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Communiqués de presse Haut-Commissariat aux droits de l’homme

Un rapport de l’ONU expose en détail les exécutions sommaires de civils commises par les troupes russes au nord de l’Ukraine

07 Décembre 2022

Un cimetière de véhicules détruits lors d’attaques russes près de Boutcha, en Ukraine, le 4 décembre 2022. © Anthony Headley/HCDH

Un rapport de l’ONU expose en détail les exécutions sommaires et les attaques commises sur des civils par les troupes russes au nord de l’Ukraine entre février et avril

KYÏV (le 7 décembre 2022) – Au cours des premières semaines de l’invasion de l’Ukraine, les forces armées russes ont exécuté sommairement ou mené des attaques contre des personnes, entraînant la mort de centaines de civils, a déclaré aujourd’hui Matilda Bogner, cheffe de la mission de surveillance des droits de l’homme des Nations Unies en Ukraine. Un rapport du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH), qui s’appuie sur le travail de la mission, expose en détail les meurtres commis par les troupes russes contre des civils dans des villes et villages ukrainiens des régions de Kyïv, Tchernihiv et Soumy entre le 24 février et le 6 avril 2022.

Selon Mme Bogner, les exécutions sommaires figurant dans le rapport sont susceptibles de constituer un crime de guerre. « Tout porte à croire que les exécutions sommaires recensées dans le rapport constituent un crime de guerre, à savoir celui d’homicide intentionnel », a-t-elle indiqué.

Selon le rapport, les meurtres de civils ne se sont pas limités à des endroits spécifiques, bien que certaines zones aient été plus touchées que d’autres. Dans la ville de Boutcha près de Kyïv, qui était sous le contrôle des troupes russes du 5 au 30 mars, la mission a confirmé le meurtre de 73 civils (54 hommes, 16 femmes, deux garçons et une fille) et tente actuellement de corroborer 105 autres meurtres présumés.

Les exécutions sommaires ont souvent été précédées de contrôles de sécurité par les forces armées russes. « Un simple texto, un vêtement de type camouflage, ou des informations indiquant qu’une personne avait servi dans l’armée pouvaient avoir des conséquences mortelles », a déclaré la cheffe de la mission.

Le rapport indique qu’à ce jour, l’ONU a enregistré la mort violente de 441 civils (341 hommes, 72 femmes, 20 garçons et 8 filles) dans les trois régions au cours des six premières semaines de l’invasion russe. Le rapport souligne que les chiffres réels sont susceptibles d’être considérablement plus élevés, car des travaux sont toujours en cours pour corroborer 198 autres meurtres qui ont eu lieu dans les régions ukrainiennes de Kyïv, Tchernihiv et Soumy occupées par la Fédération de Russie durant les premières phases de l’attaque armée en cours contre l’Ukraine.

Outre l’exécution sommaire de civils, le rapport présente plusieurs cas où les troupes russes ont lancé des attaques qui ne respectaient pas le principe de distinction entre les objectifs militaires et les civils, et n’ont pas pris toutes les précautions possibles pour épargner les civils. « Des civils ont été attaqués sur les routes alors qu’ils se déplaçaient au sein de zones de peuplement ou entre ces dernières, y compris alors qu’ils tentaient de fuir les hostilités », a déclaré Mme Bogner.

Le rapport fournit des informations détaillées sur 100 meurtres. Parmi ces victimes, 57 constituent des exécutions sommaires (48 hommes, 7 femmes et 2 garçons). Trente d’entre elles ont eu lieu dans des lieux de détention, tandis que les 27 autres victimes ont été tuées sur le coup, peu après être passées sous le contrôle des forces russes.

« Les soldats russes ont amené des civils dans des lieux de détention de fortune, puis les ont exécutés en captivité. Les corps de nombreuses victimes ont été retrouvés avec les mains attachées derrière le dos et des blessures par balle à la tête », a déclaré Mme Bogner.

Le rapport a révélé que les hommes et les garçons représentaient 88 % de toutes les victimes d’exécutions sommaires, ce qui laisse entendre que les hommes ont été ciblés de manière disproportionnée en raison de leur sexe.

Le rapport indique que, bien que de nombreux mois se soient écoulés depuis que les premiers meurtres ont été découverts, il reste beaucoup à faire pour que leurs auteurs soient tenus responsables. Le HCDH n’a trouvé aucune information indiquant que les autorités russes ont activement enquêté sur ces affaires ou engagé des poursuites. Mme Bogner a appelé la Fédération de Russie à enquêter rapidement sur toutes les violations présumées du droit international et à traduire les responsables en justice.

FIN

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