L’expert invite les États à investir dans la santé et la résilience des adolescents
21 juin 2016
« Il y a un besoin urgent de mettre l’accent sur les adolescents et leurs droits à la santé, le système actuel étant plein d’incohérences et de lacunes et présentant de nombreux risques d’atteintes à leurs droits », a plaidé l’expert des Nations Unies.
« La deuxième décennie de la vie est associée à des risques croissants en ce qui concerne le droit à la santé, notamment la violence, les mauvais traitements, l’exploitation sexuelle ou économique, la traite, les pratiques traditionnelles préjudiciables, […] l’usage de stupéfiants et la toxicomanie », a indiqué Dainius Pūras, Rapporteur spécial des Nations Unies sur le droit à la santé. « Presque tous ces risques sont évitables en investissant en faveur de la santé et de la résilience des adolescents. »
M. Pūras a formulé ces observations lors de la présentation de son rapport à la trente-deuxième session du Conseil des droits de l’homme. Le rapport sur le droit à la santé des adolescents s’intéresse aux questions de la santé mentale des adolescents, à leur droit à la santé sexuelle et procréative, à l’usage de stupéfiants et à la lutte contre la drogue, ainsi qu’à leurs incidences sur l’autonomie croissante des adolescents et leur droit d’être protégés.
« Soutenir les adolescents dans la jouissance de leurs droits aurait d’importantes répercussions sur leur développement individuel futur », a précisé M. Pūras. « Les politiques génériques qui visent tous les enfants ou tous les jeunes échouent souvent à répondre aux besoins des adolescents. »
« Il est essentiel de valoriser les points forts des adolescents et de travailler en partenariat avec eux pour définir les mesures à prendre afin de concrétiser le droit des adolescents à la santé et leur permettre de se développer du mieux possible », a ajouté M. Pūras.
M. Pūras a recommandé que des informations relatives à la santé sexuelle et procréative fassent partie des programmes scolaires et a appelé les États à « dépénaliser l’avortement, conformément aux normes internationales relatives aux droits de l’homme ». L’information et les services en matière d’avortement doivent être disponibles, à tout le moins lorsque la vie ou la santé de la mère est en danger, lorsque la grossesse résulte d’un viol ou d’un inceste et lorsque le fœtus présente une malformation grave ou mortelle », a-t-il indiqué.
En ce qui concerne la santé mentale, le rapport préconise que les gouvernements s’assurent que les interventions psychosociales sont adaptées aux besoins des adolescents et accessibles.
M. Pūras a également appelé à la fermeture des centres de détention pour adolescents toxicomanes, et à la recherche de solutions de substitution aux politiques punitives ou répressives visant à lutter contre la drogue.
« Les États devraient offrir des services de prévention, de réduction des risques et de traitement de la dépendance », a-t-il indiqué.
M. Pūras a ajouté qu’il était important pour les États de s’acquitter des obligations qui leur incombent d’aider les adolescents à s’autonomiser et de garantir la jouissance de leurs droits fondamentaux.
« Si nous manquons à nos responsabilités envers les adolescents, les conséquences seront lourdes », a-t-il conclu.
21 juin 2016