Notes de conférence de presse Haut-Commissariat aux droits de l’homme
Note de conférence de presse sur la Syrie
03 avril 2020
Porte-parole du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme : Rupert Colville
Lieu : Genève
Date : 3 avril 2020
Sujet : Syrie
La Syrie fait partie des pays où le risque d'infections massives dans les prisons est extrêmement élevé et pour lequel aucune mesure n'a encore été prise. La situation dans toutes les prisons officielles et tous les centres de détention improvisés est alarmante, en particulier dans les prisons centrales surpeuplées, ainsi que dans les centres de détention gérés par les quatre forces de sécurité du Gouvernement et dans la prison militaire de Sednaya. Même avant l'apparition de la COVID-19, nous avions reçu de nombreux rapports faisant état de plusieurs décès dans les établissements gérés par les quatre forces de sécurité et à Sednaya, notamment à la suite d'actes de torture et du refus de fournir des soins médicaux.
Plusieurs groupes vulnérables sont détenus en Syrie, notamment des personnes âgées, des femmes et des enfants, et de nombreuses personnes ayant des problèmes médicaux existants, dont certains résultent directement de mauvais traitements et de négligence subis pendant leur détention.
Nous sommes également préoccupés par le risque auquel sont confrontées les personnes détenues dans les centres surpeuplés et insalubres gérés par les groupes armés non étatiques dans le nord-ouest, le nord et l'est du pays, même si ces structures sont de plus petite taille.
Nous prenons note du récent décret-loi d'amnistie promulgué par le Gouvernement syrien le 22 mars, qui accorde une amnistie pour certains crimes et pour les militaires déserteurs, ainsi qu'une réduction de peine pour les mineurs et d'autres détenus.
Nous exhortons le Gouvernement syrien et les groupes armés à prendre des mesures de toute urgence, à l'instar d'autres pays, pour libérer un nombre suffisant de détenus, afin d'éviter que la COVID-19 ne cause encore plus de pertes humaines et de souffrances, après neuf années marquées par la mort, la destruction des systèmes de santé et les déplacements. Nous demandons également à toutes les parties de permettre aux acteurs humanitaires et aux équipes médicales d'accéder sans entrave aux prisons et aux autres lieux de détention, afin de vérifier leurs conditions de détention et d'identifier leurs besoins.
Dans le cadre de la COVID-19, nous demandons aussi instamment un assouplissement ou une suspension des sanctions qui entravent actuellement la fourniture de médicaments et d'équipements médicaux à toute partie de la Syrie, et ce, pendant la durée de la pandémie. Si elles ne sont pas levées, ces sanctions nuiront à la rapidité et à l'efficacité de la réponse médicale nécessaire pour prévenir ou contenir la propagation du coronavirus, et pourraient donc entraîner d'importantes pertes humaines.
Nous sommes également préoccupés par le fait que certaines parties au conflit continuent d'utiliser des services essentiels, tels que l'accès à l'eau et l'électricité, comme une arme et mettent ainsi en danger la vie d'un grand nombre de personnes, alors que l'accès à l'eau et à l'assainissement est plus important que jamais pour aider la population à se protéger contre la COVID-19.
FIN
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