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Communiqués de presse Commission des droits de l'homme

COMMISSION DES DROITS DE L'HOMME : CERTAINES DÉLÉGATIONS DEMANDENT QUE L'ON RENONCE À METTRE CERTAINS ÉTATS À L'INDEX

08 Avril 2002



Commission des droits de l'homme
58ème session
8 avril 2002
Après-midi



La Commission a poursuivi, cet après-midi, son débat général sur la question de la violation des droits de l'homme et des libertés fondamentales où qu'elles se produisent dans le monde. À cette occasion, plusieurs délégations ont de nouveau souligné le caractère indivisible des droits de l'homme, insistant tout particulièrement sur la réalisation des droits économiques, sociaux et culturels et sur le droit au développement, sans lesquels les droits civils et politiques sont vides de sens. De nombreux participants se sont surtout inquiétés de la politisation des droits de l'homme. Plusieurs délégations ont recommandé que l'on renonce à mettre certains pays à l'index et que la promotion des droits de l'homme soit fondée sur une véritable coopération, reposant sur le principe de l'égalité des États et sur le respect mutuel.
Soulignant la nécessité d'évaluer les approches qui ont jusqu'à ce jour été utilisées pour connaître des situations des droits de l'homme dans les pays, de nombreuses délégations ont souligné le lien entre démocratie et droits de l'homme. Elles ont préconisé la consolidation de la démocratie comme moyen de promotion des droits de l'homme, estimant que l'on obtiendrait sans doute de meilleurs résultats. Dans l'ensemble, les pays du Sud ont demandé que l'on examine la situation des droits de l'homme dans l'Union européenne et dans les pays développés. Ils se sont inquiétés, entre autres, de la montée de la discrimination raciale et de la xénophobie dans ces sociétés. Certaines délégations ont dénoncé les mauvais traitements infligés aux prisonniers de la guerre contre le terrorisme.
Les représentants des pays suivants ont pris part aux débats : Norvège, Nouvelle Zélande, Inde, Afghanistan, Liban, Soudan, Nicaragua, Sri Lanka, Égypte, Tunisie, États-Unis, Bélarus, Australie, Chypre, Grèce, Qatar, République islamique d'Iran, République populaire démocratique de Corée, Azerbaïdjan et Lettonie. Les représentants des organisations non gouvernementales suivantes ont également fait une déclaration : Union mondiale pour le judaïsme libéral, Mouvement international de la réconciliation, Organisation arabe des droits de l'homme, Parti radical transnational.
Les représentants des pays suivants ont exercé leur droit de réponse : République tchèque, Érythrée, Thaïlande, Vietnam, Bangladesh, Cuba, République populaire démocratique de Corée, Turquie, Iraq, Pakistan, en son nom propre et au nom de l'Organisation de la conférence islamique, Swaziland, Chine, Soudan, Allemagne, Chypre et Argentine.
La Commission poursuivra demain, mardi 9 avril à 10 heures, l'examen de ces questions. Elle entendra également le Ministre des affaires étrangères du Cameroun.

Suite du débat sur la violation des droits de l'homme dans le monde
M. JOHN PETTER OPDAHL (Norvège) a déclaré que son gouvernement considère les droits de l'homme comme une préoccupation non seulement nationale, mais internationale. Il s'est déclaré convaincu que le respect des droits de l'homme contribue à la promotion de la paix et de la stabilité. C'est pourquoi le respect de ces droits devrait faire partie intégrante de toute politique nationale. Il s'est déclaré préoccupé par la situation en Iraq et a prié ce pays de permettre au Rapporteur spécial de visiter le pays et d'accéder aux régions kurdes sous contrôle iraquien. Au sujet du Zimbabwe, les récentes élections ont montré à quel point le respect des droits de l'homme s'était détérioré dans le pays. Il a instamment demandé à son représentant de faire respecter les droits de l'homme dans le pays. Il a espéré que le conflit entre l'Éthiopie et l'Érythrée pourra trouver une solution pacifique.
Les populations les plus vulnérables, notamment les femmes et les enfants, devraient être spécialement protégées, notamment en Sierra Leone, au Burundi, en République démocratique du Congo, au Rwanda, et en République centrafricaine, où les violations des droits sont souvent flagrantes. Le représentant a par ailleurs souligné que seule une solution négociée peut mettre fin au conflit en Colombie. Il a informé que son pays était engagé dans un dialogue concernant les droits de l'homme avec la Chine. Malgré les efforts accomplis, il s'est déclaré préoccupé par la situation relative au respect des droits de l'homme en Chine et a rappelé que son pays attache une grande importance à la préservation de la culture et de la liberté religieuse du peuple tibétain. Il s'est montré préoccupé par la situation en Tchétchénie et a encouragé le Gouvernement russe à faire respecter les droits de l'homme et le droit humanitaire international. Le représentant a finalement déclaré que la mission de la Commission ne sera pas menée à bien aussi longtemps que chaque être humain ne bénéficie pas de ces droits.
M. DEBORAH GEELS (Nouvelle-Zélande) a rappelé que les droits de l'homme sont universels et ne sont pas réductibles à une culture ou une autre. La promotion des droits et libertés fondamentaux constitue, en soi, une façon efficace de résoudre certains des problèmes qui se posent actuellement. Le représentant a d'autre part nommé certains des pays où la situation des droits de l'homme est un sujet de préoccupation pour le Gouvernement néo-zélandais: le Zimbabwe, l'Iraq, Israël et les territoires occupés, le Soudan, l'Afghanistan, la Tchétchénie et le Myanmar.
MME DEEPA GOPALAN WADHWA (Inde) a souligné la nécessité d'évaluer les approches qui ont jusqu'à ce jour été utilisées pour connaître la situation des droits de l'homme dans les pays. Elle a estimé que l'on obtiendrait de meilleurs résultats en s'attachant à la consolidation de la démocratie. Revenant sur la situation dans son pays, elle a mentionné la liberté des médias et la formation dispensée en faveur de la promotion de la femme et de la lutte contre l'analphabétisme. Sans prétendre avoir réglé tous les problèmes ayant trait à la jouissance des droits de l'homme, l'Inde a néanmoins réussi à instaurer une société ouverte et accessible, a-t-elle déclaré, rappelant que son gouvernement avait toujours condamné toutes les formes d'intolérance religieuse. S'agissant de la situation dans la région, la représentante a rappelé le rôle du Pakistan dans le maintien au pouvoir du régime des taliban en Afghanistan. Elle a regretté que les mises en garde formulées par son pays à l'époque n'aient pas été entendues comme elles le méritaient. Elle s'est toutefois félicitée de la récente évolution positive en Afghanistan et a encouragé le gouvernement intérimaire dans son action de reconstruction de la nation.
En réponse au Pakistan, qui s'est adressé à la Commission en tentant d'exploiter à son avantage les événements qui ont eu lieu dans l'État du Gujarat, la représentante indienne a regretté que le Pakistan, pays où les minorités vivent dans des conditions difficiles, ait recours à de telles méthodes. Elle a fait valoir que les régimes militaires comme celui du Pakistan avaient eux-mêmes causé de nombreuses morts parmi les musulmans, notamment en Afghanistan et dans la minorité Chi'ite. S'agissant de la situation au Jammu-et-Cachemire, elle a expliqué que la violence trouvait son origine dans les opérations terroristes transfrontalières menées depuis le Pakistan. Elle a estimé qu'en accusant les extrémistes religieux de tous les maux de son pays, le représentant du Pakistan oublie de mentionner le soutien actif que son gouvernement a apporté à ces groupes. Elle a observé que son pays, en réponse aux attaques menées contre le Parlement indien, avait dû prendre des mesures appropriées, notamment en renforçant la protection des frontières.
M. SHAMSSUZAKIR KAZEMI (Afghanistan) s'est déclaré en accord avec la série de recommandations citées dans le rapport sur les droits de l'homme en Afghanistan. Il a déclaré que des mesures immédiates ont déjà été prises pour faire face à la destruction du tissu social et économique qu'a subie le pays. Les droits fondamentaux ont systématiquement été refusés au peuple afghan durant plus de 20 ans. L'objectif était de jeter les bases d'un gouvernement démocratique afin d'assurer le respect des droits de l'homme du peuple afghan. S'agissant de l'accord de Bonn sur les droits de l'homme et surtout sur le droit des femmes et des filles, le représentant afghan a souligné que le fonctionnement efficace d'organismes traitant des droits de la femme et du ministère consacré à la promotion des droits de la femme exige un encadrement solide en vue de faire respecter les droits de la femme et de l'enfant, ainsi que les droits de l'homme en général en Afghanistan.
Le représentant afghan a proposé que le Haut-Commissariat aux droits de l'homme étende à l'Afghanistan ses programmes dans le domaine des droits de l'homme. S'agissant des besoins de développement du pays, il a déclaré qu'il faudrait procéder à l'évaluation des besoins dans tous les domaines. Un programme d'assistance immédiat pour 2002 a été mis au point par les autorités de son pays avec l'aide des Nations Unies, le comité exécutif des affaires humanitaires, et d'autres parties concernées. Le représentant s'est félicité de l'assistance apportée au pays pour lui permettre de créer les conditions favorables au succès et a exprimé son espoir que les promesses faites par les donateurs pour les cinq années à venir lors de la conférence de Tokyo seront remplies. Il a rappelé que l'assistance internationale est essentielle pour que la population de son pays jouisse de ses droits essentiels et vive dans la paix et la dignité.
. M. WALID A. NASR (Liban) a rappelé que la Commission avait déjà adopté une résolution (10/2001) demandant au Secrétaire général de réclamer au Gouvernement israélien des informations sur le sort des prisonniers libanais en Israël. Le rapport qui a été présenté par le Secrétaire général indique malheureusement qu'Israël n'a pas donné de réponse à cette résolution, ce que le représentant libanais a déploré. Les prisonniers libanais sont détenus au secret, torturés et interrogés dans des conditions qui ne respectent en rien les Conventions de Genève. Les détentions administratives de civils sont également monnaie courante en Israël, cette pratique ayant apparemment été légalisée par la Knesset. La résolution 10/2001 demandait aussi que des visites à ces prisonniers puissent être effectuées, mais cette demande est restée sans réponse israélienne. D'autre part, lors de son retrait du Sud-Liban, Israël a laissé sur place des milliers de mines antipersonnel (peut-être trois cent mille) qui font sans cesse de nouvelles victimes et gênent grandement la vie civile. Les plans de minage réclamés par la résolution 10/2001 n'ont jamais été fournis par Israël, et le représentant a condamné cette attitude qu'il a qualifiée d'irresponsable. Le Liban en appelle donc à la Commission pour qu'elle condamne l'attitude d'Israël sur ces deux points.
M. YASSIR SID AHMED (Soudan) a regretté les importantes violations des droits de l'homme qui continuent de se produire dans toutes les parties du monde. Revenant sur les événements du 11 septembre dernier, sur les réactions qui ont suivi et sur la détérioration de la situation dans les territoires occupés par Israël, il a posé la question de savoir pourquoi la communauté intenationale et particulièrement les États qui se présentent comme des champions des droits de l'homme ne parviennent pas à régler la question de ces violations. Dans un tel contexte, il a estimé qu'il était temps de changer d'approche et d'abandonner le principe de deux poids et deux mesures qui a des répercussions négatives sur les travaux de la Commission et sur l'exercice des droits de l'homme. Cette approche politique des droits de l'homme jette le discrédit sur les mécanismes internationaux relatifs aux droits de l'homme, a-t-il déclaré, et la pratique qui consiste à mettre certains États à l'index ne saurait améliorer la situation. Il importe désormais d'adopter une méthode fondée sur le dialogue qui seule permettra à la communauté internationale de travailler ensemble dans ce domaine, a-t-il poursuivi. Le représentant a ensuite abordé la situation dans son pays, faisant part des divers progrès réalisés dans le domaine des droits de l'homme et de la consolidation de la démocratie. À cet égard, il a demandé à la Commission de soutenir les efforts du Soudan dans ce sens et de s'employer à faire progresser la démocratie dans le monde entier.
MME ANA NAVARRO (Nicaragua) a déclaré que durant les décennies passées, le peuple du Nicaragua avait vécu sous un régime totalitaire qui avait forcé des centaines de milliers de Nicaraguayens à l'exil. Il a raconté son expérience quand il a retrouvé la liberté. Il a déclaré qu'il était aujourd'hui la voix de ceux qu'on n'entend pas.
Le représentant nicaraguayen a attiré l'attention de la Commission sur la situation à Cuba, un pays qui, a-t-il déclaré, viole systématiquement les droits de l'homme. Le représentant a dénoncé les arrestations et tortures, l'absence de liberté d'expression, la suppression de la liberté de la presse, l'expulsion de l'université pour ceux qui ne sont pas de l'avis du gouvernement, les assassinats, la détention de prisonniers politiques. Il a constaté que la situation des droits de l'homme s'était encore dégradée en 2001. Il a indiqué que toute personne distribuant des informations sur les droits de l'homme était arrêtée pour «activité anti-révolutionnaire». Enfin, il a instamment demandé à ce que le peuple cubain ne soit pas abandonné par les pays qui défendent les droits de l'homme.
M. PRASAD KARIYAWASAM (Sri Lanka) a assuré que la protection des droits de l'homme constitue l'un des fondements de la politique de son gouvernement, nouvellement élu. Ce dernier a ratifié pas moins de quinze instruments internationaux concernant les droits de l'homme et poursuit une politique de coopération constante avec les institutions des Nations Unies. Des modifications constitutionnelles ont été appliquées en faveur de la transparence et de la bonne gouvernance, et un Comité interministériel permanent sur les droits de l'homme a été créé.
Un accord-cadre pour le règlement du conflit interne avec les Tigres de libération de l'Eelam Tamoul (LTTE) a également été défini. Il s'agit d'un premier pas vers le règlement pacifique de ce conflit. Le processus comprend des mesures prioritaires de reconstruction (infrastructures, santé, promotion des droits de l'homme) en faveur des régions du nord et de l'est du pays. La priorité du Gouvernement sri-lankais est le retour à la vie normale, et les lois d'exception ont été momentanément suspendues. Ce retour progressif à la normale devrait s'accompagner d'une reprise des processus démocratiques et des libertés fondamentales. Le représentant a rappelé en conclusion le rôle important que la communauté internationale peut jouer dans la mise en place de ces mesures.
M. BADR ABDEL ATTY (Égypte) s'est élevé contre l'attitude qui consiste à accuser les pays arabes car, au-delà de l'injustice, cela a un effet négatif sur les travaux de la Commission. Il a affirmé l'engagement de son pays en faveur des droits de l'homme et a dénoncé certaines tentatives inacceptables qui visent à imposer une seule norme et une seule vision du monde. Il s'est inquiété de l'approche actuelle qui oublie de prendre en compte les progrès réalisés dans les pays en développement et ne tient pas compte de la conjoncture économique mondiale, qui pèse lourdement sur les pays pauvres. Par ailleurs, il a regretté que, comme chaque année, aucune mention ne soit faite des violations des droits de l'homme dans les pays du Nord.
M. MOHAMED HATEM BEN SALEM (Tunisie) a déclaré que son pays rejette toute appréciation partiale fondée sur des données non vérifiables, voire sélectives. Il a rappelé la situation alarmante des droits de l'homme dans certains de ces pays «donneurs de leçons», citant notamment l'exemple de législations liberticides sous prétexte de combattre le terrorisme, de l'insécurité croissante et des prisons surpeuplées. Il a appelé ces États si prompts à la critique à engager un véritable dialogue fondé sur le respect mutuel et la concertation.
S'agissant de la situation dans son pays, le représentant tunisien a réaffirmé que la Tunisie s'oriente vers une société démocratique et juste. Dans ce cadre, la Tunisie a mis au point une approche mûrement réfléchie qui a le mérite de concilier une démarche graduelle et dynamique au respect de ses engagements internationaux en la matière. Cette politique se fonde sur les liens indissociables entre divers paramètres qui sont, entre autres, la sécurité humaine, le progrès économique et l'ouverture démocratique. En dernier lieu, il a réaffirmé l'attachement du peuple tunisien aux valeurs universelles qui ont fondé son histoire et détermineront son avenir.
M. KEVIN EDWARD MOLEY (États-Unis) s'est félicité des progrès en matière de droits de l'homme constatés dans certains pays, comme l'Afghanistan, mais a déploré la mauvaise situation persistante dans certains autres États. «Ainsi la Corée du Nord, qui souffre d'une famine tandis que le gouvernement dépense ses maigres ressources en armements» L'Iran, où la répression subsiste et les arrestations de parlementaires sont courantes; Cuba, où les droits de l'homme ne sont toujours pas respectés et leurs défenseurs harcelés par le gouvernement; le Zimbabwe, où les élections ne sont ni libres ni justes, a dit le représentant; le Soudan, où les civils et les Nations Unies elles-mêmes sont les cibles du gouvernement; la Chine encore, où les restrictions aux libertés religieuse et d'expression sont courantes; la Tchétchénie, où les troupes russes et les combattants tchétchènes commettent des atrocités contre les civils; le Viet Nam, où l'on a constaté une dégradation des droits de l'homme l'année écoulée, avec des arrestations arbitraires de citoyens pour des motifs liés à la libre expression. Les États-Unis, a conclu le représentant, se félicitent de pouvoir collaborer avec la Commission pour résoudre toutes ces situations.
M. VLADIMIR KOROLEV (Bélarus) a souligné l'interdépendance du monde actuel, estimant que l'on ne pouvait obtenir des résultats dans le domaine des droits de l'homme qu'en s'appuyant sur une coopération fondée sur le respect mutuel. Il s'est opposé à toute tentative visant à politiser la question. Abordant la situation de son pays, il a expliqué que la priorité du Gouvernement était d'assainir le fonctionnement de la société civile et de consolider la démocratie. Il a indiqué qu'il importait maintenant d'établir des mécanismes nationaux de protection des droits de l'homme. Il s'est appuyé sur les résultats des dernières élections qui se sont déroulées sous le contrôle d'observateurs internationaux pour réaffirmer l'engagement de son pays en faveur des droits de l'homme et son évolution démocratique.
M. LESLIE LUCK (Australie) a estimé que chaque nation doit respecter les règles démocratiques, qui sont le fondement de la paix. Il a dit que le texte complet de sa déclaration va être diffusé aux membres de la Commission, car il n'a pas le temps de le lire complètement. Il a uniquement mentionné les pays traités dans sa déclaration et sur lesquels il exprime la préoccupation de son gouvernement : Zimbabwe, Indonésie, Timor oriental, Chine, Birmanie, Cambodge, Sri Lanka, Afghanistan, Iran, Iraq, Cisjordanie, Gaza, Israël, Soudan.
M ALEXANDROS VICKIS (Chypre) a dénoncé les nombreuses violations des droits de l'homme à Chypre du fait de l'invasion turque de 1974. Il a notamment dénoncé le déplacement de 200 000 personnes qui sont interdites de retour; la destruction systématique de l'héritage culturel de la zone occupée; le manque de coopération des autorités turques dans la recherche des Chypriotes grecs disparus; la colonisation d'une partie de l'île par 115 000 colons venus de Turquie. Ces violations ont été constatées par le Conseil de l'Europe, notamment en ce qui concerne les 1 300 Chypriotes grecs portés disparus et le traitement infligé à leurs proches. La Commission a souvent exprimé son inquiétude sur ces questions. Malheureusement, le rapport (E/CN.4/2002/33) qu'elle a demandé au Secrétaire général de lui présenter n'est pas satisfaisant, a regretté le représentant chypriote, qui a déclaré que le rapport évite de présenter la situation des droits de l'homme dans l'île pour ce qu'elle est réellement. Le représentant a donc formulé le vœu que, à l'avenir, «la Commission préférera assurer le respect des droits de l'homme que ménager les susceptibilités de la Turquie».
M. PANAYOTIS SARRIS (Grèce) s'est déclaré préoccupé par la situation des droits de l'homme à Chypre. Tout en se déclarant encouragé par la reprise des négociations entre les deux parties, il a rappelé qu'il importait de respecter les décisions du Conseil de sécurité. Il a dénoncé les violations des droits de l'homme commises depuis l'invasion de 1974 par la Turquie. En outre, depuis 1974, plus de 100 000 colons turcs sont venus du continent. Malgré les engagements auxquels la Turquie a souscrit, les forces turques et l'administration locale turque ont imposé une série de restrictions à la force des Nations Unies à Chypre, qui affecte sa capacité à s'acquitter de son mandat. Le pillage de l'héritage culturel de l'île se poursuit et que plus de 500 églises orthodoxes ont été saccagées tandis que d'autres étaient converties en mosquées, a déclaré le représentant grec. Il a dénoncé les atteintes portées à la liberté d'expression dans la partie nord de l'île et a attiré l'attention sur le fait que des civils étaient jugés par des tribunaux militaires. En conclusion, il a demandé à la communauté internationale de n'épargner aucun effort pour convaincre la Turquie d'accepter les résolutions et les missions de bons offices de l'ONU, en vue de parvenir à un règlement acceptable établissant une fédération bi-communautaire qui garantirait les droits fondamentaux de tous les Chypriotes.
M. MOHAMED AL-MALKI (Qatar) a regretté que certains, au sein de la Commission, aient cherché à déformer la réalité des violations des droits de l'homme dans les territoires occupées de la Palestine. La réalité de la situation veut que de graves atrocités aient été commises par les forces d'occupation israéliennes au nom de l'autodéfense ou de la lutte contre le terrorisme. Il a souligné que ce sont les actes des Palestiniens qui sont des mesures d'autodéfense. La Palestine a aussi le droit de se défendre. La conscience de la communauté internationale doit pouvoir condamner la situation qui se déroule dans les territoires occupés de la Palestine. Le représentant a invité la Commission à prendre des mesures complémentaires pour que cessent les violations des droits de l'homme commises par Israël. Il a demandé à la communauté internationale de se montrer juste contre ces attaques injustes.
MME PAYMANE HASTAIE (République islamique d'Iran) a déploré que les progrès constatés en matière de promotion et de protection des droits de l'homme dans le monde ne soient pas très encourageants. L'application des mécanismes de protection de ces droits dépend trop souvent des intérêts politiques et économiques d'une minorité. Concernant l'Iran, la représentante a fait valoir que l'action en faveur des droits de l'homme a pris son impulsion au sein même de la société. Le gouvernement de M. Khatami a en effet accordé, depuis cinq ans, une haute priorité à la protection des droits de l'homme, démontrant de façon claire qu'il était engagé dans ce sens par des démarches irréversibles dans les domaines de la consolidation des institutions démocratiques, du renforcement de la primauté du droit et de la promotion des droits des femmes, notamment.
Le Gouvernement iranien a également institué un Comité de contrôle des droits des minorités religieuses, avec la participation d'organisations non gouvernementales et des représentants de ces minorités. Des mesures ponctuelles ont également été prises en faveur de journalistes. La représentante a rappelé que, dans la recherche d'une solution qui leur soit propre aux problèmes liés au respect des droits de l'homme, le gouvernement et le peuple iraniens ont tenu compte des encouragements et de l'appui de la Commission.
M. CHOE MYONG NAM (République populaire démocratique de Corée) s'est inquiété de l'ingérence dans les affaires intérieures des États et des interprétations diverses de la notion de souveraineté des États sous prétexte de protéger les droits de l'homme. Il a estimé que ces atteintes à la souveraineté des États sous prétexte d'«ingérence humanitaire» ou de lutte contre le terrorisme entraînent des pertes de vies innocentes et constituent une violation du droit à la vie des populations visées. Il importe donc de consolider le principe de souveraineté des États sur lequel repose la jouissance de tous les droits de l'homme et non de l'affaiblir, a-t-il déclaré. En outre, le représentant a souligné l'indivisibilité de tous les droits de l'homme et le principe de non-sélectivité qui devraient être scrupuleusement respectés.
Les droits de l'homme ne doivent pas servir de prétexte à certains États pour imposer leur ligne politique, s'est indigné le représentant. Il est temps de mettre fin à la politique de deux poids deux mesures qui consiste à dénoncer les violations des droits de l'homme dans les États avec lesquels les relations sont hostiles tout en ignorant les violations qui ont lieu chez ses alliés. Il a observé que ces pays qui se posent en juge ont également de sérieux problèmes de respect des droits de l'homme sur leur territoire. Dans ce contexte, le représentant a rappelé qu'Amnesty International, notamment, avait exprimé ses préoccupations concernant le nombre de victimes de l'intervention en Afghanistan et les mauvais traitements infligés aux prisonniers de guerre. Rappelant que son pays avait choisi de placer l'être humain au cœur du développement économique, il a fait savoir que son pays continuerait à s'acquitter de toutes ses obligations au regard du droit international.
M. MURAD NAJAFOV (Azerbaïdjan) a affirmé que les conflits non réglés donnent toujours lieu à des catastrophes humanitaires. Parlant de son pays, il a rappelé que 600 personnes ont été tuées en Azerbaïdjan au début des années 1990 et que des milliers de personnes ont été arrêtées au moment de l'agression contre son pays. Le représentant a estimé que cette agression constituait un génocide. Il a estimé que la communauté internationale devrait œuvrer avec davantage de détermination afin de favoriser la négociation pour que s'instaure la paix dans la région.
M. JANIS KARKLIND (Lettonie) a exprimé la préoccupation de son gouvernement devant l'attitude de la Russie en ce qui concerne l'utilisation de la force contre les populations civiles, en particulier en Tchétchénie, où la Russie ignore délibérément les résolutions de la Commission des droits de l'homme, refusant par exemple les visites des Rapporteurs spéciaux. Cette attitude met en cause le principe d'obligation de coopération des États. La Lettonie demande aux autorités russes de respecter les traités internationaux relatifs aux droits de l'homme, et d'appliquer notamment la résolution adoptée l'an dernier par la Commission. Le représentant s'est également étonné des prises de position antérieures du représentant de l'Algérie relatives à son pays et a demandé à ce représentant des précisions sur la portée exacte de ses propos.
M. DAVID LITTMAN (Union mondiale pour le judaïsme libéral) a dénoncé le «terrorisme des médias» et a cité plusieurs articles qui, selon lui, contribuent à entretenir la haine entre les communautés. Il a demandé à la Commission de se pencher sur le phénomène de la culture de la haine qui se répand dans le monde arabe et en Occident par le biais des médias. Il s'est inquiété de la situation des enfants palestiniens qui grandissent dans une culture de la violence et a fait valoir qu'il faut que les deux parties souhaitent la paix avec la même ardeur.
MME TENZING CHOKEY RUBLING (Mouvement international de la réconciliation) a constaté que, dans le domaine du respect des droits de l'homme, tous les pays ne sont pas traités de la même manière. La représentante a cité la République populaire de Chine, qui est un des membres de la Commission, et qui commet des violations systématiques au Tibet depuis cinquante ans déjà. Un soulèvement violent des Tibétains serait légitime, a-t-elle ajouté. Le Dalaï-Lama souhaite que le peuple tibétain ait la possibilité de se gouverner lui-même et que la religion, la tradition et la culture soient protégés. Il n'a pas parlé d'indépendance politique, a précisé la déléguée. Elle a condamné la Chine qui veut l'aliénation des Tibétains. La représentante a demandé à la Commission d'adopter une résolution sur le problème tibétain comme elle le fait pour d'autres problèmes des droits de l'homme ailleurs dans le monde.
MME INSAF YASIN (Organisation arabe des droits de l'homme) a attiré l'attention sur le sort des prisonniers libanais en Israël, retenus comme otages alors qu'ils auraient dû être libérés lors du retrait israélien du Sud-Liban. Elle a aussi dénoncé les mauvais traitements, voire les tortures, qui leur sont infligés. Les efforts de la Haut-Commissaire n'ont pas fait céder Israël, a déploré la représentante, qui demande à la Commission d'agir en faveur de la libération de ces détenus.
MME BAHIRAH TAJUL ARIS (Alira Kesadaran Negara) a présenté à la Commission de sa situation personnelle, faisant part de l'arrestation de son mari en Malaisie, arrêté et détenu dans de mauvaises conditions. Elle a dénoncé la Loi sur la sécurité nationale en Malaisie et attiré l'attention sur les arrestations et les conditions de détention dans ce pays. Elle a demandé que tous les prisonniers soient traités humainement.
M. DANIELE CAPEZZONE (Parti radical transnational) a déploré les abus des droits de l'homme dans beaucoup de régions dans le monde comme au Tibet, en Tchétchénie ou en Chine. Il a également demandé comment il fallait considérer un pays dans lequel le dysfonctionnement de la justice est connu, tel l'Italie. Il a demandé comment il fallait considérer un pays où on estime que les citoyens n'on pas le droit d'être correctement informés, où des irrégularités sont monnaie courante dans le domaine juridique et dans le fonctionnement de la démocratie. Le représentant a instamment demandé à la Commission de créer les instruments pour surveiller le respect des droits civils et politiques fondamentaux dans le monde occidental aussi, en commençant par le cas de l'Italie.

Droit de réponse
Le représentant de la République tchèque, répondant au représentant de l'Algérie qui est intervenu au sujet d'un mur pour séparer les Roms du reste de la population, il a assuré que cette affaire avait été réglée conformément au droit international. Le Gouvernement tchèque concentre d'ailleurs ses efforts sur l'intégration de cette population, notamment par la scolarisation des enfants rom grâce à des mesures d'aide et des classes spéciales qui leur sont spécialement destinées. Le représentant de l'Algérie sera informé de façon exhaustive de la réalité de la situation.
Le représentant de l'Érythrée, en réponse aux déclarations de la Norvège, du Canada et de l'Union européenne, a précisé que l'Érythrée était parfaitement disposée à libérer les prisonniers de guerre éthiopiens, mais que l'Éthiopie est responsable de l'interruption de ce processus : toutes les institutions internationales sur place pourront confirmer ce fait. D'autre part, les détentions constatées d'opposants sont motivées par des considérations de sécurité publique, et non pas d'opinion. La fermeture d'un journal a été motivée par ses violations répétées de la loi sur la presse, qui interdit les financements étrangers. Une commission électorale sera d'autre par mise sur pied et annoncera un agenda pour les élections. Quant au diplomate expulsé, le représentant a précisé que ce dernier se livrait à des activités incompatibles avec son statut et que le renvoi s'était effectué après concertation avec le pays d'origine.
Le représentant de la Thaïlande a répondu à l'Union européenne que son pays réservait la peine capitale aux crimes les plus graves et a souligné que cela reflétait le vœu de la population. Pour ce qui est des rapatriements forcés de personnes déplacées et de réfugiés, il a rappelé que la Thaïlande accueillait depuis plus de dix ans de nombreux réfugiés et personnes déplacées. Il a expliqué que les conditions d'admission des réfugiés étaient très généreuses et méritaient d'être comparées aux politiques employées par l'Union européenne. Il a estimé qu'il était temps d'examiner les violations des droits de l'homme qui se déroulent dans l'Union européenne, notamment la discrimination raciale et la xénophobie.
Le représentant du Viet Nam a répondu aux déclarations de l'Union européenne, du Canada et des États-Unis en réaffirmant l'engagement de son pays à s'acquitter de ses obligations au regard du droit international. Il a expliqué qu'il n'y avait pas de persécution dans son pays et que le Viet Nam restait prêt à coopérer avec tous les organismes qui ont une approche constructive des droits de l'homme. À cet égard, il a regretté que le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés n'ait pas respecté l'accord de rapatriement pour les personnes qui souhaitaient rentrer au Viet Nam.
Le représentant du Bangladesh, en réponse à l'Union européenne, a déclaré qu'il faudrait redéfinir la dimension multilatérale des droits de l'homme et a regretté l'hypocrisie dont il est fait preuve dans ce domaine. Il a affirmé que, dans son pays, la liberté d'expression existe et que les élections qui se sont tenues à l'automne dernier ont connu une participation de 75% de la population. Il a confirmé que son gouvernement avait pris certaines mesures contre des responsables de violations des droits de l'homme. Il a finalement souhaité de l'aide plutôt que des accusations.
Le représentant de Cuba a répondu au Nicaragua en soulignant que la personne qui s'était adressée à la Commission appartenait à mafia de Miami et détenait un passeport des États-Unis. Il a affirmé que la corruption, le chantage et la honte règnent au Nicaragua ainsi qu'aux États-Unis. Il a estimé que les États-Unis n'ont pas l'autorité morale pour juger Cuba et son peuple alors qu'ils cherchent à l'affamer par un blocus de 40 ans.
Le représentant de la République populaire démocratique de Corée a accusé les États-Unis d'avoir imposé la division de la péninsule et de violer systématiquement les droits du peuple coréen. Il a demandé aux États-Unis de prendre ses responsabilités face aux situations dramatiques qu'ils ont contribué à créer, comme par exemple dans la péninsule coréenne. Il a dénoncé les violations des droits de l'homme aux États-Unis, notamment en ce qui concerne les minorités ethniques et les droits des détenus.
Le représentant de la Turquie a déploré cette distorsion de la réalité qui permet chaque année à la Grèce d'attaquer son pays. Il a pour sa part dénoncé d'importantes violations des droits de l'homme perpétrées par l'administration grecque de l'île, notamment l'interdiction des mariages entre les deux communautés. Il a regretté que la déclaration du délégué chypriote ne tienne pas compte de la reprise du dialogue entre les deux administrations. Répondant à l'intervention faite, ce matin, par l'Argentine, il a estimé qu'il n'avait pas de leçon à recevoir de ce pays et que l'on vivait mieux aujourd'hui à Chypre qu'en Argentine.
La représentante de l'Iraq s'est étonnée de l'intervention de la Nouvelle Zélande et de l'Australie contre son pays. Les deux délégations, suivant en cela la position des États-Unis, semblent délibérément ignorer la coopération de l'Iraq avec les Nations Unies en matière de distribution alimentaire. L'Iraq pour sa part demande que cet embargo qui frappe la population de son pays soit levé. La Commission, s'est interrogée la représentante, ne devrait-elle pas appeler à ce que cesse ce véritable génocide contre le peuple iraquien?
Le représentant du Pakistan, au nom de l'Organisation de la Conférence islamique, s'est dit très déçu de l'intervention de l'Espagne, au nom de l'Union européenne. Le représentant a déploré que l'Union, dans son «catalogue», n'ait pas inclus les violations constatées en Europe, où les musulmans sont devenus la cible favorite de certains pays et de leurs médias. Le mot «terrorisme» est galvaudé et employé pour dénier aux musulmans leur droit à l'autodétermination. D'ailleurs, le ciblage exclusif des pays d'Asie et d'Afrique voudrait faire croire que la situation est parfaite en Europe et en Amérique du Nord. Cette arrogance, a estimé le représentant, est justement la cause des problèmes constatés en Europe. L'Organisation de la Conférence islamique fournira bientôt une liste des violations des droits des musulmans en Europe.
La représentante du Pakistan a répondu à l'Inde en affirmant que ce pays musèle l'opposition pour que l'on ne parle pas des violations des droits de l'homme perpétrées par son pays. La représentante a demandé à ce qu'il y ait des observateurs des deux côtés, côté pakistanais et côté indien, mais a indiqué que l'Inde a toujours refusé ce principe. Elle a estimé que la cause de l'Inde était en fait la lutte contre les musulmans.
Le représentant du Swaziland a déclaré, en réponse à l'Espagne au nom de l'Union européenne, que son pays a engagé un processus d'élaboration d'une constitution et tente de protéger les droits de tous les citoyens du royaume. Il a indiqué que son pays a demandé l'aide d'experts internationaux pour réaliser ce projet. Il s'est montré déçu que le représentant de l'Union européenne s'attaque à son pays. Il a exprimé le vœu que l'Union européenne s'abstienne de faire pression sur certains pays, cela ne pouvant avoir que des résultats négatifs.
Le représentant de la Chine a répondu à la déclaration faite par les États-Unis, qui invoquent leurs propres normes pour juger la situation dans les autres pays. Il a dénoncé les taux d'incarcération élevés des pauvres dans ce pays, ainsi que le phénomène très grave de la discrimination raciale. Il a estimé que les États-Unis devraient examiner la situation sur leur propre territoire avant de dénoncer la situation dans d'autres pays.
Le représentant du Soudan a répondu aux déclarations faites par l'Espagne, l'Autralie, la Nouvelle-Zélande, le Canada et les États-Unis. Il a regretté que ces pays se permettent de juger les autres pays en se positionnant comme des pays «avancés». Il a noté que ces délégations omettent de mentionner les violations des droits de l'homme qui ont cours sur leur propre territoire, notamment à l'encontre des populations de descendance africaine ou arabe. Il s'est également inquiété de la situation des pauvres et des minorités dans ces pays. Il a estimé regrettable que ces pays se contentent de lancer des accusations au lieu de proposer d'aider le Soudan à venir à bout du conflit interne qui affecte la situation des droits d l'homme dans le pays.
Le représentant de l'Allemagne, en réponse au Pakistan, a précisé que la déclaration de la présidente de la Commission parlementaire du Bundestag ne se référait pas à la situation dans les pays islamiques en général, mais uniquement au point de vue allemand sur la peine de mort examinée dans l'optique des droits de l'homme.
La représentante de Chypre a fait remarquer que le seul pays qui ne reconnaisse pas Chypre est précisément la Turquie, qui préfère reconnaître le régime fantoche du nord de l'île. La Turquie prétend par ailleurs que son intervention à Chypre était légitime, alors qu'elle a été qualifiée d'illégale par le Conseil de sécurité. D'une façon générale, a déploré la représentante, la Turquie fait fi de toutes les décisions du Conseil de l'Europe, de la Cour européenne des droits de l'homme et de l'ONU.
La représentante de l'Argentine a répondu à la Turquie que, concernant Chypre, son pays se sentait concerné par le sort du peuple chypriote et qu'il n'avait pas émis de condamnation. Elle a déploré que le représentant de la Turquie l'ait compris différemment.


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