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Communiqués de presse Procédures spéciales

Une loi sur le blasphème n’a pas sa place dans une nation tolérante comme l’Indonésie – soulignent des experts des droits de l’homme de l’ONU

Loi sur le blasphème

22 Mai 2017

GENÈVE (22 mai 2017) – Un groupe d’experts des droits de l’homme des Nations Unies a exhorté le gouvernement indonésien, aujourd’hui, à revoir et abroger la pénalisation du blasphème. Ils ont lancé cet appel après la condamnation et l’emprisonnement pour blasphème de Basuli Tjahaja Purnama, homme politique indonésien et ancien gouverneur de Djakarta ("Ahok").

" Les lois qui pénalisent le blasphème constituent une restriction illégale à l’exercice de la liberté d’expression et visent de manière disproportionnée les personnes appartenant aux minorités religieuses ou aux religions traditionnelles, les athées et les dissidents politiques, " ont affirmé Ahmed Shaheed et David Kaye, respectivement Rapporteur spécial sur la liberté de religion ou de conviction et Rapporteur spécial sur la promotion et la protection du droit à la liberté d’opinion et d’expression; et Alfred de Zayas, Expert indépendant pour la promotion d’un ordre international démocratique et équitable.

" Nous exhortons le gouvernement à annuler en appel la condamnation de M. Purnama ou à faire preuve à son égard de toute mesure de clémence prévue par la loi indonésienne afin qu’il bénéficie d’une libération immédiate, " ont insisté les experts.

M. Purnama a été officiellement accusé de "blasphème", le 17 novembre 2016, pour avoir cité un verset du Coran lors de sa campagne électorale pour le poste de gouverneur. Parmi les autres victimes récentes de la loi indonésienne sur le blasphème figuraient trois anciens leaders de la communauté religieuse Gafatar.

Le gouvernement a engagé les poursuites à l’encontre de M. Purnama suite à une fatwa lancée par le Conseil des oulémas d’Indonésie (MUI), accompagnée de campagnes médiatiques agressives et, parfois, de manifestations violentes organisées contre lui.

" C’est décevant, " ont avoué les experts, " au lieu de dénoncer le discours haineux des meneurs des manifestations, les autorités indonésiennes semblent avoir fait des concessions à l’incitation à l’intolérance religieuse et à la discrimination. "

" Ce cas montre également que l’adoption d’une loi sur le blasphème peut servir à justifier l’intolérance et le discours de haine, " ont-ils ajouté. " La loi sur le blasphème n’est pas compatible avec une société démocratique comme l’Indonésie et elle nuit au pluralisme religieux dans le pays. "

" La condamnation et l’emprisonnement pour blasphème de M. Purnama menacent la liberté de religion ou de conviction et la liberté d’expression en Indonésie, " ont conclu les experts des droits de l’homme des Nations Unies.

M. Ahmed Shaheed, Rapporteur spécial sur la liberté de religion ou de conviction, M. David Kaye, Rapporteur spécial sur la promotion et la protection du droit à la liberté d’opinion et d’expression et M. Alfred de Zayas, Expert indépendant pour la promotion d’un ordre international démocratique et équitable appartiennent à ce qu’il est convenu d’appeler les Procédures spéciales du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies. Les Procédures spéciales, le plus grand corps d’experts indépendants du système des droits de l’homme de l’ONU, est le terme généralement attribué aux mécanismes indépendants d’enquête et de surveillance qui s’occupent de la situation spécifique d’un pays ou de questions thématiques dans toutes les régions du monde. Les experts des procédures spéciales travaillent bénévolement; ils n’appartiennent pas au personnel de l’ONU et ne perçoivent pas de salaire pour leur travail. Ils sont indépendants de tout gouvernement ou de toute organisation et siègent à titre personnel.

Consulter la Déclaration sur l’élimination de toutes les formes d’intolérance et de discrimination fondées sur la religion ou la conviction

Droits de l’homme, Nations Unies, page d’accueil du pays: Indonésie

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