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Communiqués de presse Procédures spéciales

Selon des experts des Nations Unies, la communauté internationale doit résoudre la crise de l’eau au Yémen afin d’enrayer l’épidémie de choléra qui se propage

Épidémie de choléra au Yémen

16 Juin 2017

GENEVE (16 juin 2017) - Le Yémen et la communauté internationale doivent agir de toute urgence pour alimenter la population en eau potable afin d'enrayer l'épidémie de choléra qui se propage ont alerté des experts des droits de l'homme au Yémen.

On craint que plus de 135 000 personnes n'aient déjà contracté la maladie transmise par l'eau, alors que le pays est aux prises avec le conflit actuel qui a provoqué une dégradation des infrastructures d'approvisionnement en eau et d'assainissement au Yémen. Les chiffres de l'OMS indiquent que plus de 950 personnes sont déjà décédées et les responsables craignent que le bilan ne soit extrêmement élevé alors que l'épidémie continue de se propager.

«Nous saluons les efforts entrepris pour enrayer l'épidémie, mais il est essentiel de s'attaquer au problème de fond de l'approvisionnement en eau insalubre qui a des conséquences négatives pour l'exercice du droit à la santé, notamment pour les enfants et les personnes qui vivent en situation de plus grande vulnérabilité,» ont déclaré Léo Heller, Rapporteur spécial des Nations Unies sur le droit à l'eau et à l'assainissement et Dainius Pūras, Rapporteur spécial des Nations Unies sur le droit à la santé.

«Nous invitons l'ensemble des acteurs concernés à renforcer les initiatives visant à construire et à réparer les infrastructures et à améliorer l'accès à l'eau potable et à l'assainissement,» ont ajouté les experts.

Le Rapporteur spécial sur le droit à l'eau et à l'assainissement a alerté que l'absence d'eau potable fiable et de bonne qualité contraint la population à s'approvisionner auprès d'autres sources insalubres. «Ils doivent acheter de l'eau auprès de vendeurs privés qui ont recours à des sources non contrôlées et peu fiables telles que les puits non protégés, qui les exposent à des maladies hydriques comme le choléra et à d'autres maladies diarrhéiques,» a-t-il précisé.

En outre, selon les experts: «Les enfants sont tout particulièrement vulnérables aux maladies hydriques transmises par ces sources insalubres, même si l'ensemble de la population est concernée. La propagation du choléra s'est accélérée en raison de la dégradation des systèmes d'assainissement et d'approvisionnement en eau.»

Les conséquences se font ressentir dans l'ensemble du pays avec des cas signalés dans les gouvernorats de Ta'izz, Aden, Lahij, Al Hudaydah, Sanaa, Al Bayda' et Ibb. 

Au début de l'année, les rapporteurs spéciaux ont contacté le gouvernement du Yémen pour demander des clarifications sur la situation. En avril, des experts des Nations Unies ont appelé à mettre un terme au conflit et au blocus, prévenant que le fait d'affamer délibérément les civils peut constituer un crime de guerre voire un crime contre l'humanité.

FIN

M. Léo Heller (Brésil) est le Rapporteur spécial sur le droit à l'eau potable et à l'assainissement et a été nommé en novembre 2014. Il est chercheur à la Fondation Oswaldo Cruz au Brésil et était précédemment professeur au département d'ingénierie sanitaire et environnementale à l'Université fédérale de Minas Gerais au Brésil, de 1990 à 2014.

M. Dainius Pūras (Lituanie) est un médecin reconnu pour son expertise en matière de troubles mentaux, de santé infantile et de politiques de santé publique. Professeur et chef du Centre de psychiatrie infantile et de pédiatrie sociale de l'Université de Vilnius, il enseigne à la Faculté de médecine, à l'Institut des relations internationales et des sciences politiques et à la Faculté de philosophie de l'Université de Vilnius, Lituanie.

Les Rapporteurs spéciaux font partie de ce que l'on nomme les procédures spéciales du Conseil des droits de l'homme. Les Procédures spéciales, le plus grand corps d'experts indépendants du système des droits de l'homme de l'ONU, est le terme généralement attribué aux mécanismes indépendants d'enquête et de surveillance qui s'occupent de la situation spécifique d'un pays ou de questions thématiques dans toutes les régions du monde. Les experts des procédures spéciales travaillent bénévolement; ils n'appartiennent pas au personnel de l'ONU et ne perçoivent pas de salaire pour leur travail. Ils sont indépendants de tout gouvernement ou de toute organisation et siègent à titre personnel.

Droits de l'homme, Nations Unies, page d'accueil du pays: Yémen

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