits plutôt que comme une solution aux conflits. Par exemple après les événements du 11 septembre, certains pensaient que le christianisme était en conflit avec le monde musulman. Les sentiments de supériorité raciale continuent d'avoir cours. M. Graves a déclaré que ce que nous appelons «racisme» est souvent une propension héritée et apprise de nos ancêtres. Il n'y a aucune vraie «race», mais seulement des cultures, des religions, et des groupes ethniques qui pourraient être scientifiquement étudiés. Le racisme n'a aucune base scientifique, a-t-il précisé. Les voix entendues à la Conférence de Durban sur le racisme ont fourni un ordre du jour pour la lutte contre le racisme pour les années à venir. Le problème maintenant après Durban est en grande partie interculturel, ce qui signifie la décomposition du mur entre les victimes et leurs oppresseurs.
MME SAVELINA RUSSINOVA, Coordinatrice de la recherche et des politiques du Centre européen pour les droits des Roms, a déclaré que le dialogue interculturel était d'une importance cruciale pour les Roms, qui ont été la cible de persécutions depuis leur arrivée en Europe, il y a plusieurs siècles. Elle a ajouté que les Nations Unies ont beaucoup contribué au débat sur le droit des Roms et cette reconnaissance s'est traduite activement pour favoriser l'acceptation des Roms dans les sociétés européennes. En dépit de ces mesures, il reste certaines barrières, qui n'ont pas permis un dialogue véritable entre la société rom et l'Europe. Par exemple, la ségrégation dans les écoles reste un problème important. Afin de surmonter ces barrières, il était nécessaire pour les gouvernements de mettre en application le cadre juridique permettant aux Roms de sour de l'égalité des droits. À moins d'un changement d'attitude, le dialogue interculturel rencontrera également des obstacles, a-t-elle souligné. En conclusion, Mme Russinova a attiré l'attention sur la nécessité de réunir les deux communautés afin de mener un dialogue interculturel réussi.
Autres interventions
Plusieurs participants de la communauté diplomatique et des organisations non gouvernementales ont soulevé une série de questions et de commentaires, notamment sur l'homophobie, les critères définis par les Nations Unies pour les actes de racisme et le rôle des médias et de la liberté d'expression. Sur le dernier point, un représentant du Rwanda a souligné que les médias ont été utilisés pour propager le racisme dans son pays et que cette question méritait d'être étudiée judicieusement.
En conclusion, M. Diène a déclaré que le changement du contenu de l'éducation est le seul moyen d'éliminer la discrimination et que les cas de discrimination doivent être examinés au cas par cas.
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