Skip to main content

Communiqués de presse Commission des droits de l'homme

LE DEVELOPPEMENT SOCIAL ET ECONOMIQUE IDENTIFIE COMME LE DENOMINATEUR COMMUN INDISPENSABLE A L’ACTION EN FAVEUR DES PERSONNES AGEES, DES HANDICAPES ET DE LA FAMILLE

14 Février 2002



Commission du Développement social
7 et 8èmes séances – matin et après-midi
14 février 2002
 

      L’élaboration d’une stratégie pour le XXIème siècle en faveur des personnes âgées et la mise en oeuvre d’instruments permettant de mieux lutter contre l’exclusion des personnes handicapées a mobilisé aujourd’hui l’attention de la Commission du développement social.  Entamant l’examen de la situation des groupes sociaux que sont les personnes âgées, les handicapés et la famille, la Commission a entendu deux exposés présentés respectivement par le Président du Comité préparatoire de la deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement, qui aura lieu à Madrid en Espagne du 8 au 12 avril prochain, et par le Rapporteur spécial de la Commission sur le suivi de l’application des Règles pour l’égalisation des chances des handicapés.  
      Avec la multiplication par trois dans les cinquante prochaines années de la population âgée, évaluée actuellement à 600 millions de personnes, l’objectif de la deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement sera d’adopter, 20 ans après la première Assemblée organisée à Vienne en 1982, un nouveau programme d’action pour le XXIème siècle, a expliqué M. Felipe Paolillo, Président du Comité préparatoire.  La Commission du développement social, qui sera constituée en Comité préparatoire du 25 février au 1er mars, finalisera le programme d’action ainsi qu’une déclaration politique dont le concept fondamental est celui d’une «société pour tous les âges» qui exige un changement dans la manière d’envisager la question du vieillissement de la population.  Une exigence qui a conduit à orienter le projet de programme d’action autour de trois axes: les personnes âgées et le développement, l’amélioration de la santé et du bien-être des personnes âgées et la création d’un climat propice au développement des personnes âgées. 
 
De son côté, M. Bengt Lindqvist, Rapporteur spécial sur la question des personnes handicapées, a rappelé qu’il y a 600 millions de handicapés dans le monde unis par un dénominateur commun, à savoir l’exclusion.  Il a plaidé en faveur de la promotion de la mise en oeuvre des Règles sur l’égalisation des chances des handicapés qui sont devenues en dix ans un instrument important pour la formulation des politiques nationales.  M. Lindqvist a cependant attiré l’attention des membres de la Commission sur les lacunes de ce texte qui l’ont conduit à préparer un supplément à ces Règles couvrant quinze domaines d’action.  Défendant l’approche basée sur les droits de l’homme qui s’est développée au cours de ces deux dernières décennies, il a souligné l’importance d’améliorer le fonctionnement du mécanisme des droits de l’homme des Nations Unies dans le contexte du handicap ainsi que d’élaborer une convention spéciale sur le handicap qui soit axée sur les droits de l’homme et le développement social.
 
      L’échange de vues et le débat général qui ont suivi ont permis aux représentants de gouvernements, d’institutions spécialisées du système des Nations Unies et d’organisations non gouvernementales de faire part de leur soutien aux propositions faites par le Rapporteur spécial pour renforcer les mécanismes de protection des droits de l’homme des personnes handicapées.  Il a  été reconnu que les personnes handicapées constituent un groupe vulnérable qui n’a pas reçu suffisamment d’attention de la part de la communauté internationale, certains représentants jugeant ainsi indispensable l’élaboration d’une convention internationale pour renforcer leurs droits.  Le Secrétaire d’Etat au Ministère de la santé et des affaires sociales de la Suède, M. Mikael Sjöberg, a placé la lutte contre la pauvreté au premier rang des priorités, les handicapés étant parmi les plus pauvres des pauvres alors que la pauvreté en elle-même réduit l’accès à l’éducation et à l’emploi.  La célébration du dixième anniversaire de l’Année internationale de la famille en 2004 a été perçue par un grand nombre d’ONG comme une occasion de réaffirmer le rôle de la famille -organisation sociale et institutionnelle et facteur de production- sans laquelle le développement socioéconomique durable ne pourra être réalisé. 
 
      Les représentants des pays suivants ont pris la parole: Indonésie, Espagne (au nom de l’Union européenne et des pays associés), Algérie, Etats-Unis, Portugal, Cuba, Thaïlande, Mexique et Philippines.  Ont également fait une déclaration les représentants des organes et institutions spécialisées des Nations Unies suivants: Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCR), Organisation pour l’agriculture et l’alimentation (FAO), Commission économique et sociale pour l’Asie et le Pacifique (CESAP), Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale (CESAO).  En outre, les représentants des ONG suivantes ont pris part au débat: Inclusion International et Alliance internationale pour les handicapés, Fédération mondiale des sourds, Conseil international sur l’alcool et les dépendances, Fondation pour les droits de la famille (PRODEFA), Fédération internationale pour Home economics au nom d’un caucus d’ONG, et la Société internationale pour l’étude du stress post-traumatique.
      La Commission poursuivra demain, vendredi 15 février à 10 heures son débat sur la situation des groupes sociaux.

SUIVI DU SOMMET MONDIAL POUR LE DEVELOPPEMENT SOCIAL ET DE LA VINGT-QUATRIEME SESSION EXTRAORDINAIRE DE L’ASSEMBLEE GENERALE
 
Examen des plans et programmes d’action pertinents des organismes des Nations Unies concernant la situation des groupes sociaux
 
Commission du développement social en sa qualité de comité préparatoire de la deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement
 
Déclaration
 
      Le Président du Comité préparatoire de la deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement, M. FELIPE PAOLILLO (Uruguay), a fait le point des préparatifs menant à la tenue de cette deuxième Assemblée en avril prochain à Madrid.  L’objectif de cet événement est d’adopter, 20 ans après la première Assemblée sur ce sujet, organisée à Vienne en 1982, un nouveau programme d’action pour le XXIème siècle.  M. Paolillo a espéré que la réunion de Madrid verra la participation des représentants gouvernementaux au plus haut niveau, ainsi que des représentants de la société civile et du secteur privé venus des quatre coins de la planète.  Le Secrétaire général, M. Kofi Annan, participera à la séance d’ouverture, a-t-il précisé.  La question du vieillissement est particulièrement pressante car le chiffre de 600 millions de personnes âgées qui vivent actuellement sera multiplié par trois dans les cinquante prochaines années.  De son côté, le Comité préparatoire s’est déjà réuni à plusieurs reprises pour élaborer le document final qui sera adopté à Madrid.  La dernière session préparatoire aura lieu du 25 février au 1er mars, pour finaliser le programme d’action ainsi qu’une déclaration politique.  M. Paolillo a expliqué que les parties du texte qui n’ont pas encore réuni l’assentiment de toutes les délégations portent notamment sur la santé, les droits de l’homme et l’élimination de la pauvreté des personnes âgées.  Il reste notamment encore à préciser les recommandations concernant l’élimination de la dette pour toutes les questions relatives au vieillissement de la population dans les pays en développement, la nécessité d’offrir des possibilités d’emploi et de sécurité sociale aux personnes âgées, la nécessité de garantir leur participation active à la société et la promotion, l’exécution et le contrôle de la mise en oeuvre du programme d’action, y compris en ce qui concerne l’allocation de ressources et la coopération internationale. 
 
      Le Programme d’action orientera les politiques nationales, régionales et internationales des prochaines décennies en matière de vieillissement, a poursuivi M. Paolillo.  Dans ce cadre, une attention particulière sera accordée à la situation des personnes âgées dans les pays en développement et à la nécessité de respecter les diversités économiques, sociales et culturelles.  Le concept fondamental qui sous-tend l’ensemble du document en préparation est celui d’une «société pour tous les âges», reposant sur le principe selon lequel aucune génération ne devrait rencontrer d’obstacles à sa participation pleine et entière à la société.  Ceci exige donc un changement dans la manière d’envisager la question du vieillissement de la population.  Une exigence qui a conduit à orienter le projet de programme d’action autour de trois axes: les personnes âgées et le développement, l’amélioration de la santé et du bien-être des personnes âgées et la création d’un climat propice au développement des personnes âgées.  Le document en préparation aborde en profondeur ces questions ainsi que d’autres qui y sont liées au travers de 117 paragraphes.  Le programme qui sera adopté à Madrid sera en fait le résultat d’un long, et parfois difficile, processus de préparation, a reconnu le Président du Comité préparatoire, convaincu que ce programme constituera un véritable succès.  A ses yeux, la communauté internationale a ainsi la possibilité de placer la question du vieillissement comme l’une de ses priorités, en modernisant des concepts et approches aujourd’hui obsolètes et en lançant un vaste débat sur les voies et moyens de favoriser les potentiels et les opportunités offerts par les personnes âgées.  En somme, la communauté internationale pourra promouvoir une vision noble et constructive du vieillissement, a conclu M. Paolillo.
 
Rapport établi par le Rapporteur spécial sur la situation des handicapés
 
La note du Secrétaire général (E/CN.5/2002/4) transmet le Rapport du Rapporteur spécial de la Commission du développement social sur le suivi des Règles pour l'égalisation des chances des handicapés au cours de son troisième mandat (2000-2002).  Le Rapporteur spécial, M. Bengt Lindqvist de la Suède, qui avait été nommé à ce poste en mars 1994, dresse le bilan de ses activités et explique que son troisième mandat l'a amené à effectuer des missions dans les pays en transition ainsi que dans ceux qui se trouvent dans les régions en développement.  Il s'est ainsi rendu au Bélarus, en Chine, au Malawi, en Mauritanie et en Ouganda pour promouvoir les politiques en faveur des handicapés.  Le rapport rend également compte des activités menées dans le cadre du projet concernant les droits des enfants handicapés et fait référence à l'enquête mondiale sur l'application de certaines règles effectuée par l'Organisation mondiale de la santé.
 
Le Rapporteur spécial est d'avis que l'ONU doit renforcer son rôle de chef de file dans la lutte contre l'exclusion sociale et les atteintes aux droits de l'homme subies par les personnes handicapées en identifiant quatre domaines d'action : compléter les Règles pour l'égalisation des chances des handicapés; proposer des mesures pour que le handicap soit davantage considéré comme une question des droits de l'homme; améliorer la coopération entre les organismes des Nations Unies pour les questions concernant les handicapés; et examiner les formes du futur mécanisme de suivi de l'application des Règles.
 
Les Règles pour l'égalisation des chances des handicapés, qui sont devenues en dix ans un instrument important pour la formulation des politiques, présentent des lacunes.  Les politiques relatives aux enfants handicapés, aux problèmes sexospécifiques et à certains groupes précis ne sont pas traitées de façon satisfaisante, estime le Rapporteur spécial.  De plus, elles ne prévoient pas de stratégie relative à l'amélioration des conditions de vie des handicapés dans les régions extrêmement pauvres et ne traitent pas non plus des handicapés en situation de réfugiés ou en situation d'urgence.  Le secteur du logement est entièrement passé sous silence. Le Rapporteur spécial souligne également la nécessité de mettre au point des lignes directrices pour tout ce qui touche aux choix de vie, à savoir le consentement donné en connaissance de cause, le droit de refuser traitement et médicaments et l'internement volontaire.  Il recommande l'adoption par les Nations Unies du projet de supplément aux Règles qui couvre 15 domaines d'action et qui est reproduit en annexe du rapport.
 
Le Rapporteur spécial signale une prise de conscience accrue de la communauté internationale quant au fait que l'invalidité est une question qui relève des droits de l'homme.  La question est de savoir maintenant comment cette reconnaissance de principe peut se traduire par des actions concrètes.  L'adoption par l'Assemblée générale de la résolution 56/168 relative à la Convention internationale globale et intégrée pour la promotion et la protection des droits et de la dignité des personnes handicapées a donné le coup d'envoi du processus d'élaboration d'une convention sur les droits des personnes handicapées.  Dans cette perspective, le Rapporteur spécial estime qu'il faut se demander, entre autres, quels seront les domaines que doit couvrir cette convention; quelle relation devrait-elle avoir avec les conventions générales existantes et si elle devrait remplacer les Règles.
 
Il est indiqué en outre que le mécanisme de suivi des Règles arrivera à son terme en décembre 2002.  Estimant que ses deux fonctions, à savoir évaluation et promotion, doivent être préservées, le Rapporteur spécial recommande de nommer un nouveau rapporteur spécial qui continuera de travailler conformément au chapitre IV des Règles concernant la tenue de consultations entre un groupe d'experts et le Rapporteur spécial.  Si cela ne peut se produire avant un certain temps, le Rapporteur recommande d'intégrer le mécanisme de suivi au Secrétariat de l'ONU et de créer un poste de conseiller technique hors classe.  Il recommande en outre la fusion des deux processus de suivi et d'évaluation menés actuellement dans le cadre du Programme d'action mondial concernant les personnes handicapées et des Règles pour l'égalisation des chances des handicapés.
 
S'agissant de l'amélioration de la coopération entre les organismes des Nations Unies, le Rapporteur spécial recommande que le Programme sur les incapacités relevant du Département des affaires économiques et sociales organise chaque année une «réunion interinstitutions virtuelle» à partir des technologies accessibles par l'Internet.
 
Déclaration
 
M. BENGT LINDQVIST, Rapporteur spécial de la Commission du développement social sur la question des personnes handicapées, a rappelé qu’il y a 600 millions de personnes handicapées dans le monde.  Si leur condition de vie varie, il existe un dénominateur commun à tous, à savoir l’exclusion.  Des millions de garçons et de filles vivent cachés par leur famille, enfermés dans des institutions, ou totalement délaissés par leur communauté locale.  Les besoins des personnes handicapées sont négligés en général dans les programmes de lutte contre la pauvreté, éducatifs et d’accès à l’emploi.  L’année 2002 fournit l’occasion de faire avancer la cause des personnes handicapées.  La quarantième session de la Commission du développement social devrait examiner des propositions relatives au Règles pour l’égalisation des chances des handicapés.  Au mois d’avril, la Commission des droits de l’homme étudiera les résultats d’une étude sur le renforcement de la protection des droits de l’homme des personnes handicapées.  Le Comité spécial créé par l’Assemblée générale sera chargé d’évaluer la proposition visant à élaborer une convention sur les droits des personnes handicapées.  Ces développements importants sont le résultat d’une approche basée sur les droits de l’homme qui s’est développée au cours de ces deux dernières décennies.
 
Présentant son rapport sur le suivi de l’application des Règles  pour l’égalisation des chances des handicapés, M. Lindqvist a reconnu le rôle important que jouent les Règles comme fondement de toute politique nationale de développement et de toute initiative législative tout en soulignant la nécessité de les compléter.  Il a précisé qu’il avait donc préparé un projet de supplément aux Règles qui contient des recommandations pour ce qui est du niveau de vie, du logement, des situations d’urgence, de la violence et des abus, des sexospécificités, de la situation des enfants et des personnes âgées.  Aucune modification au texte actuel des Règles n’a été proposée.  M. Lindqvist a recommandé que les Nations Unies adoptent ce projet de complément aux Règles.
 
Concernant la question des droits de l’homme et le handicap, autre sujet de préoccupation, M. Lindqvist a indiqué que le rapport propose deux options pour l’action, à savoir l’intégration de la question du handicap dans le système actuel du suivi de l’application des droits de l’homme ou l’élaboration d’une convention spéciale.  L’intégration de la dimension du handicap dans les organes de suivi des droits de l’homme peut se faire pratiquement immédiatement et générer rapidement des résultats alors que l’élaboration d’une convention est une tâche de longue haleine.  Ces deux approches sont toutefois complémentaires et c’est pourquoi, M. Lindqvist recommande d’adopter une approche à deux volets.
 
Un troisième sujet de travail a porté sur la question des échanges d’information et du partage de l’expérience entre les diverses entités des Nations Unies qui travaillent sur la question du handicap.  A cet égard, soulignant la nécessité d’établir des canaux de communication plus efficaces, le Rapporteur spécial a recommandé la mise en oeuvre d’un mécanisme virtuel interinstitutions.  Enfin, M. Lindqvist a expliqué qu’il avait accordé une attention particulière au mécanisme de suivi des Règles pour l’égalisation des chances des handicapés.  Un nouveau Rapporteur devrait être nommé et le Groupe d’experts créé par les organisations internationales pertinentes devrait poursuivre son travail.  Le M. Lindqvist a estimé qu’il faudrait mener de front la promotion de la mise en oeuvre des Règles, l’élaboration de mesures permettant d’améliorer le fonctionnement du mécanisme des droits de l’homme des Nations Unies dans le contexte du handicap et l’élaboration d’une convention spéciale.  Nous devons avant tout aborder la question du handicap sous l’angle des droits de l’homme et du développement social.
 
Dialogue avec le Rapporteur spécial
 
      Revenant sur la question du suivi de l’établissement de Règles pour l’égalisation des chances des handicapés, le représentant de l’Indonésie a estimé qu’il existe encore des lacunes importantes en la matière, notamment s’agissant des chances des femmes et des enfants handicapés.  Il a évoqué à cet égard une réunion régionale sur la question, tenue le mois dernier dans son pays, et qui avait pour objectif de permettre un échange de vues et d’expérience entre les experts et personnes ayant une connaissance directe du handicap.  Elle visait aussi à élaborer des recommandations concrètes pouvant être directement utilisées par les décideurs s’agissant de la situation des personnes handicapées.  Parmi elles, on peut noter l’accent mis sur la recherche d’un équilibre entre investissements et réinsertion et protection sociale.  Un autre aspect important des recommandations est la nécessité d’éliminer les obstacles aux déplacements des personnes handicapées.  De manière générale, l’idée est qu’il faudrait faciliter l’insertion des personnes handicapées à tous les niveaux de la vie en société, y compris au niveau économique en mettant en oeuvre des plans susceptibles de faciliter leur accès à l’emploi.  A cet égard, les programmes d’autonomisation des personnes sont apparus particulièrement utiles.  Le dernier grand domaine de recommandation, a expliqué le représentant, a porté sur la nécessité d’assurer le respect des droits des personnes handicapées. 
 
      De son côté, le représentant de l’Espagne, au nom de l’Union européenne, a souhaité savoir si le Rapporteur spécial envisage de s’inspirer des pratiques optimales établies en Europe ainsi que des enseignements qui seront tirés de l’Année européenne pour les personnes handicapées, prévue en 2003.  M. Lindqvist a–t-il des suggestions quant à la façon dont on pourrait diffuser de manière plus large des meilleures pratiques.  Il a aussi demandé des précisions sur sa proposition de tenir des réunions interinstitutions sur la situation des personnes handicapées au sein du système des Nations Unies.  L’élaboration d’une convention, évoquée par le Rapporteur, se ferait-elle parallèlement à la préparation du supplément des Règles sur l’égalité des chances des personnes handicapées, s’est encore interrogé le représentant.  Un thème qui a également retenu l’attention de sa collègue de l’Algérie, celle-ci ayant demandé si ces règles qui sont préparées par des experts et organisations internationales pourront être enrichies par des propositions gouvernementales.  Lui faisant écho, le représentant des Etats-Unis a estimé que les gouvernements, dont le sien, auront sûrement des commentaires à faire.  S’agissant plus particulièrement du mandat du Rapporteur spécial, il a souhaité savoir s’il se limitait à l’examen des règles de l’Organisation des Nations Unies ou s’il était plus étendu.  A l’approche de la deuxième Assemblée sur le vieillissement qui se tiendra du 8 au 12 avril à Madrid, il semble que l’on pourrait en effet profiter grandement de son expérience.  Le représentant s’est aussi interrogé sur la possibilité de combiner l’échange d’information direct et l’échange virtuel, grâce aux nouvelles technologies de l’information et de la communication. 
 
      La représentante du Portugal a estimé que le problème qui doit retenir prioritairement l’attention est la persistance du fossé entre ce qui est fait dans le domaine des droits de l’homme et dans le domaine social.  Il est de plus en plus nécessaire que ces droits et le développement social aillent de pair car, dans tous les pays, les citoyens qui sont les plus exclus de la société sont les personnes handicapées.  La représentante a donc demandé au Rapporteur s’il avait des propositions sur la manière dont on pouvait améliorer réellement la situation.  Quelle initiative pourrait véritablement faire la différence?  A ces commentaires, le représentant de Cuba a tenu à souligner que si la question des droits de l’homme est de toute évidence très importante, son examen doit néanmoins être renforcé par une optique socioéconomique.  A cet égard, il a demandé comment les Nations Unies pourraient contribuer à aider les pays en développement à faire face à ce problème.  Existe-t-il, au sein du système, des ressources disponibles pour, par exemple, assister ces pays à améliorer la mobilité des personnes en handicapées?
 

Répondant aux questions et commentaires formulés par les délégations, M. Lindqvist a expliqué que les pratiques européennes sont intéressantes dans certains pays, notamment dans le domaine législatif, mais le mécanisme d’exclusion existe toujours en Europe.  Le Groupe de travail sur les droits des personnes handicapées, qui dépend d’une ONG, est un exemple de bonne pratique et nous disposons de principes directeurs permettant de définir ce que sont les bonnes pratiques.  Par ailleurs, les propositions faites pour la mise en place d’un mécanisme virtuel interinstitutions provient du constat qu’il n’y a pas d’échanges d’informations sur la question du handicap en raison d’un manque de ressources financières.  Ma proposition a le mérite d’être peu onéreuse, a signalé le Rapporteur spécial.  Abordant la question des liens entre une future convention et les Règles pour l’égalisation des chances des handicapés, il a expliqué que ces dernières doivent continuer d’exister en tant que documents de référence pour ce qui est des allégations de violations des droits de l’homme commises à l’encontre de personnes handicapées.  La future convention et les Règles seront complémentaires.  Il devrait exister un mécanisme de consultations entre les gouvernements à ce sujet.  Il est vrai, a reconnu M. Lindqvist, qu’il faut accorder un rang de priorité au développement social et aux droits de l’homme. 
 
Lors de l’adoption des Règles par l’Assemblée générale, un consensus s’était fait jour au sein de la communauté internationale et de la communauté des ONG, ce qui a contribué à faire la force de ce document.  Il y a beaucoup de personnes âgées qui souffriront à un moment ou à un autre d’un handicap.  Les Règles s’appliquent donc également aux personnes âgées.  Les Nations Unies peuvent contribuer au contrôle du respect des droits de l’homme en adoptant la future convention dont une partie sera consacrée à cette problématique.  Les organisations de personnes handicapées doivent également apprendre à mieux faire usage des mécanismes existants en matière de respect des droits de l’homme.
 
Répondant aux questions de la représentante de la Thaïlande, M. Lindqvist a indiqué que les universités et institutions de recherche ont un rôle important à jouer pour trouver des moyens novateurs permettant d’améliorer les conditions de vie des personnes handicapées.  Les programmes d’ajustement structurel entraînant des problèmes considérables dans les pays en développement, il est nécessaire de procéder à une analyse pour déterminer les effets négatifs de ces programmes sur les personnes handicapées.
 

Débat général sur la situation des personnes handicapées
      M. JOSE MANUEL LOPEZ-BARRON (Espagne), s’exprimant au nom de l’Union européenne et de la Bulgarie, la République tchèque, l’Estonie, la Hongrie, la Lettonie, la Lituanie, la Pologne, la Roumanie, la Slovaquie, la Slovénie, de Chypre, de Malte, de la Turquie et du Liechtenstein, a déclaré que les personnes handicapées sont dotées des mêmes droits que tout autre individu.  Convaincue de ce principe, l’Union européenne a posé dans l’article 13 du Traité d’Amsterdam le principe de non discrimination sur la base du handicap.  En outre, l’Union a proclamé l’année 2003, «Année européenne pour les personnes handicapées» et la Commission européenne a été invitée à préparer des projets de loi pour l’occasion.  Elle entend également prendre activement part à la formulation de recommandations sur cette question au sein de la Commission du développement social.

      De manière générale, l’Union européenne estime que tous les efforts possibles doivent être mis en oeuvre pour renforcer le cadre juridique actuel ainsi que les instruments connexes existants.  Une approche multidimensionnelle devrait être adoptée, ce qui exige une coordination plus efficace entre la Commission des droits de l’homme et la Commission du développement social.  Le représentant s’est ensuite félicité du travail du Rapporteur spécial Lindqvist et s’est tout particulièrement réjoui des actions qu’il envisage de mener.  Il a estimé que, compte tenu de leur complexité et de la diversité des défis rencontrés, le supplément aux Règles sur l’égalité des chances des personnes handicapées devrait être examiné en détail, en particulier s’agissant des mécanismes permettant le contrôle du respect de ces Règles.  L’Union européenne attache aussi une grande importance aux propositions visant à renforcer les mécanismes de protection des droits de l’homme des personnes handicapées.
 
      Mme BLANCA LILIA GARCIA LOPEZ (Mexique) a relevé que les personnes handicapées constituent un groupe vulnérable qui n’a pas reçu suffisamment d’attention de la part de la communauté internationale.  La communauté internationale doit disposer de mécanismes de surveillance des droits de l’homme des personnes handicapées et s’attacher à surmonter les préjugés dont sont victimes les personnes handicapées.  Il est essentiel d’élaborer une convention internationale pour renforcer leurs droits.  Le Président du Mexique, a rappelé Mme Garcia Lopez, a proposé l’élaboration d’une convention pour garantir la protection des droits et de la dignité des personnes handicapées en envisageant de façon globale le développement social et le respect des droits de l’homme.  En mai prochain, le Mexique tiendra une réunion associant experts et ONG pour examiner un avant-projet de convention.  Nous chercherons à élaborer un élément fonctionnel de la protection des droits de l’homme et de la pleine participation des personnes handicapées dans tous les secteurs de la vie sociale, économique et politique, a précisé la représentante.  Le Gouvernement mexicain cherche à consolider les efforts entrepris au niveau international.
 
      M. MIKAEL SJOBERG, Secrétaire d’Etat au Ministère de la santé et des affaires sociales de la Suède, a insisté sur l’importance de garantir de manière indiscriminée à tous les individus les mêmes normes en matière de droits de l’homme.  Partant de ce principe, au fil des années, l’approche du handicap est passée de la fourniture d’infrastructures de base en matière de santé à l’accès à l’éducation et à l’encouragement de l’insertion sociale permettant aux personnes handicapées de mener une vie plus active.  La politique de la Suède concernant ces personnes, tant au niveau national qu’international, repose sur le principe de la participation pleine et entière de tous les citoyens à la société, en toute égalité.  Il y a deux ans, le Gouvernement a adopté un plan national d’action en faveur des personnes handicapées.  Il estime en effet que les sociétés doivent être conçues de telle sorte qu’elles permettent à tous de participer à leur développement.  Les obstacles empêchant les personnes handicapées de participer à cette entreprise doivent donc être levés.  Lorsque l’on élabore des mesures dans ce sens, il faut en conséquence axer l’attention sur la société et non seulement sur l’individu, a expliqué le Secrétaire d’Etat.  Les politiques en faveur des personnes handicapées doivent donc concerner et influencer tous les secteurs de la société et non être mises en oeuvre de manière isolée.  Il est aussi fondamental d’accroître la prise de conscience en matière de droits, d’opportunités et de besoins des personnes handicapées. 
 
      M. Sjöberg a ensuite apporté son plein appui aux recommandations formulées par le Rapporteur spécial dans son rapport.  Il s’est tout particulièrement réjoui des propositions relatives au supplément des Règles pour l’égalisation des chances des personnes handicapées et celles visant le renforcement des instruments des droits de l’homme existants.  L’approche double qu’il suggère d’adopter est particulièrement bienvenue, a ajouté le Secrétaire d’Etat.  Il a également soutenu l’idée d’élaborer une convention pour renforcer les droits des personnes handicapées.  Toutefois, il a fait observer que, même si les préparatifs d’un tel texte sont lancés rapidement, il ne faudra pas négliger pour autant la mise en oeuvre et le contrôle des règles déjà existantes.  Outre ces efforts, il existe toute une palette de possibilités pour améliorer les droits des personnes handicapées.  Il n’est pas non plus nécessaire d’opérer un choix entre ces approches, car elles doivent être complémentaires et se renforcer mutuellement.  Ce qu’il faut c’est que le processus associe tous les acteurs concernés sans exception, notamment les organisations travaillant avec les personnes handicapées.  Il ne faudra pas non plus perdre de vue que le nombre de personnes handicapées croît et que, dans toutes les sociétés, ces personnes sont susceptibles de former le groupe le plus vulnérable et exclu.  Les personnes handicapées comptent en effet parmi les plus pauvres des pauvres.  En outre, la pauvreté ne fait qu’augmenter le risque de handicap et l’accès réduit à l’éducation et à l’emploi conduit, à son tour, à la pauvreté.  En conséquence, la lutte contre la pauvreté doit être la première priorité de toute politique internationale en faveur des handicapés, a estimé M. Sjöberg. 
 
      M. BACRE WALY NDIAYE, Directeur du Bureau de liaison du Haut Commissariat aux droits de l’homme à New York, s’est félicité du travail du Rapporteur spécial qui a permis d’identifier les obstacles auxquels les personnes handicapées sont confrontées de par le monde et, ce, tant dans les domaines social, économique, culturel, politique que juridique.  M. Lindqvist, a-t-il ajouté, a en outre contribué à une prise de conscience sur le fait que les personnes avec un handicap ne doivent pas tant être l’objet ou les sujets des lois.  Trop longtemps en effet, l’approche en la matière s’est réduite à la perspective d’aide sociale, sans reconnaître les personnes handicapées comme des membres à part entière de nos sociétés, ayant par la même des droits.  Cette tendance est aujourd’hui renversée et le handicap est de plus en plus reconnu comme relevant des droits de l’homme, ainsi que l’a posé la Conférence mondiale sur les droits de l’homme, tenue à Vienne en 1993. 
      Les instruments des Nations Unies en matière de droits de l’homme garantissent tous les droits inscrits dans l’ensemble des traités existants, sans discrimination, a poursuivi M. Ndiaye.  Ils fournissent donc également un cadre directeur pour le respect des droits des personnes handicapées.  Les efforts devraient être centrés sur la définition d’une action plus efficace et structurée en faveur de la mise en oeuvre des engagements internationaux pris.  Au niveau du système des Nations Unies, si les actions entreprises sont encourageantes, il faudrait néanmoins renforcer la coordination et le partage des responsabilités.  C’est ce que vise la résolution 2000/51, adoptée en l’an 2000 par la Commission des droits de l’homme, a précisé le Directeur du bureau de liaison du HCR à New York.  Le texte appelle notamment le Rapporteur spécial et le HCR à traduire les règles et normes internationales en faveur des personnes handicapées en actions concrètes.  Les domaines exigeant de manière pressante des efforts à cette fin sont par exemple la manière dont les médecins, les familles, les amis de personnes handicapées ou les organisations actives dans ce domaine peuvent faire valoir au quotidien les droits de l’homme de ces personnes, ou encore la manière dont les personnes handicapées peuvent faire entendre davantage leur voix.  A cette fin, le HCR a commandé une vaste étude visant à évaluer les normes et mécanismes actuels des droits de l’homme et leur fonctionnement concernant la situation des personnes handicapées.  L’étude s’est articulée autour de trois axes principaux: fournir un véritable travail de référence s’agissant des droits de l’homme et des personnes handicapées, évaluer, dans cette perspective, la pertinence et le fonctionnement des mécanismes du système des Nations Unies en matière de droits de l’homme et faire des propositions.  Cette enquête, menée par M. Gerard Quinn et Mme Theresa Degener et présentée en janvier dernier à la Commission des droits de l’homme à Genève, a permis d’établir que le problème principal concernant les personnes handicapées est le manque de «visibilité» de ces personnes, tant dans les sociétés que dans les dispositions des instruments des droits de l’homme.  Elle révèle aussi que les ONG oeuvrant en faveur des personnes handicapées ont largement adopté une approche fondée sur les droits de l’homme.  A cet égard, cette étude propose de réaliser une analyse complémentaire sur la manière dont les ONG spécialisées dans les droits de l’homme ont introduit dans leur travail une perspective «handicap».  Des propositions sont aussi faites en vue d’améliorer le système des droits de l’homme et également d’en étendre le champ d’application, notamment par l’adoption de traités thématiques sur le droit des personnes handicapées.  En conclusion, M. Ndiaye a estimé que la requête formulée par l’Assemblée générale, dans sa résolution 56/168, en vue d’envisager l’élaboration d’une convention internationale pour protéger et promouvoir les droits et la dignité des personnes handicapées devrait permettre de relever les normes internationales et droits en faveur des personnes handicapées.
 
      Mme FLORENCE CHENOWETH, Organisation pour l’agriculture et l’alimentation (FAO), a relevé que les populations rurales ont un âge statistique plus élevé que dans les zones urbaines.  L’épidémie du VIH/sida ajoute à cette problématique dans la mesure où ce phénomène affecte les groupes de population en âge de procréer, donnant lieu à une augmentation de la proportion de personnes âgées.  La FAO traite des stratégies de la famille qui devraient être davantage orientées vers les cultures de subsistance qui exigent moins de travail physique.  Les défis auxquels doivent répondre les personnes âgées des zones rurales sont particuliers.  Dans les régions de l’Asie du Sud-Est, très peu de résultats économiques négatifs sont attribuables au vieillissement de la population qui s’est accompagné de changements dans les structures de la propriété rurale.  Les études de la FAO montrent le rôle important joué par les populations âgées dans le développement des communautés locales.  Toutefois, la prévalence du VIH/sida aura une incidence sur le vieillissement démographique et posera de nouveaux défis, notamment pour ce qui est du point de vue de la sécurité alimentaire.  La combinaison du vieillissement et du sida est un véritable défi et touche à la viabilité du développement durable et à la répartition du travail entre les différentes générations.
 
      M. DON WILLIS, prenant la parole pour l’ONG «Alliance internationale pour les handicapés» ainsi que pour un caucus d’autres ONG de personnes handicapées, a salué le travail effectué par la Commission en faveur de l’application des Règles des Nations Unies pour l’égalité des chances des personnes handicapées ainsi que les efforts déployés par le Rapporteur spécial pour faire en sorte que ces règles fassent partie des politiques des gouvernements.  Il s’est aussi réjoui de l’initiative d’élaborer une convention internationale en faveur des handicapés, lancée par le Président mexicain, M. Vicente Fox.  Il a demandé à la Commission de bien vouloir adopter les recommandations formulées par le Rapporteur Lindqvist, notamment en vue d’incorporer le supplément, intitulé «Atteindre les plus vulnérables» aux Règles déjà existantes.  L’Alliance internationale pour les handicapés se réjouit de voir que l’on s’efforce de considérer le handicap sous le prisme des droits de l’homme.  Il importe toutefois pour concrétiser cet effort que des ressources soient mises à disposition des institutions du système.
      Sa collègue, Mme Kicki Norström a, quant à elle, insisté sur l’importance de mettre en place un mécanisme interinstitutions au sein du système des Nations Unies.  Elle s’est aussi prononcée en faveur de l’élaboration d’une convention internationale et de l’adoption d’une approche à volets multiples.  Elle a de plus demandé à la Commission d’approuver la nomination d’un nouveau rapporteur spécial ainsi que d’un groupe d’experts à vocation consultatif pouvant s’assurer que les Règles établies par l’Organisation des Nations Unies sont respectées.
 
Mme LISA KAUPINEN, «Fédération mondiale des sourds», a signalé qu’il y avait 90 millions de personnes sourdes.  La mise en oeuvre des Règles pour l’égalisation des chances des personnes handicapées est importante même si leur application n’est pas uniforme dans tous les pays.  Dans certains Etats en effet, les sourds ne peuvent pas participer à la vie de la société en raison de la non reconnaissance du langage gestuel.  Le problème fondamental tient aux difficultés d’établir une communication.  La représentante a demandé à la Commission de tenir compte des recommandations du Rapporteur spécial qu’elle a appuyées.  Elle a jugé son travail excellent malgré des ressources limitées d’où la nécessité de disposer de fonds supplémentaires pour poursuivre ces activités.
 
Préparation et célébration du dixième anniversaire de l’Année internationale de la famille
 
Suivi de l’Année internationale de la famille en 2004
      Par le rapport E/CN.5/2002/2, le Secrétaire général fait le point des préparatifs pour la célébration du dixième anniversaire de l’Année internationale de la famille en 2004.  Durant la période couverte, qui s’étend de février à décembre 2001, le Département des affaires économiques et sociales a entamé le processus de préparation en diffusant des informations sur les objectifs et les orientations de la célébration, ainsi qu’en encourageant la coopération.  Le système des Nations Unies a été encouragé, par plusieurs gouvernements, à poursuivre ses projets en vue d’une célébration active.  Par ailleurs, des mesures ont été prises aux échelons régional et international afin de prendre des initiatives communes, d’encourager des activités de sensibilisation et d’information et d’appeler l’attention sur certaines questions en particulier.  Un certain nombre d’organisations intergouvernementales et d’organisations non gouvernementales se sont déjà associées au processus préparatoire.  Les instituts de recherche sont également invités à participer aux activités menées. 
 
      Le Département des affaires économiques et sociales accueille aussi favorablement les initiatives que les Etats Membres sont susceptibles de prendre aux niveaux local et national.  A cet égard, il suggère aux gouvernements d’envisager de mettre sur pied des comités nationaux de coordination chargés des préparatifs du dixième anniversaire.  Ils pourraient également envisager une campagne d’information publique destinée à appeler l’attention sur la célébration et ses objectifs.  Une autre suggestion consiste à étudier la possibilité de désigner une journée nationale, une semaine ou un mois de la famille à l’occasion de l’anniversaire et d’établir un calendrier national de manifestations sur la famille pour la période 2002-2003.  Les gouvernements pourraient aussi prévoir des manifestations marquant la Journée internationale de la famille (15 mai) en 2002 et 2003 afin d’appeler l’attention de l’opinion publique sur le rôle central de la famille et ses besoins spécifiques.  En outre, les gouvernements pourraient envisager d’appuyer et d’élargir le dialogue avec les groupes et organisations locaux, afin d’encourager leur participation active à la conception et à la mise en oeuvre des projets et activités.
 
      En outre, le Département des affaires économiques et sociales propose que des possibilités supplémentaires de participer en qualité de partenaires aux activités concernant la famille menées au sein des Nations Unies soient offertes aux ONG et aux institutions se consacrant aux questions intéressant la famille, à la recherche dans ce domaine et aux questions liées à la politique familiale.  Il estime qu’il conviendrait aussi d’encourager les commissions régionales de l’ONU à jouer un rôle actif dans les préparatifs de l’anniversaire en inscrivant à leur programme de travail des activités de recherche orientées vers l’action, la tenue de réunions d’experts sur les questions concernant la famille qui présentent un intérêt particulier pour les différentes régions, l’élaboration de programmes d’assistance technique, la mise en place de mécanismes interinstitutions sur le plan régional et le renforcement de la collaboration avec les organisations gouvernementales et non gouvernementales régionales.  De plus, les organisations intergouvernementales dont les activités de base sont étroitement liées à la famille pourraient être encouragées à continuer d’examiner les incidences de leurs activités sur la famille, à mettre au point des programmes spécifiques et à consacrer des ressources au financement d’initiatives locales et nationales marquant le dixième anniversaire.
 
      Enfin, le Département indique qu’il pourrait être envisagé d’élaborer une stratégie d’information concernant le dixième anniversaire, en coopération avec le Département de l’information, afin d’appeler l’attention sur le rôle et les besoins des familles et de susciter à tous les niveaux l’adoption d’initiatives tendant à promouvoir le dixième anniversaire.  Un appel à des contributions à verser au Fonds d’affectation spéciale des Nations Unies pour les activités en faveur de la famille est aussi lancé. 
 
Suite du débat général
 
      M. ENRIQUE A. MANOLO (Philippines) a apporté son plein soutien au renforcement de la protection des droits des personnes handicapées demandé par le Rapporteur spécial sur la question.  La délégation des Philippines se réjouit de constater que les Etats Membres ont amélioré leurs politiques nationales en faveur des personnes handicapées depuis l’adoption, en 1994, des Règles sur l’égalisation des chances de ces personnes et la mise en place de mécanismes de contrôle.  Toutefois, tant ces règles que les systèmes de contrôle de leur application méritent d’être encore améliorés, a estimé le représentant.  Il a précisé qu’au niveau national et pour garantir l’intégration sociale des personnes handicapées, le Gouvernement des Philippines a pris plusieurs mesures, dont une demandant aux agences gouvernementales et aux établissements scolaires de modifier la structure des bâtiments afin d’en permettre l’accès aux handicapés.  La délégation philippine entend, de plus, continuer de soutenir, voire d’initier, les efforts des Nations Unies en vue de lutter contre la discrimination des personnes handicapées.  Elle participera donc à la formulation des recommandations visant à l’élaboration d’une convention internationale en la matière.  Le représentant a précisé que dans la mesure où la Commission du développement social et la Commission des droits de l’homme sont toutes deux en charge de la question des handicapés, un renforcement de la coordination de leurs activités est souhaitable.  Compte tenu de l’importance de l’évaluation des efforts entrepris, le représentant a estimé que les mécanismes de surveillance en place doivent être maintenus.  Il a dit attendre avec intérêt le prochain processus d’examen à mi-parcours du Programme mondial d’action en faveur des personnes handicapées.  Afin de permettre à tous les Etats de bénéficier pleinement des expériences positives et des meilleures pratiques en la matière, les Nations Unies devraient mettre en place un système d’échange des informations.  Les technologies modernes de l’information et de la communication rendent un tel outil parfaitement possible, a estimé M. Manolo. 
 
      Le représentant a également souhaité que la situation des personnes handicapées sera dûment prise en considération lors de la prochaine Assemblée mondiale sur le vieillissement.  Il devrait en aller de même pour la session extraordinaire que l’Assemblée générale consacrera en mai prochain aux enfants.  Il a en plus espéré que la Commission du développement social décidera de montrer la voie pour l’élaboration de la prochaine stratégie des Nations Unies en vue de l’intégration des personnes handicapées à la société.  M. Manolo a également exprimé son appui aux programmes de suivi de l’Année internationale de la famille, en 2004.  Il a estimé que la célébration du dixième anniversaire de l’Année internationale de la famille devrait être l’occasion d’insister particulièrement sur l’importance de la diffusion des informations.  A cet égard, les Philippines appuient la proposition visant à demander aux Etats de mettre en place un comité national de coordination pour suivre les préparatifs de cet événement.  Une approche pluridimensionnelle garantira le succès de la célébration de l’Année internationale de la famille, a conclu M. Manolo. 
 
      M. SUN ZHOUGHUA (Chine) a indiqué que le Gouvernement chinois a pris l’engagement d’améliorer les conditions de vie des handicapés.  Le dixième plan quinquennal pour les personnes handicapées a été élaboré pour garantir les droits des 60 millions de handicapés en Chine.  Nous maintenons également des liens de travail étroits avec les Nations Unies.  A l’avenir, nous souhaitons participer de manière active à toutes les activités de défense des personnes handicapées.  Nous sommes favorables à l’élaboration d’une convention internationale sur les droits des handicapés et le Gouvernement chinois a d’ores et déjà publié un document de travail sur l’élaboration d’une telle convention, et notamment sur la définition de ses objectifs.  Le représentant a souligné la nécessité de disposer d’un instrument juridiquement contraignant.  Les droits des personnes handicapées relèvent des droits de l’homme et du développement humain, a-t-il ajouté.  Nous avons adopté des mesures en appui de ce travail et nous sommes prêts à apporter une contribution financière aux travaux du Comité spécial qui sera chargé d’élaborer un tel document.  Il est nécessaire, lors de ce processus, d’assurer la participation des personnes handicapées.
 
      Mme MARGARET MCCAFFERY, représentante de la Commission économique et sociale pour l’Asie et le Pacifique (CESAP), a expliqué que les programmes mis en oeuvre par la CESAP dans le domaine social visent à aider ses 61 membres et observateurs à atteindre les objectifs fixés au niveau international, notamment par le Programme d’action de Copenhague ou la Déclaration du Millénaire.  Des priorités, actions et cibles spécifiques à la région de l’Asie et du Pacifique sont définies à cette fin.  La Commission fournit des services consultatifs en matière technique, d’information, et de formation.  Ces dix dernières années, elle a concentré ses efforts sur des domaines spécifiques afin d’améliorer encore l’impact de ses activités.  Ainsi, elle va accorder une attention spéciale à la réduction de la pauvreté, à la gestion des effets de la mondialisation et aux nouveaux problèmes sociaux.  Ce faisant, l’accent sera mis sur la protection sociale, le vieillissement de la population, l’égalité entre les sexes, la pleine participation de tous sans discrimination, ainsi que l’autonomisation des jeunes. 
 
      La représentante a ajouté que la CESAP prépare actuellement une étude sur le développement durable en période de mondialisation rapide.  Cette étude a d’ores et déjà permis d’établir que les investissements dans les ressources humaines sont un élément essentiel du développement économique.  Les programmes de la CESAP consacrent déjà une vaste part de leurs ressources à la promotion du développement des ressources humaines, comme par exemple dans le cadre du projet d’intégration des questions de santé des jeunes au secteur non éducatif et dans celui du programme de renforcement des capacités nationales en matière de développement des ressources humaines en vue de réduire la pauvreté parmi les jeunes, a précisé Mme Mc Caffery.
 
M. GEORGE KOSSAIFI, représentant de la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale (CESEAO), a axé son intervention sur les stratégies d’élimination de la pauvreté qui doivent s’attacher à en trouver les causes tant aux niveaux politique, économique, social, culturel que de l’environnement.  Il est également nécessaire de procéder à une évaluation de l’impact des projets d’élimination de la pauvreté au niveau des bénéficiaires.  Il est par ailleurs indispensable de disposer d’une réelle volonté politique couplée à des mécanismes adéquats.  Notre approche globale en matière d’élimination de la pauvreté nous a mené à axer nos efforts sur la formulation des politiques sociales et sur leur mise en oeuvre.  Parmi les défis auxquels nous sommes confrontés figurent l’absence de cadre socioéconomique global, l’absence d’une vision sociale qui intègre les divers secteurs sociaux comme l’éducation, l’emploi, les services de protection sociale et l’absence de mécanismes de coordination adéquats entre les divers sous-secteurs sociaux.  Le mécanisme de coordination est également faible dans les sous-secteurs économiques. 
 
      M. PETER CROWLEY, représentant du «Conseil international sur l’alcool et la toxicomanie», a pris la parole au nom du Comité sur la famille, une ONG basée à Vienne.  Il a expliqué que le Comité sur la famille représente un réseau de plus de 1 000 associations spécialisées dans la famille.  Elément fondamental et naturel de toute société, ainsi que le pose la Déclaration des droits de l’homme, la famille est à la fois une organisation sociale et institutionnelle et un facteur de production.  Par conséquent, le développement socioéconomique durable ne pourra être réalisé sans la participation de la famille, qui en sont à la fois les acteurs et les principaux bénéficiaires.  Les familles parce qu’elles influencent à la fois les facteurs démographiques, culturels, politiques, juridiques et économiques, sont à la fois privées et publiques, a expliqué le représentant. 
 
      M. Crowley s’est ensuite réjoui de la proclamation de l’année 2004 comme Année de célébration du dixième anniversaire de l’Année internationale de la famille.  Il a espéré que les préparatifs de cet événement seront l’occasion d’un débat approfondi sur les politiques familiales.  A cette occasion, il a demandé instamment aux Nations Unies de jouer un rôle plus actif, notamment pour favoriser l’échange d’informations entre les gouvernements.  A ces derniers, il a demandé de continuer à prendre des mesures pour combattre la pauvreté, l’un des principaux fléaux qui affectent les familles, notamment les femmes et les enfants.  Il a insisté également pour que les gouvernements accordent une attention particulière aux familles frappées par le VIH/sida.  Il faudrait notamment envisager la possibilité d’apporter une aide aux grands-parents qui prennent en charge leurs petits-enfants lorsque les parents sont décédés du sida.  La priorité devrait aussi être accordée aux réfugiés, aux migrants et aux personnes déplacées.  En outre, il conviendrait de se pencher sur les effets de la technologie, et notamment de l’Internet, sur la famille, de manière à réconcilier la liberté d’expression et le respect inaliénable du droit des personnes, en particulier des enfants. 
 
      Mme ROSINA SANTA-OLALLA, représentante de la «Fondation pour les droits de la famille (PRODEFA)», a estimé que l’absence d’une vision conjointe de la famille dans le domaine des politiques sociales et économiques pourrait avoir pour conséquence de négliger un segment important d’une partie de la société, menant ainsi à l’adoption de mesures fragmentaires.  Il est nécessaire de mettre davantage l’accent sur une conception plus réaliste de la famille pour pouvoir prendre les mesures qui s’imposent dans les domaines de l’emploi ou de la protection des handicapés et des personnes âgées.  Il faut reconnaître que les fonctions d’éducation, de procréation et de socialisation apportent une contribution au développement socioéconomique.  La famille a des devoirs et des responsabilités mais également des droits comme celui d’être protégée pour pouvoir remplir sa mission.  Ne pas protéger la famille c’est porter atteinte à chacun de ses membres.  Les législations nationales doivent être renforcées par des mesures internationales.  La Commission devrait constituer un groupe de travail chargé d’élaborer, à l’occasion du dixième anniversaire de l’Année internationale de la famille, une déclaration soulignant le rôle, les responsabilités et les droits de la famille.
 
      Mme MARY MILLER, représentante de «International Federation for Home Economics», s’exprimant au nom d’un caucus d’autres ONG dont Caritas et ATD quart-monde, a déclaré qu’à l’heure où la communauté internationale s’apprête à célébrer le dixième anniversaire de l’Année internationale de la famille, il ne faut pas oublier que la guerre, la maladie et la pauvreté ont un impact majeur sur les familles.  La famille est bel et bien l’unité de base de la société et elle est au centre du développement social.  Il faut donc envisager les meilleurs moyens d’améliorer la vie des familles dans le monde entier.  A cette fin, tous les gouvernements doivent être instamment priés de favoriser l’établissement d’un environnement sain et durable pour la famille, cela inclut entre autres l’éducation pour tous, garçons et filles, la santé, les transports et la formation.  Il est essentiel que tous les membres de la famille soient traités avec dignité et respect, en particulier les personnes âgées.  La représentante a demandé que des mécanismes de surveillance soient créés afin de garantir des progrès permanents dans l’application des recommandations des grands événements internationaux, comme le Sommet de Copenhague par exemple.  Elle a également plaidé en faveur de la conception de programmes et de services sociaux plus efficaces.  En outre, les gouvernements devraient chercher à obtenir les moyens financiers, y compris par le biais d’une taxe internationale, nécessaires à l’application des plans et programmes d’action adoptés lors des grandes conférences.  Ils doivent aussi favoriser le microcrédit.
 
M. KEANE, représentant de la «Société internationale pour l’étude du stress post-traumatique», a rappelé que le document final du Sommet de Copenhague a intégré les besoins des populations ayant connu un traumatisme.  Les personnes qui en sont affectées sont malheureusement celles qui sont les moins susceptibles d’obtenir une aide.  Les troubles psychiatriques tels que la dépression constituent l’une des cinq causes principales de handicap dans le monde.  En 2020, les problèmes psychologiques auront pris le pas sur le handicap physique.  En même temps, les individus ayant connu un traumatisme sont plus susceptibles de souffrir de problèmes physiques.  Les éléments traumatiques se manifestent bien souvent dans un environnement marqué par la pauvreté et les privations sociales.  Le représentant a expliqué que l’ONG qu’il représente intervient à cinq niveaux, à savoir la famille, les communautés, le voisinage, la famille et les individus.  Ces interventions visent la mise en oeuvre de programmes sociaux et éducatifs, de programmes visant à établir des filets de sécurité, la coordination du renforcement des capacités nationales, la fourniture de conseils ou encore des interventions médicales.
 
 
 
*   ***   *

VOIR CETTE PAGE EN :