Un expert demande l’adoption d’une résolution sur le droit à un environnement sain
11 mars 2020
David Boyd estime que le droit à un environnement sain doit être reconnu à l'échelle mondiale afin d'inciter un plus grand nombre de pays à accélérer l'adoption de mesures visant à fournir des environnements plus sûrs, plus propres et plus durables pour leurs citoyens.
« La reconnaissance de ce droit peut elle-même être considérée comme une bonne pratique », a-t-il annoncé au Conseil des droits de l'homme. « Tous les États doivent consacrer le maximum de ressources disponibles pour se conformer à leurs obligations en matière de droits de l'homme de manière à relever les défis environnementaux. »
David Boyd, qui est le Rapporteur spécial sur les droits de l'homme et l'environnement, a appelé le Conseil des droits de l'homme à adopter une résolution reconnaissant le droit à un environnement sain, en indiquant que 80 % des États Membres des Nations Unies ont déjà reconnu ce droit dans des constitutions, des lois ou des traités.
Le Rapporteur s'est exprimé sur la question alors qu'il présentait son rapport annuel au Conseil, qui s'est réuni récemment à Genève. Ce rapport porte sur les bonnes pratiques à adopter à l'échelle mondiale dans le cadre de la mise en œuvre du droit à un environnement sûr, propre, sain et durable. David Boyd y définit les bonnes pratiques comme désignant « les lois, politiques, règles jurisprudentielles, stratégies, programmes, projets et autres mesures de nature à atténuer la dégradation de l'environnement, à améliorer la qualité de l'environnement et à garantir l'exercice des droits de l'homme ».
Dans son rapport, M. Boyd a rassemblé plus de 500 exemples de bonnes pratiques provenant de 178 pays. On compte parmi ces bonnes pratiques un observatoire de l'environnement en ligne en Uruguay, l'interdiction de pesticides nocifs pour les abeilles en France et la production d'au moins 98 % de l'électricité à partir de sources renouvelables en Albanie, en Islande, au Costa Rica et dans plusieurs autres pays.
Selon le rapport, « un large éventail de mesures peuvent satisfaire les impératifs liés à un air plus pur, un meilleur accès à l'eau potable et à un assainissement adéquat, une alimentation produite selon des méthodes durables, des environnements sains et un climat sûr ».
David Boyd considère que l'adoption d'une telle résolution permettrait d'inciter les pays à redoubler d'efforts, tout comme les résolutions de l'ONU sur les droits relatifs à l'eau et à l'assainissement de 2010, qui ont fait progresser la réalisation de ces droits essentiels.
« L'humanité fait face à une crise environnementale mondiale redoutable et sans précédent [...]. Si les bonnes pratiques sont nombreuses, elles sont loin d'être suffisantes. Il reste encore beaucoup [...] à faire pour transformer la société injuste et non durable d'aujourd'hui en une civilisation écologique où les droits de l'homme sont universellement respectés, protégés et réalisés. »
11 mars 2020