Déclarations Procédures spéciales
Déclaration des Nations Unies sur les droits des paysans : les experts de l'ONU appellent à l'action avant l'anniversaire
16 décembre 2022
GENÈVE (16 décembre 2022) – Bien qu'il soit reconnu que les paysans et les personnes travaillant dans les zones rurales jouent un rôle essentiel pour l'alimentation et la protection de la biodiversité de la planète, ils sont souvent traités comme des personnes sacrifiables, ont déclaré aujourd'hui des experts de l'ONU. À l'approche du 17 décembre, date anniversaire de l'adoption de la Déclaration des Nations unies sur les droits des paysans et des autres personnes travaillant dans les zones rurales, les experts ont fait la déclaration suivante:
"Il y a quatre ans, l'Assemblée générale des Nations unies a reconnu les contributions passées, présentes et futures des paysans/ et des travailleurs agricoles à la sécurité alimentaire, au développement et à la conservation de l'environnement dans le monde et a adopté une déclaration novatrice sur les droits des paysans et des autres personnes travaillant dans les zones rurales (UNDROP). Malheureusement, ceux-ci mènent toujours une existence précaire.
Tandis que les petits agriculteurs et les paysans nourrissent environ 70 à 80% de la population mondiale, il est choquant qu'ils représentent aussi 80% des personnes affamés dans le monde et 70% des personnes vivant dans l'extrême pauvreté. Outre leur exposition disproportionnée à la dégradation de l'environnement, aux substances toxiques, à l'accaparement des terres et au changement climatique, les paysans/paysannes et les travailleurs agricoles souffrent également des fardeaux causés par la pauvreté, la faim et la malnutrition. Plus récemment, leur situation s'est encore aggravée en raison des effets directs de la pandémie de COVID-19 ainsi que de son impact négatif ultérieur sur la crise alimentaire et du coût de la vie.
Nous félicitons les paysans et des travailleurs agricoles du monde entier qui ont fait preuve d'une grande résilience face aux multiples défis et à l'oppression intersectionnelle auxquels ils sont confrontés ensemble avec leurs communautés.. Cependant, les gouvernements mondiaux doivent faire davantage pour protéger, soutenir et écouter les paysans et les travailleurs agricoles. L'UNDROP est un appel à la justice, fondé sur l'aboutissement des réclamations et des luttes de la paysannerie mondiale. Il s'agit également d'un plan d'action pour que les gouvernements respectent, protègent et réalisent leurs droits tout en réglementant efficacement les corporations transnationales afin de prévenir tout préjudice. L'UNDROP fournit un cadre permettant une transition juste vers un système alimentaire où la biodiversité et les droits humains s'épanouissent.
Les crises mondiales actuelles rendent plus urgente que jamais la mise en œuvre des engagements de l'UNDROP et le respect des droits de l’homme de chacun. Nous avons été témoins d'un certain nombre d'efforts louables pour incorporer les dispositions de l'UNDROP dans les législations et les politiques nationales, dans ce qui représente une occasion unique et sans précédent de redresser diverses formes de discrimination, de violations systématiques et de désavantages historiques qui ont affecté les paysans et des travailleurs agricoles pendant de décennies.
Nous faisons appel aux États de faire preuve de leadership et à mettre en œuvre l'UNDROP en incorporant ses normes et standards dans les lois et politiques nationales. Nous encourageons les mécanismes des droits de l'homme des Nations Unies à examiner de près les pratiques des États dans le contexte des dispositions de l'UNDROP. Nous appelons également les agences des Nations Unies à appliquer systématiquement l'UNDROP dans leurs programmes et activités, ainsi qu'à soutenir et responsabiliser les paysans et les travailleurs ruraux tout au long de leur travail, tant au niveau politique qu'opérationnel.
L'UNDROP n'est pas seulement une reconnaissance des droits et des contributions les paysans et les travailleurs ruraux, mais il sert aussi de feuille de route aux Etats, aux Nations Unies, aux entreprises et aux autres parties prenantes pour prendre des mesures concrètes sur le terrain."
FIN
Les experts : Michael Fakhri, Rapporteur spécial sur le droit à l'alimentation; Saad Alfarargi, Rapporteur spécial sur le droit au développement; Marcos Orellana, Rapporteur spécial sur les substances toxiques et les droits de l'homme; David R. Boyd, Rapporteur spécial sur les droits de l'homme et l'environnement; Olivier De Schutter, Rapporteur spécial sur les droits de l'homme et l'extrême pauvreté; Fernanda Hopenhaym (Presidente), Pichamon Yeophantong (Presidente adjoint), Elżbieta Karska, Robert McCorquodale et Damilola Olawuyi, Groupe de travail sur la question des droits de l'homme et des sociétés transnationales et autres entreprises commerciales; Pedro Arrojo-Agudo, Rapporteur spécial sur les droits de l'homme à l'eau potable et à l'assainissement; Ian Fry, Rapporteur spécial sur la promotion et la protection des droits de l’homme dans le contexte des changements climatiques; Obiora C. Okafor, Expert indépendant sur les droits de l'homme et la solidarité internationale.
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