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Communiqués de presse Haut-Commissariat aux droits de l’homme

Volker Türk déplore le coût humain de la guerre menée par la Fédération de Russie contre l’Ukraine, alors que le nombre de victimes civiles vérifiées pour l’année écoulée dépasse les 21 000 personnes

21 Février 2023

Exposé de la mission de surveillance des droits de l’homme en Ukraine concernant la situation des droits de l’homme en Ukraine entre le 24 février 2022 et le 15 février 2023

GENÈVE (le 21 février 2023) – Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk, a déploré aujourd’hui le coût humain de la guerre en Ukraine, qui a fait au moins 8 006 morts et 13 287 blessés parmi les civils au cours des 12 derniers mois, en plus des nombreuses vies déjà perdues dans le cadre du conflit dans l’est de l’Ukraine.

« Les chiffres que nous publions aujourd’hui mettent à nu les pertes et les souffrances infligées à la population depuis le début de l’attaque armée de la Russie le 24 février de l’année dernière ; des souffrances que j’ai pu constater moi-même lors de ma visite en Ukraine en décembre. Nos données ne sont que la partie visible de l’iceberg. Le tribut payé par la population est insupportable. En raison des pénuries d’eau et d’électricité pendant les mois d’hiver, près de 18 millions de personnes ont eu besoin d’une aide humanitaire d’urgence. Quelque 14 millions de personnes ont été contraintes de quitter leur foyer », a expliqué M. Türk.

« Des plus jeunes aux plus âgés, tout le monde a été affecté. Les élèves ont vu leur scolarité interrompue ou perturbée par les attaques contre les établissements scolaires, tandis que les personnes âgées et les personnes handicapées ont été confrontées à d’immenses difficultés, ne pouvant parfois pas atteindre les abris antiaériens ou devant passer de longues périodes dans des sous-sols dans des conditions qui affectent leur santé », a déclaré le Haut-Commissaire. La plupart des personnes qui restent dans les zones touchées par le conflit sont des personnes âgées, qui n’ont souvent pas la volonté ou la capacité de quitter les zones à risques.

« Chaque jour où les violations du droit international des droits de l’homme et du droit international humanitaire se poursuivent, il devient de plus en plus difficile de trouver une issue face aux souffrances et aux destructions croissantes », a souligné M. Türk.

Selon la mission de surveillance des droits de l’homme en Ukraine, parmi les victimes civiles adultes dont le sexe était connu, les hommes représentaient 61,1 % des victimes civiles et les femmes 39,9 %. Au moins 487 enfants ont été tués et 954 ont été blessés.

On estime que 90,3 % des victimes civiles ont été causées par des armes explosives à large rayon d’action, notamment des obus d’artillerie, des missiles de croisière et balistiques, et des frappes aériennes. La plupart de ces attaques ont été commises dans des zones habitées. Le HCDH a également enregistré 632 victimes civiles (219 personnes tuées et 413 blessées) causées par des mines et des restes explosifs de guerre.

La présence du HCDH sur le terrain, chargée de surveiller les victimes civiles en Ukraine depuis 2014, a souligné que les chiffres réels sont probablement beaucoup plus élevés, car ses chiffres ne reflètent que les cas individuels vérifiés.

La mission de surveillance a reçu des informations concernant 21 victimes civiles, à savoir six personnes tuées et 15 blessées, sur le territoire de la République autonome de Crimée et dans la ville de Sébastopol, occupés par la Fédération de Russie. De nombreux rapports faisant état de victimes civiles n’ont pas encore été corroborés dans d’autres zones occupées de l’Ukraine, notamment à Marioupol (région de Donetsk) et à Lysychansk, Popasna et Sievierodonetsk (région de Louhansk).

En outre, le HCDH dispose d’informations concernant 160 victimes civiles (30 tués et 130 blessés) sur le territoire de la Fédération de Russie. Ces chiffres ne pouvant pas à ce jour être étayés, ils n’ont pas été inclus dans le total.

Des civils ont été tués chez eux ou alors qu’ils tentaient simplement de subvenir à leurs besoins fondamentaux, comme aller chercher de l’eau ou acheter de la nourriture. Parmi eux, Olha, 67 ans, a été tuée par un tir de missile à quelques mètres de son appartement à Kharkiv, alors qu’elle allait acheter du lait au lendemain du début de la guerre. Son amie a expliqué aux observateurs des droits de l’homme comment, alors qu’elle sortait de l’immeuble abritant l’appartement qu’elle partageait avec Olha au 15e étage, elle a découvert son corps gisant dans la rue.

Serhii, un homme d’une soixantaine d’années, a étouffé ses larmes en racontant aux observateurs des droits de l’homme comment il a vu sa petite-fille de six ans perdre une jambe lors d’une attaque d’artillerie, lorsque sa maison dans un village près de Kherson a été touchée de plein fouet le 2 avril 2022.

« Les histoires comme celles d’Olha et de Serhii soulignent le prix dévastateur que les civils des deux côtés de la ligne de front ont payé et continuent de payer », a déclaré M. Türk.

« Les efforts pour établir les responsabilités et la justice pour les violations du droit international doivent s’intensifier. Il est tout aussi essentiel que les victimes puissent obtenir des réparations et l’assistance pratique dont elles ont désespérément besoin, sans avoir à attendre l’issue de procédures judiciaires formelles », a insisté le Haut-Commissaire.

« Cette guerre insensée a eu des répercussions dans le monde entier. La hausse des prix des denrées alimentaires et des carburants qui en a résulté a aggravé la misère à l’échelle mondiale, en particulier pour les personnes déjà les plus vulnérables. Cette guerre, qui constitue un affront flagrant à la Charte des Nations Unies et à l’ensemble du droit international créé pour protéger les êtres humains partout dans le monde, de même que son lourd tribut humain, doivent cesser sur le champ. »

FIN

Exposé complet de la mission de surveillance des droits de l’homme en Ukraine dans les langues suivantes : anglaisrusseukrainien

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