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Communiqués de presse Procédures spéciales

Les mesures de lutte contre le terrorisme alimentent les réactions racistes

Risque d’aggravation du racisme

20 juin 2017

GENÈVE (20 juin 2017) – Les États doivent redoubler d'efforts pour combattre le racisme, l'islamophobie et la discrimination, renforcés par la menace terroriste et dans certains cas alimentés par les politiques sécuritaires, estime le Rapporteur spécial des Nations Unies sur les formes contemporaines de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie et de l'intolérance qui y est associée.

Mutuma Ruteere a déclaré devant le Conseil des droits de l'homme à Genève que les discours de haine et les mesures de sécurité exacerbent les réactions racistes, xénophobes et discriminatoires basées sur l'origine ethnique, le statut migratoire ou la religion.

«À la suite des attaques terroristes récentes, la prolifération de la rhétorique antimusulmans et la montée des partis d'extrême droite ont créé un climat de défiance à l'égard des musulmans dans les pays où ils sont racialisés ou considérés comme étrangers», expose M. Ruteere dans un nouveau rapport.

«Les politiques radicales de lutte contre le terrorisme ont eu des effets disproportionnés sur les personnes originaires de pays arabes, dont elles ont considérablement limité la liberté de circulation. Plusieurs pays ont révisé leur législation de manière à pouvoir plus facilement déchoir des personnes de leur nationalité si elles sont soupçonnées d'activités en lien avec le terrorisme», a-t-il encore relevé.

M. Ruteere estime que la résolution des inégalités économiques est la clé qui permettra de relever le défi de la lutte contre le terrorisme sans alimenter le racisme, la xénophobie et la discrimination.

«Lorsque les crises économiques ont secoué le monde entier, les partis populistes ont encore gagné en popularité en capitalisant sur les craintes qu'éveille le coût financier de l'immigration chez les électeurs et sur l'idée que les migrants contribuent à la délinquance, prennent les emplois des nationaux, représentent une menace pour l'identité nationale ou ont des pratiques religieuses incompatibles avec les sociétés modernes», a expliqué l'expert.

Le Rapporteur spécial a également évoqué les problèmes particuliers pour les droits de l'homme et la démocratie posés par les partis néo-nazis, les groupuscules skinheads et les autres mouvements extrémistes.

«Une vigilance constante est requise face aux crimes racistes et xénophobes, rappelle-t-il. Les États doivent agir plus fermement contre la montée des groupes extrémistes et mettre en exergue les pratiques d'excellence mises en œuvre par eux-mêmes et par les autres acteurs.»

«Les extrémistes continuent à accuser les groupes vulnérables d'être responsables de tous les maux de la société et incitent à l'intolérance et à la violence contre ceux-ci. Les États et les autres parties prenantes doivent assurer une meilleure protection des victimes et prévenir les crimes de ce genre», insiste-t-il encore.

Le rapport de M. Ruteere aborde également le racisme dans le sport, sur Internet et sur les réseaux sociaux, le rôle de l'éducation dans la prévention du racisme et l'utilisation du profilage racial dans l'application de la loi.

Pour lui, les nouvelles technologies, y compris Internet constituent des outils essentiels pour prévenir le racisme et la discrimination, mais «en raison de l'intersection entre la pauvreté et le racisme, les groupes minoritaires exclus risquent d'avoir moins accès à Internet, et les États doivent donc adopter des mesures pour rendre Internet largement accessible, afin d'accroître les possibilités d'interaction et de participation véritables.»

«Le sport peut jouer un rôle dynamique dans la promotion de la tolérance et de la compréhension entre les différentes communautés et cultures», a-t-il conclu.

Le Rapporteur spécial a également présenté ce lundi 19 juin au Conseil des droits de l'homme ses conclusions sur la glorification du nazisme, ainsi que ses rapports de visite en Argentine, en Australie et aux Fidji. Ces rapports sont disponibles ici. M. Ruteere remettra un rapport détaillé à l'Assemblée générale des Nations Unies plus tard dans l'année.

FIN

Le Conseil des droits de l'homme a nommé M. Mutuma Ruteere (Kenya) Rapporteur spécial sur les formes contemporaines de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie et de l'intolérance qui y est associée en novembre 2011. Le Rapporteur spécial fait partie des procédures spéciales du Conseil des droits de l'homme. «Procédures spéciales» est le terme généralement attribué aux mécanismes mis en place par le Conseil des droits de l'homme, qui s'occupent de la situation spécifique d'un pays ou de questions thématiques dans toutes les régions du monde. Les titulaires du mandat sont des experts indépendants des droits de l'homme désignés par le Conseil des droits de l'homme. Ils ne sont pas fonctionnaires des Nations Unies et sont indépendants vis-à-vis de tout gouvernement ou de toute organisation. Ils agissent en leur nom personnel et ne perçoivent pas de rémunération pour leur travail. 

Pour toute demande de la part des médias, prière de contacter Thierry del Prado (+41 22 917 92 32 / tdelprado@ohchr.org) ou Karin Hechenleitner Schacht (+41 22 917 9408 / khechenleitner@ohchr.org )

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