Skip to main content

Communiqués de presse Haut-Commissariat aux droits de l’homme

Observation du Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme Volker Türk sur le Myanmar

24 août 2023

Des réfugiés rohingya se rassemblent près de la clôture au no man’s land de la frontière entre le Bangladesh et le Myanmar dans le district de Maungdaw, dans l’État rakhine, dans l’ouest du Myanmar, le 24 août 2018. Ⓒ EPA-EFE/NYEIN CHAN NAING

Prononcé par

Volker Türk, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme

Lieu

Genève

Il y a six ans cette semaine, l’armée du Myanmar lançait sa dernière campagne de persécution de la minorité musulmane rohingya dans l’État rakhine, une persécution qui dure depuis des décennies. Durant cette opération brutale lancée contre les Rohingya, qualifiée d’opération génocidaire, quelque 10 000 hommes, femmes, garçons, filles et nouveau-nés ont été tués, plus de 300 villages ont été détruits et plus de 700 000 personnes ont rapidement fui vers le Bangladesh.

Au total, plus d’un million de Rohingya ont fui les persécutions et la discrimination systématique pour demander l’asile international au Bangladesh, et plus de 100 000 autres sont détenus dans des camps de déplacés fermés à l’intérieur du Myanmar. Signe de leur détresse, des milliers d’autres personnes continuent de tenter des traversées en mer dangereuses à partir du Myanmar et du Bangladesh, qui se terminent trop souvent de manière tragique.

Nous devons redoubler d’efforts afin d’obliger les militaires à répondre de leurs actes, concernant leurs campagnes répétées de persécution contre les Rohingya et la crise humanitaire et des droits de l’homme que le pays connaît aujourd’hui. Face à l’impunité dont jouit l’armée du Myanmar pour les crimes passés et présents commis contre des Rohingya et d’autres groupes, j’appelle les États à soutenir pleinement les efforts internationaux en cours en matière d’établissement des responsabilités.

Ayant passé de nombreuses années à tenter d’alléger le sort des Rohingya, mon souhait le plus cher est qu’ils puissent rentrer chez eux libres et dans la dignité, et qu’ils soient reconnus comme faisant partie de la diversité de la population du Myanmar. Leurs droits humains doivent être pleinement respectés et leur sécurité garantie. Ce n’est pas le cas actuellement, compte tenu des conditions précaires qui règnent dans l’État rakhine. En outre, l’armée n’a montré aucune volonté de lutter contre la discrimination systématique à l’encontre des Rohingya.

Face aux multiples crises, la communauté internationale ne doit pas oublier les Rohingya ni leur communauté d’accueil au Bangladesh. Les appels humanitaires en faveur des Rohingya, tant au Myanmar que dans les camps du Bangladesh, ont besoin d’un soutien et d’un financement accrus. Les pays tiers doivent par ailleurs concevoir des programmes de réinstallation des Rohingya ou fournir une protection temporaire, en particulier dans la région.  La communauté internationale doit redoubler d’efforts pour inverser la tendance au Myanmar et faire en sorte que les responsables rendent des comptes et que justice soit rendue.

FIN

Pour plus d’informations et pour toute demande de la part des médias, veuillez contacter :

À Genève
Ravina Shamdasani : + 41 22 917 9169 / ravina.shamdasani@un.org ;
Liz Throssell : + 41 22 917 9296 / elizabeth.throssell@un.org ;
Marta Hurtado : + 41 22 917 9466 / marta.hurtadogomez@un.org

À Nairobi
Seif Magango : +254 788 343 897 / [adresse électronique protégée]

Suivez et partagez

Twitter @UNHumanRights
Facebook unitednationshumanrights
Instagram @unitednationshumanrights