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Communiqués de presse Procédures spéciales

Le Paraguay doit privilégier les enfants dans la lutte contre l’esclavage moderne – affirme une experte des Nations Unies pour les droits de l’homme

L’esclavage moderne

24 Juillet 2017

ASUNCIÓN / GENEVE (24 juillet 2017) – Urmila Bhoola, experte des droits de l’homme des Nations Unies, a appelé le gouvernement du Paraguay à privilégier les enfants dans la lutte contre l’exploitation, après avoir été informée qu’ils étaient toujours employés comme domestiques et contraints à la mendicité.

Lors de sa visite de huit jours, la Rapporteuse spéciale a pris connaissance de rapports faisant état de cas d’exploitation qui, selon elle, constituent des formes modernes d’esclavage et exposent les personnes à la violence.

«Ces situations inquiétantes comprennent la servitude domestique des enfants, la mendicité forcée et d’autres formes de travail des enfants, le travail forcé et obligatoire et le risque de servitude pour les travailleurs domestiques,» a déclaré Mme Bhoola aux journalistes à l’issue de sa mission exploratoire.

«J’ai remarqué encore une fois la vulnérabilité accrue des enfants aux formes contemporaines d’esclavage et j’invite le gouvernement à poursuivre ses efforts en vue d’instaurer un système global de protection des enfants.»

Et d’ajouter : «D’autres groupes tels que les peuples autochtones, les femmes et les personnes qui vivent dans des régions rurales sont également particulièrement exposés à l’exploitation abusive. Le gouvernement doit aussi identifier les mesures à prendre en priorité pour réduire leur vulnérabilité.»

La Rapporteuse spéciale a félicité le gouvernement pour avoir su surmonter les difficultés et les restrictions budgétaires et progressé sur un certain nombre de questions, notamment en ratifiant les instruments internationaux et en adoptant des dispositions juridiques solides.

Elle a également salué le travail engagé en matière de sensibilisation de l’opinion publique au problème de l’exploitation, d’amélioration des programmes de soutien social, d’instauration d’un système global de protection des enfants et d’augmentation du nombre d’inspecteurs du travail.

«J’ai été réconfortée par le virage culturel qui tend à rendre l’exploitation moins acceptable par la société et par la réduction du nombre d’enfants concernés par les pires formes de travail des enfants et par la servitude domestique,» a déclaré Mme Bhoola.

«Pour faire fond sur ces progrès et défendre les droits de l’ensemble des personnes exposées aux formes contemporaines d’esclavage, le gouvernement du Paraguay et les autres parties concernées doivent prendre des mesures visant à instaurer un programme complet pour lutter contre cette exploitation abjecte,» a souligné la Rapporteuse spéciale.

Lors de sa mission – sa première visite officielle dans le pays – Mme Bhoola s’est rendue à Asuncion, Filadelfia et Neuland où elle s’est entretenue avec des autorités gouvernementales, avec le médiateur des droits de l’homme, avec les organes de coordination, des représentants du Congrès et de la Cour suprême ainsi que des responsables des Nations Unies.

Des réunions ont aussi été organisées avec des ONG, des syndicats, des représentants du secteur privé et des personnes touchées par des formes contemporaines d’esclavage.

La Rapporteuse spéciale présentera un rapport reprenant ses conclusions et recommandations au Conseil des droits de l’homme des Nations Unies en septembre 2018.

Mme Urmila Bhoola (Afrique du Sud) a pris ses fonctions de Rapporteuse spéciale sur les formes contemporaines d’esclavage, y compris leurs causes et leurs conséquences, le 2 juin 2014. Mme Bhoola est une avocate des droits de l’homme qui travaille dans la région Asie-Pacifique sur les questions internationales relatives aux droits de l’homme, à l’égalité des genres et au droit du travail. Elle compte 20 ans d’expérience comme avocate des droits de l’homme et du droit du travail en Afrique du Sud et a été juge au Tribunal du travail d’Afrique du Sud pendant cinq ans.

Les Rapporteurs spéciaux font partie de ce que l’on nomme les procédures spéciales du Conseil des droits de l’homme. Le terme «procédures spéciales», qui désigne le plus grand corps d’experts indépendants au sein du système onusien des droits de l’homme, est généralement attribué aux mécanismes indépendants de supervision des droits de l’homme mis en place par le Conseil. Les titulaires de mandat au titre des procédures spéciales sont des experts des droits de l’homme indépendants nommés par le Conseil des droits de l’homme, qui s’occupent de la situation spécifique d’un pays ou de questions thématiques dans toutes les régions du monde. Les experts n’appartiennent pas au personnel de l’ONU et sont indépendants de tout gouvernement ou de toute organisation. Ils siègent à titre personnel et ne perçoivent pas de salaire pour leur travail.

Droits de l’homme, Nations Unies, page d’accueil du pays: Paraguay

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