Notes de conférence de presse Haut-Commissariat aux droits de l’homme
Israël et Territoires palestiniens occupés
13 octobre 2023
A partir de
Porte-parole du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme : Ravina Shamdasani
Lieu
Genève
Nous continuons de suivre avec une horreur croissante la situation désespérée des civils à Gaza et en Israël.
Comme nous l’avons souligné, les civils ne doivent jamais servir de monnaie d’échange. Pourtant, nous continuons de recevoir des messages déchirants d’habitants de Gaza impuissants et terrifiés, forcés de se déplacer de maison en maison, en quête d’un lieu sûr introuvable. Des civils continuent par ailleurs d’être pris en otage par les groupes armés palestiniens, en violation flagrante du droit international humanitaire. Nous demandons à nouveau que ces personnes soient traitées humainement et qu’elles soient libérées immédiatement et sans condition.
Plus de 2 700 personnes, dont des civils, ont déjà été tuées en Israël et à Gaza. Nous demandons instamment aux groupes armés palestiniens de cesser d’utiliser des projectiles de nature à frapper sans discrimination, qui constituent une violation du droit international humanitaire, ainsi que les attaques dirigées contre les civils. Nous exhortons également Israël à garantir le plein respect du droit international humanitaire et du droit international des droits de l’homme dans toutes les opérations militaires. Les frappes aériennes et les tirs d’artillerie ont déjà détruit une grande partie des quartiers densément peuplés de Gaza, et au vu de la rhétorique des hauts responsables, nous craignons qu’un message soit envoyé aux membres des Forces de défense israéliennes affirmant que le droit international humanitaire est devenu facultatif et non plus obligatoire. Il est absolument essentiel que les dirigeants israéliens affirment sans équivoque que les opérations militaires doivent être menées dans le plein respect du droit international.
Les autorités israéliennes ont annoncé il y a quelques heures que toute la population de Gaza située au nord du Wadi Gaza devait se déplacer vers le sud de la bande de Gaza. Cette décision touche plus d’un million de Palestiniens, y compris des enfants, des personnes âgées et des malades, les obligeant à se déplacer avec des moyens de transport limités ou inexistants et avec peu de garanties quant à leur sécurité, dans un contexte de poursuite des hostilités. Nous réitérons l’appel lancé par le porte-parole du Secrétaire général pour que cette mesure soit annulée, afin d’éviter une situation catastrophique.
Le droit international humanitaire accorde une protection spéciale à certaines personnes et certains biens spécifiques, notamment le personnel, les unités et les transports médicaux ; le personnel et les biens de secours humanitaire ; ainsi que les biens culturels. Les parties au conflit doivent les respecter et les protéger en toutes circonstances.
Le « siège total » annoncé par Israël est déjà en train de provoquer une catastrophe humanitaire à Gaza : en effet, selon les estimations, plus de 250 000 personnes à Gaza ont déjà été déplacées, la seule centrale électrique a cessé de fonctionner et il y a une grave pénurie d’eau. L’approvisionnement en carburant, en nourriture, en eau et en fournitures médicales a été interrompu, ce qui met en péril l’ensemble de la population de Gaza. Une telle punition collective des civils est strictement interdite par le droit international.
Volker Türk, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, exhorte tous les États à insister auprès des parties au conflit pour qu’elles mettent en place immédiatement un corridor humanitaire afin de garantir un accès sûr et sans entrave à l’aide humanitaire, et à les aider dans cette tâche. Faisons en sorte de ne pas regretter par la suite de ne pas avoir fait tout ce qui était en notre pouvoir pour éviter une catastrophe.
Dans de nombreux pays du monde, on assiste également à une prolifération des discours de haine antisémites et islamophobes. Le Haut-Commissaire le déplore vivement. Nous appelons les dirigeants politiques et autres à s’élever sans équivoque contre de tels discours et à prendre des mesures claires pour endiguer tout appel à la haine nationale, raciale ou religieuse qui constitue une incitation à la discrimination, à l’hostilité ou à la violence. Il est temps que la communauté internationale s’unisse pour faire preuve de solidarité et plaider en faveur de la protection de tous les civils, où qu’ils se trouvent et quoi qu’ils fassent.
Comme le Haut-Commissaire l’a souligné cette semaine devant l’Assemblée générale des Nations Unies, il est de la plus haute importance qu’une solution urgente soit trouvée à ce conflit vieux de 56 ans. Nous restons à la disposition des Israéliens et des Palestiniens pour faire ce qui est en notre pouvoir afin d’aider la région à sortir de ce cercle vicieux d’effusion de sang, de haine et de polarisation. La violence doit cesser.
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