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Communiqués de presse Procédures spéciales

Les Maldives doivent ouvrir une enquête sur le meurtre du journaliste Yameen Rasheed et traduire les auteurs en justice – selon des experts des Nations Unies

Demande d’ouverture d’enquête

09 Mai 2017

GENÈVE (9 mai 2017) – Un groupe d’experts de l’ONU a exhorté les autorités des Maldives à procéder, comme l’a demandé le Président Gayoom, à une enquête publique sur le meurtre du journaliste, blogueur et défenseur des droits humains Yameen Rasheed, et à traduire les auteurs en justice.

" Nous condamnons fermement le meurtre de M. Rasheed et nous exhortons le gouvernement des Maldives à prendre des mesures pour promouvoir et protéger le droit de son peuple à s’exprimer librement, " ont déclaré ces experts.

Yameen Rasheed a été trouvé poignardé dans l’escalier de son domicile à Malé le 23 avril. Son meurtre est le dernier d’une série d’attaques contre des journalistes et des défenseurs des droits humains aux Maldives. Ces meurtres interviennent dans un contexte d’intolérance religieuse croissante dans le pays. La plupart des attaques restent impunies.

M. Rasheed critiquait ouvertement le gouvernement et a écrit sur la corruption présumée et les violations des droits de l’homme. Il avait reçu de nombreuses menaces de mort et les avait signalées à la police, mais les autorités n’avaient apparemment pris aucune mesure pour le protéger. 

Il était également à l’avant-garde d’une campagne pour que justice soit rendue dans l’affaire de la disparition d’un autre journaliste et défenseur des droits de l’homme, Ahmed Rilwan, qui avait fait l’objet d’un appel d’urgence lancé par les experts de l’ONU en 2014.

" Nous reconnaissons que les autorités ont entamé une enquête sur le meurtre de M. Rasheed, menant à l’arrestation de deux personnes. Néanmoins, compte tenu de l’extrême gravité de l’attaque, nous demandons une enquête publique approfondie et indépendante utilisant toutes les ressources des forces de l’ordre et se concentrant sur le meurtre de M. Rasheed et la disparition d’Ahmed Rilwan, " ont déclaré les experts

Le 27 avril 2017, quatre jours après sa déclaration condamnant l’assassinat de M. Rasheed, le Président des Maldives aurait déclaré dans une réunion publique que tout discours qui se moque de l’islam ne peut être toléré ou protégé par la liberté d’expression.

" Nous considérons qu’il est impératif que les autorités prennent au sérieux leur obligation de promouvoir un espace libre et sûr pour toutes les formes d’expression, " ont souligné les experts, insistant sur

le fait qu’il incombe au gouvernement de prendre des mesures concrètes, tant dans le droit que dans la pratique, afin de promouvoir la tolérance Leurs commentaires font suite aux préoccupations exprimées par des experts de l’ONU en 2016 eu égard au projet de loi qui utilise la religion et les normes sociales pour restreindre la liberté d’expression, par des moyens qui sont incompatibles avec les obligations des Maldives en vertu du droit international.

Les propositions ont pris force de loi et les experts ont à nouveau appelé les autorités à intensifier leur action en vue d’honorer leurs engagements en matière de normes internationales. " Nous demandons au gouvernement de réviser cette loi et d’autres mesures restrictives et de montrer qu’il est sincèrement déterminé à protéger les droits de l’homme et la démocratie, " ont-ils conclu.

Le meurtre de M. Rasheed a également été fermement condamné par le Haut-Commissariat des NU aux droits de l’homme lors d’un point presse à Genève le 25 avril.

(*) Les experts: M. David Kaye, Rapporteur spécial sur la promotion et la protection du droit à la liberté d’opinion et d’expression; M. Michel Forst, Rapporteur spécial sur la situation des défenseurs des droits de l’homme; M. Ahmed Shaheed, Rapporteur spécial sur la liberté de religion ou de conviction; et Mme Agnes Callamard, Rapporteuse spéciale sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires.

Les Rapporteurs spéciaux font partie de ce que l’on nomme les procédures spéciales du Conseil des droits de l’homme. Le terme " procédures spéciales ", qui désigne le plus grand corps d’experts indépendants au sein du système onusien des droits de l’homme, est généralement attribué aux mécanismes indépendants d’enquête et de supervision mis en place par le Conseil des droits de l’homme afin de traiter de la situation spécifique d’un pays ou de questions thématiques dans toutes les régions du monde. Les experts des procédures spéciales travaillent bénévolement; ils n’appartiennent pas au personnel de l’ONU et ne perçoivent pas de salaire pour leur travail. Ils sont indépendants de tout gouvernement ou de toute organisation et siègent à titre personnel.

Droits de l’homme, Nations Unies, page d’accueil du pays: Maldives
 
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