Communiqués de presse Haut-Commissariat aux droits de l’homme
Les frappes de missiles sur l’Ukraine et les exécutions présumées des prisonniers de guerre montrent pourquoi le droit international doit être respecté – Haut-Commissaire
25 novembre 2022
GENÈVE (le 25 novembre 2022) – Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme Volker Türk s’est dit choqué par les souffrances humaines persistantes en Ukraine, mises en évidence par la poursuite des frappes de missiles et de drones russes contre des infrastructures essentielles, et par les récentes allégations d’exécutions sommaires de prisonniers de guerre.
« Des millions de personnes sont plongées dans une situation extrêmement difficile et des conditions de vie épouvantables à cause de ces frappes. Cela pose de graves problèmes au regard du droit international humanitaire, qui exige un avantage militaire concret et direct pour chaque cible », a déclaré M. Türk.
Selon la mission de surveillance des droits de l’homme en Ukraine, de nouvelles frappes de missiles ont tué mercredi au moins huit civils, dont une fille, et en ont blessé au moins 45 autres, dont sept enfants, dans la ville et la région de Kyïv. Un bébé âgé de deux jours a été tué et deux médecins blessés par un tir de roquette qui a touché un hôpital à Vilniansk, dans la région de Zaporijia.
Ces victimes portent à au moins 77 civils tués et 272 blessés le nombre total de victimes vérifiées par la mission de surveillance des droits de l’homme en Ukraine depuis que la Russie a commencé le 10 octobre dernier son barrage de frappes de missiles et ses attaques armées à travers le pays.
Outre le recensement des pertes civiles, la mission de surveillance a examiné des vidéos et d’autres informations sur les exécutions sommaires présumées de prisonniers de guerre ukrainiens et russes.
« Depuis que la Russie a commencé son attaque armée contre l’Ukraine en février, il y a eu de nombreuses allégations d’exécutions sommaires de prisonniers de guerre et d’autres personnes ne participant plus aux combats par les deux parties. Les personnes hors de combat, y compris les soldats qui se sont rendus, sont protégées par le droit international humanitaire et leur exécution sommaire constitue un crime de guerre », a déclaré M. Türk.
Parmi les vidéos que la mission de surveillance des droits de l’homme en Ukraine a examinées, plusieurs ont fait surface au cours des deux dernières semaines sur les médias sociaux. Il s’agit notamment de clips vidéo du village de Makiivka qui montrent la reddition apparente de forces russes ou de groupes armés affiliés à la Russie, un homme ouvrant le feu sur des soldats ukrainiens et, par la suite, les cadavres de quelque 12 soldats russes.
« Notre mission de surveillance en Ukraine a effectué une analyse préliminaire indiquant que ces vidéos troublantes sont très probablement authentiques. Les véritables circonstances des faits doivent faire l’objet d’une enquête aussi approfondie que possible, et leurs auteurs doivent répondre de leurs actes de manière appropriée », a déclaré M. Türk. « L’analyse effectuée par la mission jusqu’à ce jour souligne la nécessité de mener des enquêtes médico-légales indépendantes pour aider à établir exactement ce qui s’est passé.
« J’appelle également les parties à donner des instructions claires à leurs forces pour qu’il n’y ait pas de représailles, pas de riposte, contre ceux qu’ils prennent comme prisonniers de guerre et à veiller à ce que ces instructions soient pleinement respectées », a-t-il ajouté. Les règles régissant les conflits armés énoncées dans les Conventions de Genève l’exigent.
« Ordonnez à vos troupes de traiter humainement ceux qui se rendent et ceux qu’elles détiennent. »
« Les effets dévastateurs des frappes de missiles répétées par les forces russes et les allégations d’exécutions sommaires de prisonniers de guerre ne montrent que trop clairement le coût humain intolérable de ce conflit armé, et de tout autre. Ils nous rappellent avec force pourquoi le droit international existe et pourquoi il doit être pleinement respecté pour empêcher une descente dans l’inhumanité la plus totale et la négation de l’idée même de nos droits de l’homme », a souligné le Haut-Commissaire.
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