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Les jeunes doivent être reconnus comme des partenaires à part entière dans les processus décisionnels

13 Avril 2023

Christine Salloum, assistante sociale vivant au Liban © Christine Salloum

Christine Salloum est une jeune militante de 27 ans. Elle comprend le rôle majeur que peuvent jouer les jeunes en faveur des changements sociaux, comme ce fut le cas au Liban lorsque la situation financière a commencé à s’effondrer à la fin de l’année 2019.

« La majorité de la population libanaise n’est pas en mesure d’exercer ses droits sociaux et économiques face à l’aggravation de la crise économique, et les ménages à faibles revenus sont les plus touchés », affirme-t-elle. « La réponse des autorités n’a pas tenu compte du droit de chaque personne à un niveau de vie suffisant. Des jeunes ont donc proposé d’apporter leur aide : un groupe dynamique de jeunes spécialisés dans les domaines médical, dentaire, social et humanitaire a lancé une initiative d’aide sociale et médicale pour combler ce vide. »

Christine Salloum a récemment participé à une réunion-débat sur l’intégration des droits de l’homme (en tant que représentante d’un réseau d’organisations dirigées par des jeunes sous l’égide du Comité international de coordination des organisations de jeunes)  consacrée à une réflexion sur les cinq dernières années de la Stratégie des Nations Unies pour la jeunesse (Jeunesse 2030) lors de la 52e session du Conseil des droits de l’homme à Genève, en Suisse.

En tant que représentante au sein du comité directeur de haut niveau de la Stratégie des Nations Unies pour la jeunesse pour le Comité international de coordination des organisations de jeunes, cette jeune militante a participé aux consultations relatives à la stratégie.

La stratégie Jeunesse 2030 a pour objectifs de renforcer ses effets et d’intensifier son action aux niveaux mondial, régional et national pour répondre aux besoins, soutenir la cause des jeunes, faire progresser leurs droits, et garantir leur engagement et leur participation à la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030.

« La responsabilité des jeunes fait partie de la mobilisation de la communauté et du principe général de responsabilité dont nous avons besoin pour réaliser la stratégie Jeunesse 2030 », indique-t-elle. « C’est une méthode de travail qui reconnaît et valorise les membres de la communauté en tant que partenaires à part entière, ainsi que l’affirmation selon laquelle il faut travailler avec et pour les jeunes. Elle garantit que leurs opinions sont entendues et utilisées pour concevoir et orienter les résultats et les objectifs. »

Selon Christine, pour que leur participation soit significative, les jeunes ne doivent pas être considérés comme des bénéficiaires, mais comme des participants actifs et des partenaires à la mise en œuvre.

En tant qu’assistante sociale au Liban au contact avec des jeunes réfugiés et apatrides, elle sait pertinemment à quel point cette participation significative est importante pour les jeunes de son pays. Cela est devenu encore plus évident lorsqu’elle a rencontré un réfugié syrien de 21 ans. Il était partiellement sourd et avait été chassé de la maison familiale. Il est venu demander de l’aide au centre humanitaire où elle travaillait.

« Il me disait toujours : grâce à toi, j’ai envie de faire mieux chaque jour », se souvient-elle. « Je faisais de mon mieux pour le soutenir, l’écouter, lui faire voir que son opinion comptait, même s’il avait un problème médical. »

Je ne suis pas Superwoman, mais j’aime voir que je contribue à améliorer la vie de quelqu’un.

CHRISTINE SALLOUM, ASSISTANTE SOCIALE AU LIBAN

« C’est notre travail d’améliorer la vie des gens, de les aider à répondre à leurs besoins essentiels et à avoir une meilleure vie sociale, de les soutenir d’une manière différente », fait-elle remarquer. « C’est ce qui fait que je me lève tous les jours et que j’ai envie d’aller travailler. » 

Elle estime également que le fait d’investir dans la jeunesse et de favoriser l’autonomisation des jeunes doit être valorisé et non négligé.

C’est précisément ce que fait le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH), la participation des jeunes étant l’un des éléments fondamentaux de l’initiative « Droits humains 75 », qui donnera la priorité aux besoins et aux recommandations des jeunes tout au long de l’année et à l’avenir, et qui comprend le lancement d’un groupe consultatif de la jeunesse.

« Il est important de se rappeler que ces besoins et ces recommandations seront divers, aussi divers que les jeunes eux-mêmes », a déclaré Volker Türk, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme. « Nous devons nous engager auprès des jeunes, quels que soient leurs ethnies, leurs revenus et leurs niveaux d’éducation, leurs opinions politiques, leurs orientations sexuelles et toute autre caractéristique. »

Christine Salloum partage cet avis. Selon elle, pour pouvoir rendre des comptes et assumer des responsabilités envers la société, tous les jeunes doivent participer au processus décisionnel, travailler en partenariat avec les décideurs et les conseils d’administration et s’engager pleinement.

« En reconnaissant l’importance d’évaluer les besoins des jeunes à partir des connaissances, des expériences et du point de vue des jeunes, nous pouvons aborder les questions les plus prioritaires », explique-t-elle.

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