Déclarations Haut-Commissariat aux droits de l’homme
Observation du porte-parole du HCDH Jeremy Laurence sur les exécutions publiques en Afghanistan
28 février 2024
Genève, le 28 février 2024
Nous sommes consternés par les exécutions publiques de trois personnes dans des stades en Afghanistan au cours de la semaine dernière. Les exécutions dans les villes de Ghazni et de Sheberghan ont eu lieu en présence d’un tribunal de facto et d’autres représentants, ainsi que de membres du public. Les personnes condamnées auraient été abattues de plusieurs balles.
Depuis la prise du pouvoir par les Taliban en août 2021, cinq personnes ont été exécutées publiquement à la suite de décisions prises par le système judiciaire de facto et approuvées par le chef des Taliban. Les exécutions publiques sont une forme de peine ou de traitement cruel, inhumain ou dégradant. Ces exécutions sont également arbitraires par nature et contraires au droit à la vie, qui est protégé par le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, auquel l’Afghanistan est partie. Elles doivent cesser immédiatement.
Les autorités de facto continuent également d’administrer des châtiments corporels à titre de sanction judiciaire dans des espaces publics. Le 25 février à Laghman, dans l’est du pays, un garçon de 12 ans et un homme ont été fouettés pour outrage aux bonnes mœurs, toujours en public et en présence de représentants de facto. Le même jour, dans la province de Balkh, au nord-ouest, une femme et un homme reconnus de s’être enfuis et d’adultère ont été fouettés publiquement à 35 reprises. Les châtiments corporels constituent des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants interdits par le droit international des droits de l’homme.
En raison de ces graves préoccupations, nous demandons instamment aux autorités de facto d’établir un moratoire immédiat sur les futures exécutions et d’interdire rapidement le recours à la peine de mort sous toutes ses formes. Les châtiments corporels doivent aussi cesser. Plus globalement, nous appelons les autorités de facto à garantir le plein respect des droits à une procédure régulière et à un procès équitable, en particulier l’accès à une représentation juridique, pour toute personne faisant l’objet d’accusations criminelles.
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