Communiqués de presse Procédures spéciales
DES EXPERTS DES DROITS DE L'HOMME CONDAMNENT FERMEMENT LE MASSACRE DE GATUMBA AU BURUNDI
18 août 2004
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18 août 2004
Cinq experts des droits de l'homme des Nations Unies ont vivement condamné le massacre qui a eu lieu dans la nuit du 13 août dans le camp de réfugiés de Gatumba au Burundi, près de la frontière avec la République démocratique du Congo.
M. Doudou Diène, Rapporteur spécial sur les formes contemporaines de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie et d'intolérance qui y est associée, M. Akich Okola, Expert indépendant sur la situation des droits de l'homme au Burundi, M. Ambeyi Ligabo, Rapporteur spécial sur la liberté d'opinion et d'expression, Mme Yakin Ertürk, Rapporteur spécial sur la violence à l'égard des femmes, ses causes et ses conséquences, et M. Juan Méndez, Conseiller spécial du Secrétaire général sur la prévention du génocide, ont exprimé leur vive préoccupation s'agissant de l'ampleur de ce massacre et de sa dimension ethnique.
Des informations récentes indiquent que plus de 160 civils ont été tués, en majorité des femmes et des enfants, apparemment par des groupes rebelles de la République démocratique du Congo et du Burundi. Les victimes seraient pour la plupart des Tutsis congolais.
Les experts lancent un appel à toutes les parties pour qu'elles respectent et protègent les populations civiles conformément au droit humanitaire international et au droit international dans le domaine des droits de l'homme. Ils attirent l'attention des autorités sur le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, qui stipule que «nul ne peut être arbitrairement privé de la vie», et la Convention internationale sur l'élimination de toutes les formes de discrimination raciale, qui fait obligation aux États d'interdire et éliminer la discrimination raciale sous toutes ses formes et garantir le droit de chacun à l'égalité devant la loi sans distinction de race, de couleur ou d'origine nationale ou ethnique, notamment dans la jouissance du droit à la sûreté de la personne et à la protection de l'État contre les voies de fait ou les sévices de la part soit de fonctionnaires du gouvernement, soit de tout individu, groupe ou institution.
Les cinq experts affirment la nécessité absolue d'enquêter sur ce massacre pour en identifier les auteurs et veiller à ce qu'ils rendent des comptes conformément aux normes internationales. Ils engagent les gouvernements de la République démocratique du Congo et du Burundi à prendre sans tarder toutes les mesures qui s'imposent à cet égard. Ils soulignent en outre qu'il est urgent de prendre des mesures s'agissant de l'état actuel des relations interethniques en République démocratique du Congo et dans toute la région.
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