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L’ombre du système de castes et ses stigmates continuent de violer tous les aspects des droits de l’homme

14 avril 2016

« Au moins 250 millions de personnes à travers le monde sont victimes de discriminations horribles et déshumanisantes fondées uniquement sur leur naissance et leur statut héréditaire », a rappelé Rita Izsák-Ndiaye, la Rapporteuse spéciale sur les questions relatives aux minorités.

Mme Izsák-Ndiaye se référait à la discrimination fondée sur le système de castes, un système social strict et hiérarchique souvent fondé sur la notion de pureté et de contamination. Dans son premier rapport complet sur cette question, elle a indiqué que ce système donnait lieu à des violations graves des droits de l’homme.

« L’exclusion extrême et la déshumanisation des groupes touchés par ce système de castes qui en résulte a pour effet que des individus et des communautés ne peuvent exercer leurs droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels les plus fondamentaux, ou ne peuvent en jouir que de façon extrêmement limitée », a-t-elle précisé.

Si le plus grand nombre de communautés touchées par la discrimination fondée sur le système des castes est concentré en Asie du Sud, particulièrement en Inde et au Népal, ce genre de discrimination est aussi présent en Afrique, au Moyen-Orient et dans la région du Pacifique, ainsi que dans les communautés de la diaspora.

Ce rapport décrit comment les castes dites « inférieures » sont souvent limitées à l’exercice de certains métiers qui sont considérés comme sales ou subalternes par les autres, notamment la récupération de déchets, le balayage et l’enlèvement des cadavres d’animaux. Il examine également dans quelle mesure les femmes et les filles sont particulièrement vulnérables à la discrimination fondée sur le système de castes. Elles sont souvent victimes de violences, notamment de violences sexuelles, de traite des êtres humains et de mariage précoce ou forcé.

« Les tentatives de remise en cause des inégalités et des injustices découlant des systèmes de castes se traduisent par des actes de violence commis à l’encontre d’individus touchés par le système de castes et des actes de représailles visant leurs communautés », a indiqué Mme Izsák-Ndiaye. De telles actions sont notamment des mariages inter-castes, la revendication de terres et de droits du travail et des appels en vue d’accroître la participation politique.

« L’ombre du système de castes et ses stigmates suivent un individu de la naissance à la mort et ont des incidences sur tous les aspects de la vie », précise-t-elle. « Dans bon nombre de sociétés, se pencher sur ces pratiques est un tabou. Nous n’avons pas seulement besoin de réponses sur le plan juridique et politique, mais nous devons aussi trouver les moyens de changer l’état d’esprit des individus et la conscience collective des communautés locales. »

Le rapport formule plusieurs recommandations, notamment l’organisation de campagnes de sensibilisation au niveau national et local pour sensibiliser le public et les communautés touchées contre la discrimination fondée sur le système de castes et la surveillance de la discrimination fondée sur le système de castes par les organes nationaux de défense des droits de l’homme.

« J’espère que mon rapport sera utilisé comme un outil de plaidoyer pour appuyer les efforts déployés par les communautés touchées par la discrimination fondée sur le système de castes et tous ceux qui s’emploient sans relâche à faire en sorte que la discrimination fondée sur le système de castes appartienne au passé », a-t-elle indiqué.

14 avril 2016