LES RAPPORTEURS SPÉCIAUX POUR LA RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO ET SUR LES EXÉCUTIONS EXTRAJUDICIAIRES, SOMMAIRES OU ARBITRAIRES CONDAMNENT LES MASSACRES DE CIVILS À L'EST DE LA RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO

HR/99/01
7 janvier 1999



Les Rapporteurs spéciaux sur la situation des droits de l'homme en République démocratique du Congo, Roberto Garretón (Chili) et sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires, Asma Jahangir (Pakistan), ont pris connaissance, avec une profonde consternation de l'information selon laquelle près de 500 civils auraient été massacrés les29, 30 et 31 décembre 1998 à Makobola, localité située à 15 kilomètres au sud de la ville d'Uvira (Province du Sud Kuvu). Parmi les victimes figureraient des femmes et des vieillards, ainsi que de nombreux enfants.

D'après les informations qui ont été transmises aux Rapporteurs spéciaux, ce massacre aurait été perpétré par des éléments armés du Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD) en représailles à une attaque conduite la veille de cette tuerie, par des guerriers Maï Maï contre des militaires de la rébellion.

Les Rapporteurs spéciaux s'associent pleinement à la déclaration du Secrétaire général et condamnent avec la plus grande fermeté ces atteintes au droit à la vie. Ils demandent que les responsables de ces exactions ne puissent jouir d'aucune impunité et qu'ils soient traduits devant des tribunaux indépendants, conformément aux normes internationales en vigueur. Ils souhaitent que les familles des victimes, ainsi que les témoins potentiels, puissent avoir la possibilité de participer, en toute liberté, à tous les niveaux de la procédure.

Les Rapporteurs spéciaux exhortent solennellement toutes le parties au conflit en République démocratique du Congo à respecter leurs obligations découlant du droit international humanitaire et notamment celles énoncées à l'article 3 commun aux quatre Conventions de Genève de 1949.