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Communiqués de presse Haut-Commissariat aux droits de l’homme

Volker Türk appelle le monde à agir face au moment le plus sombre du conflit à Gaza

25 octobre 2024

Des Palestiniens se frayent un chemin dans un quartier dévasté, dans le cadre du conflit entre Israël et le Hamas, dans la ville de Gaza, le 24 octobre 2024.
© REUTERS/Dawoud Abu Alkas

GENÈVE – Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme Volker Türk a déclaré aujourd’hui que le moment le plus sombre du conflit de Gaza se déroule actuellement dans le nord de la bande de Gaza, où l’armée israélienne inflige des bombardements, un siège et un risque de famine à la population entière, tout en forçant cette dernière à choisir entre un déplacement massif et être piégée dans une zone de conflit active.

Il a appelé les dirigeants du monde entier à agir, affirmant que les États ont le devoir, en vertu des Conventions de Genève, de veiller au respect du droit international humanitaire.

« Les bombardements dans le nord de la bande de Gaza sont constants », a-t-il déclaré. « L’armée israélienne a ordonné à des centaines de milliers de personnes de se déplacer, sans garantie de retour. Or il n’y a aucun moyen sûr de partir : les bombes continuent de tomber, l’armée israélienne sépare les familles et détient de nombreuses personnes, et les personnes tentant de fuient se font apparemment tirer dessus. »

« Cela semble inimaginable, pourtant la situation s’aggrave de jour en jour. Les politiques et les pratiques du Gouvernement israélien dans le nord de Gaza risquent de vider la région de tous les Palestiniens. Nous sommes confrontés à ce qui pourrait s’apparenter à des atrocités criminelles, voire à des crimes contre l’humanité. »

Selon le Haut-Commissaire, les groupes armés palestiniens continueraient également d’opérer parmi les civils, y compris dans les lieux d’accueil, mettant les civils en danger, ce qui est totalement inacceptable.

« L’accès à cette partie de Gaza est extrêmement limité », a-t-il ajouté. « Depuis des semaines, pratiquement aucune aide n’est parvenue dans la région, des restrictions illégales étant toujours en vigueur, et de nombreuses personnes sont maintenant confrontées à la famine. »

« L’armée israélienne frappe les hôpitaux, et le personnel et les patients ont été tués, blessés ou forcés d’évacuer simultanément. Les abris, qui étaient auparavant des écoles, sont frappés quotidiennement. La communication avec le monde extérieur reste extrêmement limitée. Les journalistes continuent d’être tués. »

Plus de 150 000 personnes seraient déjà mortes, blessées ou portées disparues à Gaza. « Compte tenu de l’intensité, de l’ampleur, de la portée et de la nature flagrante de l’opération israélienne en cours dans le nord de Gaza, ma plus grande crainte est de voir ce nombre augmenter de manière catastrophique », a-t-il déclaré.

« J’ai exprimé à plusieurs reprises mon inquiétude face aux méthodes et moyens de guerre employés, et à la gravité des violations commises par toutes les parties. »

Le Haut-Commissaire a ajouté que la Cour internationale de Justice a également été claire concernant l’obligation d’Israël d’assurer l’entrée et l’acheminement de l’aide humanitaire, et qu’à cet effet, elle a émis des ordonnances contraignantes pour s’assurer qu’Israël se conforme aux obligations qui lui incombent en vertu de la Convention sur le génocide.

« En vertu des Conventions de Genève, les États ont l’obligation d’agir lorsqu’une violation grave du droit international humanitaire a été commise », a déclaré M. Türk. « En vertu de la Convention sur le génocide, les États parties ont également la responsabilité d’agir pour prévenir un tel crime, lorsque le risque devient apparent. »

« Depuis plusieurs mois, je demande à toutes les parties au conflit, ainsi qu’à tous les États, en particulier ceux qui ont une influence dans la région, d’agir pour mettre fin au carnage et à la destruction, de garantir la libération rapide et inconditionnelle de tous les otages et de veiller à ce que le droit international humanitaire et le droit international des droits de l’homme soient respectés. Mais rien ne s’arrête.

« Aujourd’hui, l’état de droit international est progressivement détruit », a-t-il ajouté. « Soit le monde laisse tomber honteusement celles et ceux qui ont désespérément besoin d’aide, soit nous restons unis et mettons un terme à cette situation. »

« Je rappelle à tous les dirigeants du monde qu’il leur incombe de veiller au respect du droit international humanitaire, tel qu’il est énoncé dans les Conventions de Genève. Ces normes sont universellement acceptées et contraignantes, élaborées pour préserver un minimum d’humanité. Je vous implore de donner la priorité à la protection des civils et des droits humains, et de ne pas abandonner ce minimum d’humanité. »

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