Skip to main content

Notes de conférence de presse Haut-Commissariat aux droits de l’homme

Manifestations en Iran : l’inquiétude monte face aux rapports faisant état de décès d’enfants et de détentions

18 Octobre 2022

Prononcé par

Ravina Shamdasani, porte-parole du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme

Lieu

Geneva

Un mois après les manifestations qui ont éclaté dans tout le pays, la réponse violente et continue des forces de sécurité iraniennes contre les manifestants et les informations faisant état d’arrestations arbitraires, de meurtres et de détentions d’enfants sont extrêmement préoccupantes. 

Certaines sources indiquent que pas moins de 23 enfants ont été tués et de nombreux autres blessés dans au moins sept provinces par des balles réelles, des balles de plomb tirées à bout portant et des coups mortels. Plusieurs écoles ont également fait l’objet de descentes et des enfants ont été arrêtés par les forces de sécurité. Certains directeurs d’établissement auraient également été arrêtés pour ne pas avoir coopéré avec les forces de sécurité. Le 11 octobre, le Ministre de l’éducation a confirmé que plusieurs enfants avaient été envoyés dans des « centres psychologiques » après avoir été arrêtés, prétendument pour avoir participé à des manifestations contre l’État.

En vertu des traités relatifs aux droits de l’homme acceptés par l’Iran, la République islamique a l’obligation de protéger le droit à la vie des enfants en toutes circonstances, et de respecter et protéger leur droit à la liberté d’expression et de manifestation pacifique.

Outre les arrestations massives de manifestants, le HCDH a également reçu des informations faisant état de  l’arrestation d’au moins 90 membres de la société civile, dont des défenseurs des droits de l’homme, des avocats, des artistes et des journalistes. Le 12 octobre, trois avocats ont été arrêtés alors qu’ils manifestaient devant le barreau de Téhéran.

Un grand nombre de défenseurs des droits humains, de journalistes, d’étudiants, d’avocats, d’hommes politiques de l’opposition et d’écologistes figurent parmi les personnes détenues à la prison d’Evin, à Téhéran, où un incendie s’est déclaré le 15 octobre. Les détails de l’incident restent flous, mais des explosions et des coups de feu ont également été signalés. Selon les autorités, au moins huit prisonniers sont morts et 61 ont été blessés. Plusieurs prisonniers auraient été battus par les forces de sécurité pendant l’incident et transférés dans d’autres centres de détention.

Nous réitérons notre inquiétude face aux mauvais traitements, aux actes de torture et à la négligence médicale dont sont victimes les prisonniers. Les violations des garanties d’une procédure régulière, notamment le maintien au secret des prisonniers en isolement sans accès à un avocat, sont courantes.

Le recours inutile et disproportionné à la force contre les manifestants doit cesser. L’arrestation de personnes ne faisant qu’exercer leurs droits de réunion pacifique et de liberté d’expression constitue une privation de liberté arbitraire. Nous appelons à la libération immédiate de toutes les personnes détenues arbitrairement. En outre, nous rappelons aux autorités qu’en vertu du droit international, elles ont l’obligation de protéger la santé et le bien-être physique et mental des détenus, et que tout recours à la force doit respecter strictement les principes de légalité, de nécessité, de proportionnalité et de non-discrimination.

Nous demandons aux autorités iraniennes de mener rapidement des enquêtes impartiales et indépendantes sur toutes les violations présumées, y compris le meurtre d’enfants, et de veiller à ce que les responsables soient poursuivis. De manière générale, nous demandons instamment aux autorités de s’attaquer aux causes sous-jacentes des griefs de la population au lieu de recourir à la violence pour réprimer les manifestations.

FIN

Pour plus d’informations ou pour toute demande des médias, veuillez contacter :

À Genève
Ravina Shamdasani :  + 41 22 917 9169 / ravina.shamdasani@un.org ou
Jeremy Laurence +  +41 22 917 9383 / jeremy.laurence@un.org ou
Marta Hurtado - + 41 22 917 9466 / marta.hurtadogomez@un.org

À Nairobi
Seif Magango - +254 788 343 897 / seif.magango@un.org

Suivez et partagez
Twitter @UNHumanRights
Facebook unitednationshumanrights
Instagram @unitednationshumanrights

 

Mots-clés