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Une transformation démographique mondiale

Le vieillissement de la population constitue l’une des transformations démographiques les plus importantes du XXIe siècle.

En 2019, la planète comptait 703 millions de personnes âgées de 65 ans et plus, soit environ 10 % de la population mondiale. On estime que d’ici 2050, le nombre de personnes âgées aura doublé pour atteindre 1,5 milliard, ce qui signifie qu’une personne sur six dans le monde aura 65 ans ou plus. Pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, on atteindra le stade où la population mondiale comptera moins d’enfants que de personnes âgées.

Toutes les régions du monde connaissent une croissance du nombre et de la proportion de personnes âgées. La part de la population âgée devrait au moins doubler entre 2019 et 2050 en Afrique du Nord, en Asie occidentale, en Asie centrale et méridionale, en Asie de l’Est et du Sud-Est, ainsi qu’en Amérique latine et dans les Caraïbes. En outre, l’espérance de vie s’améliore à l’échelle mondiale et une personne âgée de 65 ans peut espérer vivre 17 ans de plus en moyenne.

(Source : World Population Ageing 2019 highlightsST/ESA/SER.A/430)

Conséquences du vieillissement sur les droits de l’homme

Alors que la population mondiale continue de vieillir, la question des droits de l’homme et du vieillissement suscite une préoccupation croissante. Les personnes âgées font face, dans l’exercice de leurs droits humains, à un certain nombre de difficultés particulières qu’il faut résoudre de toute urgence. Les stéréotypes, la stigmatisation et la marginalisation sont généralisés et s’appuient sur des préjugés concernant le manque de capacités, la fragilité et le besoin de protection des personnes qui vieillissent. De telles attitudes âgistes conduisent à la discrimination, à l’exclusion et à des contraintes quant à la capacité juridique, l’autonomie et l’indépendance des personnes âgées, et aggravent d’autres inégalités. L’âgisme est défini comme étant les stéréotypes, préjugés et/ou mesures ou pratiques discriminatoires à l’égard des personnes âgées fondés sur l’âge civil de la personne ou sur la perception que celle-ci est « âgée » (A/HRC/48/53, paragraphe 21). 

La pandémie de COVID-19 a exacerbé les violations préexistantes des droits humains et a eu de nombreux effets sur les personnes âgées : elles se sont vu refuser des services de santé, ont été isolées physiquement et socialement et ont été victimes d’attitudes âgistes. Bien qu’elles constituent un groupe très diversifié, les personnes âgées sont considérées comme vulnérables et comme un fardeau pour la société. La pandémie a mis en évidence la nécessité de lutter de toute urgence contre la stigmatisation et la discrimination fondée sur l’âge.

Les personnes âgées se heurtent souvent à des obstacles et à des problèmes structurels dans le contexte du travail, de l’apprentissage et de l’accès aux services et aux ressources, en raison d’attitudes âgistes, de lois et de politiques discriminatoires, d’un financement insuffisant, ou encore du manque d’accessibilité, notamment économique. Cela entrave l’exercice d’autres droits humains, notamment le droit à un niveau de vie suffisant, en particulier lorsque des systèmes de protection sociale adéquats et équitables font défaut. Dans le contexte de la santé et des soins, la dignité et le respect de tous les droits humains sont essentiels au bien-être des personnes âgées et à l’exercice du droit à la santé, y compris en termes de soins de longue durée et de soins palliatifs.

Ces difficultés structurelles peuvent en outre exposer les personnes âgées à un risque accru de violence, de maltraitance et de négligence, qui est vraisemblablement très répandu et peut se manifester dans divers contextes et sous diverses formes. Cependant, ces aspects restent souvent invisibles en raison d’un manque de données recueillies de manière cohérente et systématique, ainsi que de préjugés sociaux et de tabous. Les mécanismes de prévention, de protection, de responsabilité et de recours ne sont pas suffisamment développés et accessibles pour garantir la protection et des réparations.

Les droits humains des personnes âgées dans les cadres juridiques et stratégiques

La plupart des législations et politiques nationales et internationales continuent d’aborder le vieillissement sous l’angle des programmes sociaux. Elles n’adoptent pas une approche fondée sur les droits humains qui considère les personnes âgées comme des titulaires de droits au même titre que le reste de la population, et non pas uniquement comme des bénéficiaires d’un soutien et d’une aide.

Seulement quelques mécanismes internationaux des droits de l’homme se sont penchés au fil des ans sur la question des personnes âgées ou ont défini des orientations et des outils à l’intention des gouvernements et des autres parties prenantes portant sur la promotion et la protection des droits des personnes âgées. L’absence d’un instrument juridique international global et intégré visant à promouvoir et protéger les droits et la dignité des personnes âgées continue d’avoir des conséquences concrètes importantes à cet égard.

Les personnes âgées constituent le groupe d’âge le plus hétérogène de tous. Elles ne peuvent pas être définies seulement par une limite d’âge. Pour les droits humains, l’âge n’est pas uniquement une désignation numérique. Il s’agit d’une construction sociale fondée sur les coutumes, les pratiques et la perception du rôle qu’une personne joue dans la communauté.

Il est impératif que les législations et les politiques garantissent la participation pleine et entière des personnes âgées et tiennent compte de l’immense diversité et des contributions des personnes âgées à leur société et à leur communauté.

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