Skip to main content

Communiqués de presse Procédures spéciales

LA REINE RANIA DE JORDANIE INVITE LA COMMUNAUTE INTERNATIONALE A REDONNER DE LA FORCE ET DE L’ENERGIE AU MOUVEMENT MONDIAL EN FAVEUR DES ENFANTS

13 Juin 2001



Comité préparatoire de la session
extraordinaire de l’Assemblée générale
consacrée aux enfants
13 juin 2001
5ème séance – matin




Plusieurs participants insistent pour que les effets dévastateurs
sur les enfants des conflits armés, des régimes de sanctions
et de l’occupation étrangère ne soient pas oubliés


“Le moment est venu de redonner de la force et plus d'énergie au mouvement mondial en faveur des enfants”. C’est l’appel qu’a lancé ce matin à la communauté internationale, la Reine Rania de Jordanie alors qu’elle s’adressait au Comité préparatoire de la session extraordinaire de l’Assemblée générale consacrée aux enfants. Au moment où le monde s’engage dans une nouvelle phase de ce mouvement global, deux défis pointent à l’horizon, a-t-elle expliqué. Le premier est de savoir comment atteindre les objectifs voulus, de manière à ce que plus d’enfants vivent dans de meilleures conditions de santé, aient une meilleure espérance de vie et bénéficient d’une plus grande justice sociale au niveau international. Le deuxième défi est de savoir comment la communauté internationale et ses dirigeants peuvent rester engagés et pleins d’imagination créative et éviter de tomber dans la routine et les cérémonies purement formelles.

La première tâche à entreprendre, a estimé la Reine, est d’examiner l’impact réel et la valeur des actions menées au niveau international. Il faut parallèlement examiner l’impact réel de la participation des chefs d’Etat et de gouvernement à ces actions. Sur ce point, elle a expliqué que pour concrétiser ce “leadership”, des rencontres régulières entre Premières Dames des pays arabes ont été instituées. Le troisième thème sur lequel doit se pencher la session extraordinaire est celui du renforcement des partenariats, y compris avec le secteur commercial. Il faudrait notamment comprendre pourquoi certains partenariats fonctionnent mieux que d’autres. La Reine Rania a proposé que, dans ce cadre, la session extraordinaire fixe concrètement l’objectif de réduire les déficiences en fer qui affectent la santé de millions d’enfants. En dernier lieu, elle a suggéré au Comité préparatoire et à la session extraordinaire de se pencher sur la question des disparités. Dans son pays, la Jordanie, le premier rapport national sur le développement humain a, par exemple, révélé que les pires disparités n’existaient pas entre zones urbaines et rurales, mais plutôt entre les différents secteurs des agglomérations urbaines. Il importe, selon la Reine, de déterminer les causes de ces disparités et de définir les mesures qui peuvent être prises pour les réduire.

Le Comité préparatoire a ensuite poursuivi son débat général sur le rapport du Secrétaire général “Nous, les enfants…” et sur le projet de document final qui devra être adopté en septembre prochain. A l’image du représentant du Sri Lanka, plusieurs intervenants ont à nouveau plaidé pour que la déclaration finale insiste sur la situation particulièrement difficile des enfants victimes de conflits armés et de ceux qui sont enrôlés de force. Dans ce cadre, il a été fait remarquer que tant que l’on ne préviendra pas les guerres et que l’on n’assurera pas le minimum vital pour les pauvres, les idéaux nobles et justes du rapport du Secrétaire général resteront lettre morte. Faisant écho aux propos du représentant de l’Iraq, la jeune Présidente du Parlement des enfants du Togo a évoqué les effets dévastateurs sur les enfants qu’engendrent les sanctions imposées par la communauté internationale. En adoptant de tels régimes de sanctions, la communauté internationale n’agit pas seulement à l’encontre des efforts de l’UNICEF mais tout simplement en contradiction avec ses engagements, pris lors d’événements internationaux comme le Sommet mondial de 1990, a-t-elle dénoncé. Dans le même ordre d’idées, l’Observateur de la Palestine a regretté que ni le rapport du Secrétaire général, ni le projet de document final n’abordent réellement de front la question des enfants vivant sous occupation étrangère.

Les personnalités et représentants des pays suivants ont fait une déclaration: Népal, Mexique, Ouganda, Géorgie, Ghana, Sri Lanka, Bangladesh, Turquie, Malaisie, Iraq, Gabon, Togo, Ethiopie, Algérie, Soudan, Bélarus, Palestine et Israël. Le Comité a également entendu les représentants de la Fédération internationale de la Croix-Rouge et du Croissant Rouge, du Bureau international du travail, et de l’ONG “Aide à l’enfance”.

Les travaux se poursuivront, cet après-midi à 15 heures.


Allocution de sa Majesté la Reine de Jordanie

Son Altesse Royale RANIA AL-ABDULLAH, Reine de Jordanie, a déclaré, en tant que membre de l'Initiative mondiale de leadership de l’UNICEF, que la participation politique, au plus niveau, de chefs d’Etat et de gouvernement en faveur des droits de l’enfant avait atteint un niveau jamais vu auparavant. Un grand nombre de pays, a relevé la Reine Rania, ont signé et ratifié la Convention sur les droits de l'enfant, et la communauté internationale a décidé d’objectifs quantifiables à atteindre en matière de promotion des droits de l'enfance et a convenu de les poursuivre en mettant en place des mécanismes d’évaluation, d’analyse, et de suivi. Au moment où le monde s’engage dans une nouvelle phase de ce mouvement global, nous voyons, a dit la Reine Rania, deux défis qui pointent à l’horizon: le premier est de savoir comment nous pourrons atteindre les objectifs voulus, de manière à ce que plus d’enfants vivent dans de meilleures conditions de santé, aient une meilleure espérance de vie et bénéficient d’une plus grande justice sociale au niveau international. Le deuxième défi, sera quant à lui, de savoir comment nous pouvons rester engagés, efficaces et plein d’imagination créative dans les actions et les initiatives que nous prenons en faveur des enfants et de nos peuples, et comment nous pouvons éviter de tomber dans la routine et les cérémonies purement formelles. La communauté internationale doit demeurer concentrée et engagée dans la poursuite des objectifs qu’elle a fixés en faveur des enfants, a estimé la Reine Rania, en tirant les leçons tirées du passé. Le chemin parcouru depuis le temps où nous nous inquiétions de réduire la mortalité infantile en luttant contre un certain nombre de maladies, à ce jour, où notre objectif est devenu de donner à tous les enfants et toutes les femmes leurs droits a été long.

Le résultat des actions que nous avons poursuivies à ce jour est cependant mitigé. C’est pourquoi, la priorité devra être de trouver une solution au paradoxe auquel nous assistons en ce moment. Nous aimerions suggérer quelques idées que la session extraordinaire de l’Assemblée générale consacrée aux enfants pourrait examiner. La première serait d’examiner l’impact réel et la valeur des actions menée au niveau international. Qu'avons-nous gagné en nous fixant des buts communs et des normes du même type? Quelle est la valeur ajoutée quantifiable des plansmondiaux et de l’accumulation d’agrégats au niveau national et international? Nous devons rapidement décider des objectifs mondiaux qui pourraient être retenus ou élargis.

Une autre question à examiner concerne l’impact réel de la participation des chefs d’Etat et de gouvernement aux actions menées en faveur des enfants. Il est prouvé que leur implication dans la réalisation des plans d’action a été critique au cours des années 80 et 90. C’est pour donner plus d’importance à ce leadership dans notre région que nous avons créé un système de rencontres régulières entre Premières Dames des pays arabes, et que nous travaillons avec les chefs d’Etat et de gouvernement pour atteindre l’objectif de la campagne “Dites oui aux enfants”. Le troisième thème que nous aimerions proposer est celui du renforcement des partenariats qui ont montré leur importance aussi bien au niveau national qu’aux niveaux régional et mondial. Les gouvernements, les médias, le secteur privé, la société civile et les autres secteurs de la société travaillent aujourd’hui couramment ensemble. Mais nous ne comprenons pas encore pourquoi certains partenariats réussissent alors que d’autres échouent. La session extraordinaire devrait trouver des réponses à cette question.


La promotion des droits des enfants grâce au pouvoir immense que pourraient générer des partenariats avec le secteur commercial pourrait constituer le quatrième thème examiné par la session dans le cadre de nos propositions. La promotion des campagnes de vaccination et la lutte contre les maladies dues au manque d’iode ont été menées grâce aux liens que nous avons pu établir avec le monde des affaires. Les compagnies privées et les firmes multinationales disposent souvent de beaucoup plus de moyens et de marge de manoeuvre que les organisations internationales et les agences gouvernementales. Nous proposons que soit lancé l'objectif de réduire les déficiences en fer qui affectent la santé de millions d'enfants à travers de nouveaux partenariats avec le secteur privé. La dernière question que nous aimerions voir examinée par ce Comité préparatoire et par la session extraordinaire de l'Assemblée a trait aux disparités, a dit la Reine Rania. Les disparités en matière de droits des enfants continuent de s'aggraver aussi bien au niveau mondial qu'au niveau des Etats. Dans notre propre pays, la Jordanie, le premier rapport national sur le développement humain a révélé que les pires disparités n'étaient pas entre zones urbaines et rurales, mais plutôt entre les différents secteurs des agglomérations urbaines. Nous aimerions savoir quelles sont les causes de ces disparités et quelles sont les mesures qui peuvent être prises pour les réduire.

Le moment est venu, a estimé la Reine Rania, de redonner de la force et plus d'énergie au mouvement en faveur des enfants. Après avoir conduit les évaluations qui s'imposent, nous pourrons bâtir les solides fondations qui nous permettront d'atteindre des objectifs réalistes. La Jordanie et nous-mêmes, a déclaré la Reine Rania, sommes prêts à travailler avec le reste de la communauté internationale pour garantir un meilleur avenir aux enfants, et nous nous retrouverons dans ce but au mois de septembre prochain.


EXAMEN DU RAPPORT DU SECRETAIRE GENERAL

Suite du débat général


M. MURARI RAJ SHARMA (Népal) a fait observer que la manière dont les enfants sont éduqués détermine la forme que prendra le monde de demain. L’enjeu est très élevé et c’est pourquoi, il y a dix ans, les dirigeants du monde se sont rassemblés pour définir une vision et des objectifs communs et promouvoir la survie, la protection et le développement des enfants du monde. Les 10 dernières années ont connu des résultats mitigés même si la Convention sur les droits de l’enfant est devenu un instrument quasiment universel. Dans le même temps toutefois, le monde a enregistré certains échecs et, dans certains domaines, a fait marche arrière. Il faut rétablir la situation pour que le monde soit meilleur pour chacun des enfants. Les moyens existent; ce qu’il faut, c’est la volonté politique essentiellement pour garantir la paix et éliminer la pauvreté extrême. Pour que les enfants grandissent en bonne santé, il faut assurer une bonne alimentation aux enfants et à leur mère, leur fournir de l’eau potable. Il faut aussi lutter contre le VIH/sida et faire des efforts supplémentaires en matière d’éducation. Les enfants doivent être à l’abri de la crainte et du besoin. Pour cela, il faut aussi que les citoyens puissent choisir qui les gouverne et comment ils souhaitent être gouvernés.

La pauvreté n’est pas inéducable pour les pays pauvres. Ces derniers doivent se voir donner la possibilité d’être des partenaires actifs du développement. Le secteur public, le secteur privé et la société civile peuvent se compléter et, à plus grande échelle, la coopération internationale peut aussi contribuer à améliorer la situation. Partant, le document final devra être concis, concret, orienté vers l’action et facile à exécuter. Après les promesses et les engagements, il importe désormais de mettre en place une véritable culture permettant de les honorer.

Mme ANA TERESA ARANDO OROZCO (Mexique) a salué l’objectivité du rapport du Secrétaire général “Nous, les enfants”. Elle a rappelé que son pays a été l’un des premiers à ratifier la Convention des droits de l’enfant et a progressé rapidement vers sa mise en oeuvre à tous les niveaux, national et local. Le programme national pour les enfants du Mexique repose sur les directives du Sommet mondial de 1990. S’il reste encore beaucoup à faire, il apparaît toutefois clairement que les changements sont possibles. Au Mexique, il y a beaucoup d’enfants qui vivent encore dans la pauvreté et ceci représente un véritable défi pour le Gouvernement. L’absence de cadre juridique approprié, la violence et la discrimination sont parmi les principaux obstacles à surmonter. En septembre dernier, un Centre national pour la santé des enfants a été mis en place et une attention particulière est accordée aux besoins des femmes vivant dans des zones isolées. De l’avis du Mexique, les nouvelles directives qui seront adoptées en septembre prochain devront permettre de répondre à chacune des situations particulières des pays. Il juge aussi indispensable d’apporter tout le soutien à la famille car, en définitive, ce sont les familles qui font la force des pays.

Mme MARY NSANGI KAKEMBO, Ministre d'Etat chargée de la jeunesse de l'Ouganda, a remercié le Secrétaire général d'avoir consacré une partie de son rapport aux enfants d'Afrique. Comme le dit M. Kofi Annan, les besoins des enfants de ce continent sont "urgents" a déclaré le Ministre. Tous les indicateurs de développement humain ont baissé au cours de la décennie écoulée en Afrique, a-t-elle fait remarquer. Nous apprécions donc que le Secrétaire général ait demandé que le monde réponde favorablement à l'appel de la Déclaration du millénaire en faveur de l'Afrique. La mention du VIH/sida comme une menace directe à la survie des enfants en Afrique subsaharienne mérite qu'on lui accorde toute l'attention nécessaire. Le Comité préparatoire devrait consacrer à cette question particulière une attention soutenue, et adresser à la session extraordinaire des recommandations spéciales. La délégation de l'Ouganda est satisfaite qu'un projet de document final ait pu être établi à temps, et qu'il tienne compte des suggestions qui ont été faites par de nombreux pays. Nous apprécions que le rôle de la famille et des parents, en tant que premiers responsables du bien-être des enfants, soit réaffirmé et clairement énoncé dans ce document. Nous sommes aussi totalement en accord avec la mention réservée au sort des petites filles et à la nécessité de leur donner les mêmes droits et les mêmes chances qu'aux garçons. La proposition visant la création de systèmes d'évaluation et de surveillance de la mise en oeuvre des termes de la Convention sur les droits des enfants et des recommandations du Sommet mondial pour les enfants a aussi tout notre soutien.

M. DAVID APTSIAURI, Vice-Ministre des affaires étrangères de la Géorgie, a estimé que le rapport du Secrétaire général constitue un excellent point de départ pour les travaux de la session extraordinaire. Depuis la dernière session du Comité préparatoire, de nombreux préparatifs régionaux ont eu lieu. Ce fut, par exemple, le cas à Berlin où les pays d’Europe et d’Asie centrale ont élaboré un document final détaillé. Ce document y souligne l’importance de la santé, de l’éducation des enfants et du respect de leurs droits. Pour sa part, la Géorgie accorde la plus haute importance au bien-être des enfants. Toutefois, ses efforts sont limités par le manque de moyens financiers et par l’important flux de réfugiés auquel le pays est confronté. Le Plan d’action de septembre devra être réaliste, assorti d’objectifs concrets et d’une base financière solide. La situation particulière des pays en transition comme la Géorgie devra y être dûment prise en compte. A l’image de la conférence de Berlin, la session extraordinaire devra aussi garantir la participation active des jeunes. C’est ainsi que l’on pourra résoudre les problèmes de manière plus efficace.

Mme BEATRICE R. BROBBEY (Ghana) a dit que son pays avait établi un programme d'action national conforme aux recommandations du Sommet mondial pour les enfants et aux termes de la Convention sur les droits de l'enfant. Les mécanismes de santé de base se sont améliorés au cours des dernières années, et les campagnes de vaccination soutenues, menées contre les six maladies décrites par l'OMS comme sources principales de mortalité infantile, ont permis de réduire drastiquement la morbidité infantile. La réforme scolaire qu'a mené le Ghana a permis de donner aux filles la place qu'elles méritent dans les structures d'éducation. Mais le Ghana n'a cependant pas pu réaliser tous les objectifs qu'il s'était fixés en faveur des enfants du fait de la dégradation de son économie et du poids de la dette extérieure. Au niveau régional, les conflits qui affectent l'Afrique de l'Ouest, la pandémie du VIH/sida et la paupérisation croissante des populations, due aux exclusions créées par la mondialisation, ont porté des coups durs à la situation des enfants au cours de cette dernière décennie.

Les pays d'Afrique ont organisé le mois dernier au Caire un Forum panafricain pour l'enfance, et nous aimerions que les conclusions et les recommandations de ce Forum soient intégrées au document final de la session extraordinaire. Les enfants d'Afrique ont des besoins urgents et cruciaux. Le Ghana lance ici un appel à la communauté internationale pour qu'elle assure aux enfants en danger de ce continent, notamment dans les zones affectées par des conflits militaires ou civils, au moins un repas par jour.

M. JOHN DE SARAM (Sri Lanka) a estimé que le rapport du Secrétaire général fournissait des directives claires pour l’action internationale en faveur des enfants. Les défis demeurent importants, tout particulièrement, dans le contexte de la mondialisation et de l’interdépendance croissante. Des ressources supplémentaires doivent donc être mobilisées. Dans la région de l’Asie du Sud, les gouvernements ont consenti d’importants efforts. Ils ont aussi décidé de procéder de manière concertée en adoptant l’accord de Katmandou. Au niveau national, le Sri Lanka a mis au point un plan national d’action qui lui a permis d’atteindre un grand nombre des objectifs fixés en 1990. Les progrès ont été particulièrement satisfaisants dans le domaine de la vaccination, de la réduction de la mortalité infantile et de la scolarisation. En outre, une Autorité nationale pour la protection de l’enfant, constituée de pédiatres, de psychologues, d’avocats et de représentants des ONG, a été mise sur pied.

Elle recommande des mesures juridiques et administratives à prendre pour garantir les droits et la protection des enfants. Elle mène en outre de vastes campagnes de sensibilisation auprès de la population, y compris en ce qui concerne les enfants et les conflits armés. Le Sri Lanka est gravement touché par ce problème; ses enfants étant recrutés de force par un groupe terroriste armé. Pour y faire face, de nombreux programmes et projets de réinsertion et d’aide aux enfants soldats ont été mis en place. Le représentant a donc espéré que la session extraordinaire permettra de répondre aux énormes problèmes auxquels de nombreux pays du monde sont confrontés. La coopération internationale, grâce aux ressources et au partage des connaissances, peut en effet apporter une réelle contribution en faveur des enfants.

M. M.S. AKBAR (Bangladesh) a dit que son pays a déployé tous les efforts dont il est capable pour répondre aux recommandations en faveur de la promotion des droits et du bien-être des enfants. Sur les plans de la santé et de l'éducation, le Bangladesh a adopté un plan d'action en 1990. L'enseignement primaire est devenu obligatoire. Nous visons maintenant, a dit le représentant, à renforcer les bases d'action qui nous ont permis d'atteindre des succès. Notre Premier Ministre Sheik Yasina dirige elle-même le Comité national en faveur de l'enfance. Le Bangladesh a organisé cette année un forum national auquel ont pris part les enfants qui ont pu eux-mêmes donner leur point de vue sur la manière dont ils voient leur avenir. La question de la participation des enfants ne se pose donc pas au Bangladesh. Notre Gouvernement a d'autre part participé à la réunion de Katmandou, au cours de laquelle, les pays d'Asie du Sud et du Sud-Est ont harmonisé leurs positions en matière de respect et de promotion des droits de l'enfant. Le Bangladesh adhère aux recommandations de la Réunion de Katmandou et apporte aussi son soutien au projet de document final de la session extraordinaire.

M. UMIT PAMIR (Turquie) a estimé que le rapport du Secrétaire général illustre parfaitement la triste réalité du monde actuel où des millions d’enfants continuent de mourir chaque année à cause de la guerre, de maladies qui pourraient pourtant être évitées, de la violence et de sévices ou tout simplement de la pauvreté extrême. La session extraordinaire devra donc avoir pour objectif fondamental d’assurer un avenir meilleur à ces enfants. Il devra servir de véritable source d’inspiration pour l’action de tous. De son côté, la Turquie accorde la plus haute importance aux droits et au bien-être des enfants. C’est ainsi que les lois et textes nationaux ont été mis en conformité avec la Convention sur les droits de l’enfant et que la Convention 182 de l’OIT sur les pires formes de travail des enfants a été ratifiée. La durée de l’enseignement obligatoire a été augmentée, la lutte contre l’analphabétisme est devenue prioritaire et une attention particulière a été accordée au développement dès la petite enfance. Victime de deux graves tremblements de terre en 1999, la Turquie a également analysé l’impact de ces catastrophes sur les enfants. En outre, en avril dernier, c’est à Istanbul que Mme Nane Annan a lancé la partie régionale de la campagne mondiale “Dites oui aux enfants”. En conclusion, le représentant a reconnu avec le Secrétaire général que le document final de la session extraordinaire devrait être visionnaire et source d’inspiration et constituer l’expression d’une volonté politique réelle.

DATO SAYED ABDUL RAHMAN SAYED MODH (Malaisie) a dit que sa délégation compatit avec les pays africains sur les menaces qui pèsent sur les enfants et les jeunes de ce continent, notamment en ce qui concerne la mortalité des enfants. Il est inacceptable que des millions d'enfants soient privés de leurs besoins les plus élémentaires, dans une économie mondiale de plus de 30 trillions de dollars, où la richesse s'accumule de manière inouïe dans certaines régions du monde. En ce qui la concerne, la Malaisie a pu atteindre la plupart des objectifs qui avaient été fixés par le premier plan d'action en faveur des enfants. Notre engagement en faveur des enfants est clairement démontré par les mesures énoncées dans le 8ème plan national de développement de notre nation, qui couvre la période 2001-2005. Notre gouvernement est, d'autre part, déjà attelé à la mise au point de son deuxième plan d'action pour les enfants, qui commence cette année et s'étendra jusqu'en 2020, dans la droite ligne de l'initiative "Vision 2020 pour la Malaisie". Nous sommes en faveur de partenariats et d'actions multisectorielles visant la mobilisation de ressources locales à tous les niveaux, et nous aimerions que ce concept, que nous exposerons plus tard, soit inscrit comme un mécanisme institutionnel des futurs plans d'action nationaux en faveur des enfants. La Malaisie soutient, d'autre part, l'appel lancé par le Secrétaire général en faveur de réformes juridiques qui assureraient un véritable engagement des pays en faveur de l'enfance. C'est dans cet esprit qu'au niveau national, notre Gouvernement est en train de mettre en oeuvre sa "Loi 2001 en faveur des enfants", qui a été formulée en se basant sur la Convention sur les droits de l'enfant.

Docteur MOHAN MUNIM, Directeur général au ministère de la santé de l’Iraq, a souligné la disparité des résultats enregistrés depuis 1990 en faveur des enfants. Il a insisté sur l’inégalité des relations entre les pays du nord et les pays du sud. De son côté, l’Iraq est victime depuis plus de 10 ans de sanctions inhumaines qui ont conduit à la mort de centaines de milliers d’enfants iraquiens. Le rapport de l’UNICEF sur l’Iraq, publié en 2000, montre bien les effets dévastateurs des sanctions sur les enfants. Les services sociaux en ont particulièrement pâti. Alors que l’Iraq était jusqu’en 1990 l’un des pays de la région fournissant le plus de services sociaux gratuits, désormais il constitue le pays avec l’un des taux les plus élevés de mortalité infantile. Un enfant sur quatre en Iraq souffre de malnutrition, moyenne ou sévère, et ce taux est toujours en augmentation. Dans son rapport, le Secrétaire général confirme d’ailleurs que les sanctions ont eu des effets destructeurs sur les enfants de l’Iraq. Tant que cette situation se poursuivra, les enfants de l’Iraq demeureront exclus du document final qui sera adopté en septembre prochain. Il est donc regrettable que l’inclusion au document final d’un paragraphe décrivant clairement les effets des sanctions ait été refusée. En outre, le document devrait appeler à l’élimination des sanctions, car tant que cela ne sera pas le cas, il n’y aura pas véritablement de monde meilleur pour tous les enfants de la planète sans exception.

Mme ANGELIQUE NGOMA, Ministre de la planification familiale et de la promotion de la femme du Gabon, a déclaré que malgré l'existence de lois internationales, dont la Convention de La Haye, les Conventions de Genève de 1949 et les Protocoles additionnels de 1977 qui s'y rapportent, et la Convention des droits de l'enfant, les enfants ont été les plus grandes victimes des nombreux conflits qui ont déchiré les pays en développement, notamment d'Afrique, au cours des années 90. L'Organisation de l'unité africaine (OUA) a pourtant adopté une Convention africaine sur les droits de l'enfant, a relevé la Ministre, et le Conseil de sécurité a tenu des réunions sur les questions liées au droit humanitaire international, et sur les enfants et les civils dans les conflits armés. Le Gabon souhaite que les engagements pris par les dirigeants internationaux en faveur des droits des enfants, et notamment la Déclaration mondiale en faveur de la survie, de la protection et du développement de l'enfant, adoptée le 30 septembre 1990, soient tenus. Le Gabon accueille sur son territoire de nombreux réfugiés, dont beaucoup d'enfants, et demande par conséquent au Bureau des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA) et au Haut Commissaire pour les réfugiés, de concert avec les Etats Membres, de rechercher des moyens novateurs de mobilisation de ressources en vue de répondre aux situations d'urgence.

Mme IRENE AISSAH-ASSIH, Ministre de la femme et de la protection de l’enfance du Togo, a expliqué que depuis que son pays a ratifié la Convention sur les droits de l’enfant, il a pris de nombreuses mesures spécifiques pour assurer la protection et la promotion de l’enfant. Un plan national a ainsi été mis en place et un Parlement des enfants, créé. Le Togo reconnaît avec le Secrétaire général que, dans l’ensemble, les résultats de la dernière décennie n’ont pas été à la hauteur des engagements nationaux et internationaux. C’est pourquoi, il soutient la position issue de la conférence panafricaine du Caire et espère que les directives et les priorités qui y sont mises en avant seront dûment reflétées dans le document final de la session extraordinaire. Ce faisant, il faut bien prendre conscience que si l’on ne prévient pas les guerres et si l’on n’assure pas le minimum vital pour les pauvres, les idéaux nobles et justes du rapport du Secrétaire général resteront lettre morte.

Prenant ensuite la parole, MABEL FATI HOUENOUWAWA, Présidente du Parlement des enfants du Togo, a insisté sur les fléaux qui continuent de frapper les enfants de par le monde. Cette adolescente a plaidé en faveur d’une nouvelle alliance entre tous les partenaires afin de prendre véritablement un nouveau départ et d’assurer un avenir meilleur à tous les enfants. Elle a ensuite évoqué les effets dévastateurs sur les enfants qu’ont les sanctions imposées par la communauté internationale. En adoptant de tels régimes de sanctions, la communauté internationale n’agit pas seulement à l’encontre des efforts de l’UNICEF mais tout simplement de ses engagements pris lors d’événements internationaux comme le Sommet mondial de 1990, a-t-elle dénoncé.

M. FESSEHA TESSEMA (Ethiopie) s'est associé à la déclaration faite, hier, par le Nigéria au nom du Groupe africain. En dépit de nombreux efforts, les progrès en faveur des enfants sont très inégaux à travers les régions du monde, a estimé le représentant. La session extraordinaire consacrée aux enfants devra donc trouver les équilibres nécessaires à une juste application des droits des enfants au niveau mondial. L'Ethiopie a mis en place un plan d'action national en vue de répondre aux recommandations du premier Sommet mondial pour les enfants. La loi sur la
famille qui existait dans notre pays a été révisée afin d'y inclure les termes de la Convention sur les droits de l'enfant, a dit le représentant. Concernant la santé, des efforts ont été déployés pour assurer aux enfants les vaccinations dont ils ont besoin afin d-être préservés des maladies qui les menacent, et nous avons créé un Conseil national sur le VIH/sida afin de faire face aux menaces de cette pandémie. Les politiques que mène le Gouvernement de l'Ethiopie sont cependant menacées par le manque de ressources, la sécheresse qui détruit notre agriculture, et les conditions défavorables du cadre économique mondial. A ce sujet, l'Ethiopie demande que les termes de l'Initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTTE) lui soient accordés, au vu de sa situation économique.

M. ABDALLAH BAALI (Algérie) a émis l’espoir que les travaux du Comité préparatoire se concentreront sur les questions de fond, à savoir la formulation, loin de toute polémique stérile, de propositions novatrices et de réponses constructives à même de permettre la prise en charge réelle et efficace des nombreux problèmes auxquels des millions d’enfants sont toujours confrontés dix ans après le Sommet mondial de 1990. Comme le démontre le rapport du Secrétaire général, en dépit de certains progrès encourageants, nombre d’objectifs fixés lors de ce Sommet n’ont pas été atteints, notamment en matière de santé. L’aggravation de la pauvreté a constitué un obstacle majeur à la concrétisation des engagements pris en faveur de la survie, du développement et de l’épanouissement de l’enfant. De ce point de vue, s’il y a une région du monde qui mérite une attention particulière de la communauté internationale, c’est bien le continent africain qui compte près de 2/3 des pays les moins avancés. Déjà dramatique en 1990, la situation des enfants n’a fait, en effet, que se dégrader davantage. L’Afrique subsaharienne est en outre la région où les taux de mortalité infantile restent les plus élevés et où la pandémie de VIH/sida frappe le plus brutalement. Face à cette tragédie, la solidarité internationale constitue la seule approche qui vaille, comme l’a souligné la Déclaration du millénaire. Au niveau national, l’Algérie a mis en oeuvre toute une série de programmes et d’actions en faveur des enfants. Outre un plan national d’action, l’Algérie est partie à toutes les Conventions internationales visant la protection de la mère et de l’enfant.

Mme ATTIYAT MUSTAFA (Soudan) a dit que son pays souscrit aux recommandations du Forum du Caire, qui s'est tenu le mois dernier, et a affirmé la spécificité des problèmes que rencontrent les enfants d'Afrique. Concernant le rapport du Secrétaire général, notre délégation relève que le document évoque la question des disparités, défavorables aux enfants africains, qui existent sur la scène internationale. Plus de 50% de la mortalité des enfants de moins de 5 ans sont dus au paludisme, qui est pourtant curable quand on en a les moyens. Concernant la question des enfants dans les conflits armés, le Soudan est surpris que les enfants de Palestine et les violences dont ils sont victimes ne soient pas clairement mentionnés dans le rapport. Au niveau national, l'Etat soudanais a mis en place des lois qui assurent que les actions sociales que nous menons en faveur des enfants soient conformes aux termes de la Convention sur les droits de l'enfant. La poursuite de la guerre imposée au Soudan dans le sud du pays est la raison de l'échec des mesures prises en vue d'améliorer le bien-être des enfants soudanais. Nous lançons un appel à la communauté étrangère pour qu'elle convainque les mouvements rebelles du Sud-Soudan de venir à la table de négociation.

M. OLEG LAPTENOK (Bélarus) s’est félicité du rapport du Secrétaire général qui procède à une analyse critique, complète et sans idées préconçues de la situation des enfants depuis le Sommet mondial de 1990. Certes, on accorde désormais une plus grande place aux enfants de par le monde, mais beaucoup reste encore à faire. De son côté, le Bélarus n’a épargné aucun effort et 27 lois et principes juridiques ont été adoptés depuis 1990. Plusieurs programmes présidentiels, notamment à l’intention des enfants victimes de Tchernobyl, ont été mis sur pied. Le rôle et la participation des ONG ont également été encouragés. Malgré cette bonne volonté, le Bélarus n’a pas pu pleinement honorer ses engagements. De nouveaux défis sont apparus, comme par exemple la violence domestique à l’égard des enfants. Pour remédier à cette situation, le gouvernement accorde une attention particulière à la famille. Un Institut des droits de l’enfant a aussi été créé.

Le Bélarus participe aussi aux efforts régionaux et c’est ainsi qu’a été organisé à Minsk la conférence de préparation de la session extraordinaire des pays de la Communauté des Etats indépendants. Cet événement a notamment mis l’accent sur la nécessité de renforcer la protection juridique des enfants et d’apporter une aide à la famille. Le représentant a espéré que les conclusions de cette conférence seront prises en compte dans le document final de la session extraordinaire. Les problèmes auxquels sont confrontés les enfants exigent une attitude de coopération systématique, a conclu le représentant.

M. MUNTHER AL-SHARIF, Observateur de la Palestine, a déclaré que sa délégation regrette vivement que le rapport du Secrétaire général ait évité de parler de la situation des enfants dans les conflits armés et en zones occupées. Il est aussi inacceptable que, lors des séminaires qui se sont tenus hier sur la question des enfants victimes de violences de la part de forces militaires, on ait refusé de donner la parole aux représentantes d’ONG palestiniennes. Tous les enfants du monde ont droit à la vie, à la dignité et au bonheur. Les enfants de Palestine continuent de naître sous l’occupation de forces étrangères, et un grand nombre d’entre eux vivent dans des camps de réfugiés dans des conditions dégradantes. Depuis le mois de septembre dernier, des centaines d’enfants palestiniens ont perdu la vie sous les balles des soldats israéliens et plusieurs centaines d’enfants ont été mutilés et traumatisés. Même les hôpitaux pour femmes et enfants ne sont pas épargnés par les bombardements de l’occupant qui, sciemment, détruit l’avenir de tout un peuple. La protection des droits de l’homme devrait être la même pour tous les peuples, et les instruments et mécanismes qui servent aux enfants d’autres pays devraient, sans discrimination, être aussi appliqués aux enfants palestiniens qui ont le droit de vivre loin de la haine et de la violence.

M. RON ADAM (Israël) a estimé que le conflit arabo-israélien évoqué par l’Observateur de la Palestine n’avait rien à voir avec la question qui occupe le Comité préparatoire, à savoir le rapport du Secrétaire général “Nous, les enfants…”. Il a fait observer que la semaine dernière, plusieurs jeunes israéliens, y compris un bébé de cinq mois, ont été tués de sang froid par des Palestiniens. “Ces enfants menaçaient-ils les Palestiniens?”, s’est-il interrogé. Il a reconnu que la situation des enfants dans les territoires sous autorité palestinienne ne faisait que se détériorer mais que c’était là le résultat du refus des dirigeants palestiniens de négocier la paix. Des enfants, dès l’âge de 6 ans, ont été arrachés de force de leur école pour aller jeter des pierres sur les soldats israéliens. Les enfants israéliens eux, au contraire, ont été tués alors qu’ils vaquaient à des occupations inoffensives, comme se divertir dans une discothèque. L’Autorité palestinienne doit cesser de se servir de ses enfants comme boucliers sur le front et leur apprendre les relations de bon voisinage.

M. ENCHO GOSPODINOV, Observateur de la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, a déclaré que plus de deux millions de personnes, dont la majorité sont des enfants, ont été chaque année affectées par des catastrophes naturelles sur lesquelles le monde est informé. D'autres tragédies, silencieuses, continuent cependant de tuer des gens et des enfants, sans que le monde semble s'en apercevoir. Il en est ainsi de la catastrophe de Tchernobyl, dont le nombre de victimes ne fait qu'augmenter. La Croix-Rouge et le Croissant-Rouge invitent la communauté internationale à énoncer des règles d'assistance de longue durée contre les conséquences de ces catastrophes. Nous devons briser le mur de silence institutionnel qui entoure Tchernobyl. Le VIH/sida doit aussi être perçu sous cet angle. Si nous consacrons aujourd'hui la majorité de nos efforts à endiguer ce qui se passe en Afrique, le monde devrait cependant se méfier de la manière dont la pandémie couve en Asie et dans les pays de l'Est, où elle pourrait avoir un impact dévastateur.

Mme OUEDRAOGO, représentante du Bureau international du travail, a estimé que les pires formes de travail infantile sont devenues l’un des plus grands défis que la communauté internationale doit relever. Le taux rapide de ratification de la Convention 182 est rassurant mais cela n’est pas suffisant. En outre, il est regrettable que la lutte contre ce fléau ne figure pas parmi la liste des dix principes fondamentaux établie dans le projet de document final. Elle a donc demandé à ce qu’il soit remédié à cette lacune. La représentante s’est de plus dite préoccupée par l’inclusion dans le projet de document d’une mention relative aux conditions de vie des enfants qui travaillent. L’objectif du BIT est l’élimination du travail infantile et une telle mention va à l’encontre de ce principe, a-t-elle jugé.

Intervenant à la fin de la réunion, la représentante de l'ONG "Aide à l'enfance", Mme SABEENA BANDALI, a déclaré, au nom d'une coalition d'ONG, que la participation des enfants et des jeunes à tous les stades de préparation de la session extraordinaire et à la session elle-même est indispensable pour que les débats ne se déroulent pas comme si les enfants et les jeunes n'étaient que de simples données et des statistiques. La perspective sous laquelle sont abordés les problèmes de l'enfance ne fait pas suffisamment mention du refus de respecter les droits de l'enfant, en tant que droits de l'homme, que l'on observe dans de nombreux pays. Les ONG demandent donc, au nom des enfants, que des modifications soient apportées au projet de document final sur cette question.





* *** *

VOIR CETTE PAGE EN :