Les violations commises mettent en péril la transition de l’accord de paix
26 avril 2023
Le Soudan du Sud est sur le point de terminer une période de transition. Cette période de grâce a été définie dans la feuille de route de l’accord de paix revitalisé du pays, qui prévoit la nécessité pour le pays de mettre en place les institutions et les mécanismes nécessaires à la tenue d’élections en décembre 2024.
Cependant, des experts du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) appellent à un soutien crucial pour le pays afin d’accélérer les processus pour respecter l’échéance, qui a également été entravée par des violations continues des droits de l’homme et un manque de volonté politique important.
« Du point de vue des droits de l’homme, nous continuons de constater de graves violations des droits de l’homme et atteintes à ces derniers. Nous continuons de relever des meurtres de civils liés à des affrontements qui sont toujours en cours. Nous continuons également de recenser un grand nombre de blessés, d’enlèvements, de déplacements de civils, de cas de violences sexuelles liées au conflit, ainsi que d’arrestations et de détentions arbitraires », a déclaré Musa Gassama, qui dirige et représente le HCDH au Soudan du Sud.
Le gouvernement de transition est chargé de mettre en place l’architecture et l’environnement nécessaires pour la tenue d’élections avant que le pays ne puisse organiser ses premières élections générales en décembre 2024. La plus jeune nation du monde a obtenu son indépendance du Soudan en 2011, mais elle est en proie aux violences et à l’instabilité depuis 2013. Une série d’accords de paix ont été signés. L’un d’entre eux, unifiant les différentes factions politiques, est à l’origine de cette période de transition, qui a été prolongée à deux reprises et qui s’achève en février 2025. Bien que les factions politiques se soient engagées à nouveau à respecter l’accord revitalisé de 2018 sur la résolution du conflit, des violations des droits de l’homme continuent de se produire. Selon le travail de suivi effectué par le HCDH et la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS) en 2022, plus de 3 400 civils ont été victimes de violence.
M. Gassama, qui est également directeur des droits de l’homme au sein de la MINUSS, a déclaré que le HCDH soutenait le Gouvernement par l’intermédiaire du Ministère de la justice dans le cadre des processus de justice transitionnelle.
Les enquêtes de l’équipe des droits de l’homme ont permis d’identifier les auteurs de certaines des violations les plus graves des droits de l’homme.
« Nos rapports publics appellent à la responsabilité, ce sont donc des outils de plaidoyer. Je pense qu’en ce qui nous concerne, notre plaidoyer est guidé par nos données », a déclaré M. Gassama.
Selon lui, si cette jeune nation a adopté plusieurs mesures pour mettre en place les exigences de l’accord, le HCDH continue d’appeler à des progrès constants et continus pour respecter les délais fixés dans la feuille de route de l’accord de paix. La mise en œuvre de cet accord de paix a pris du retard, notamment en ce qui concerne le processus de justice transitionnelle et les réformes en matière de sécurité, a-t-il ajouté.