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Myanmar : Il faut mettre fin à l’aggravation du cycle de la violence dans l’État d’Arakan, déclare une experte des Nations Unies

Cycle de violence

31 août 2017

GENEVE (31 août 2017) – Une experte des droits de l’homme des Nations Unies s’est inquiétée de la détérioration de la situation dans l’État d’Arakan au Myanmar, affectant non seulement les populations d’Arakan et les populations musulmanes mais aussi d’autres communautés. Des dizaines de milliers de musulmans rohingyas seraient en train de fuir le pays pour le Bangladesh.

" La situation humanitaire se détériore rapidement et je m’inquiète de voir des milliers de personnes de plus en plus exposées à de graves violations de leurs droits, " a déclaré Yanghee Lee, la Rapporteuse spéciale sur la situation des droits de l’homme au Myanmar.

" L’aggravation du cycle de la violence est très préoccupante et il convient d’y mettre fin de toute urgence. "

Mme Lee a déclaré que les souffrances des Rohingyas étaient particulièrement bouleversantes cette semaine, alors que, le 1er septembre, les communautés musulmanes du monde entier célébraient l’Aïd al-Adha et que les Rohingyas étaient toujours dans une situation précaire, ignorant leur avenir et le sort de leurs parents.

Les dernières estimations émanant de sources de l’ONU indiquent que plus de 27 000 personnes se sont réfugiées au Bangladesh dans la région de Cox’s Bazar, alors que 20 000 de plus se retrouvent bloquées entre les deux pays. Et ce nombre ne cesse de croître.

La Rapporteuse spéciale a fait état de préoccupations concernant à la fois les attaques des extrémistes qui ont suivi la publication du rapport final de la Commission consultative sur l’Etat d’Arakan, présidée par l’ancien Secrétaire général des Nations Unies Kofi Annan, et les opérations de sécurité de grande envergure lancées en réponse à ces attaques.

" Je crains que ces évènements ne fassent échouer les tentatives déployées pour s’attaquer aux causes profondes de la discrimination systématique et des violences récurrentes dans l’État d’Arakan, " a déclaré la Rapporteuse spéciale.

" Si les préoccupations relatives aux droits de l’homme ne sont pas dûment prises en compte et si la population reste exclue des secteurs politique et économique, alors le nord de l’État d’Arakan pourrait devenir un terrain favorable à la radicalisation, avec le risque de voir le recrutement d’extrémistes augmenter, " a déclaré Mme Lee. " Ces inquiétudes ont été soulevées par la Commission consultative et je les partage pleinement. "

" J’ai appris avec tristesse que, alors que les autorités contribuent à l’évacuation, vers des lieux plus sûrs, des Arakanais et d’autres communautés vivant dans les cités affectées, cette aide n’est pas accordée aux musulmans rohingyas, " a-t-elle ajouté.
 
La situation avait considérablement empiré depuis les attaques des extrémistes du 25 août, de nombreuses sources crédibles signalant des violations; ainsi, des Rohingyas tués ou blessés sans discernement par des tirs militaires, même lorsqu’ils fuient, par des hélicoptères ou par des lance-roquettes qui frappent la population civile.

Mme Lee a rappelé aux autorités leurs obligations relatives aux droits de l’homme leur imposant d’accorder une protection égale aux personnes de toutes les communautés, face aux attaques des extrémistes ou aux interventions excessives des forces de sécurité. Elle a déjà fait part de ses préoccupations concernant le renforcement de la présence militaire dans l’État d’Arakan, invitant les forces de sécurité à faire preuve de retenue en toutes circonstances et à respecter les droits de l’homme.

" Je condamne avec la plus grande fermeté les attaques perpétrées par les militants extrémistes et les exhorte à mettre fin immédiatement aux violences à l’encontre de la population civile innocente. "

" J’appelle le gouvernement à assurer une assistance immédiate à toutes les communautés affectées dans l’État d’Arakan et à accorder un libre accès aux Nations Unies afin de pouvoir fournir une assistance humanitaire, notamment en réponse aux problèmes de protection et pour surveiller la situation. Même avant les attaques de vendredi dernier, l’accès offert aux acteurs humanitaires était très limité dans le nord d’Arakan, entravant le soutien apporté. "

Cette déclaration a été approuvée par Ahmed Shaheed, le Rapporteur spécial des Nations Unies sur la liberté de religion ou de conviction, et par Fernand de Varennes, Rapporteur spécial sur les questions relatives aux minorités.

FIN

La Rapporteuse spéciale sur la situation des droits de l’homme au Myanmar, le professeur Yanghee Lee, le Rapporteur spécial sur la liberté de religion ou de conviction, M. Ahmed Shaheed, et le Rapporteur spécial sur les questions relatives aux minorités, le Dr Fernand de Varennes, font partie de ce que l’on nomme les procédures spéciales du Conseil des droits de l’homme. Le terme " procédures spéciales ", qui désigne le plus grand corps d’experts indépendants au sein du système onusien des droits de l’homme, est généralement attribué aux mécanismes indépendants d’enquête et de supervision mis en place par le Conseil des droits de l’homme. Les titulaires de mandat au titre des procédures spéciales sont des experts des droits de l’homme indépendants nommés par le Conseil des droits de l’homme, qui s’occupent de la situation particulière d’un pays ou de questions thématiques dans toutes les régions du monde. Ils n’appartiennent pas au personnel de l’ONU et sont indépendants de tout gouvernement ou de toute organisation. Ils siègent à titre personnel et ne perçoivent pas de salaire pour leur travail.

Droits de l’homme, Nations Unies, page d’accueil du pays: Myanmar

Pour de plus amples informations et les demandes des médias, veuillez contacter Mme Azwa Petra (+ 44 22 928 9103 / apetra@ohchr.org) ou écrire à sr-myanmar@ohchr.org.

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