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Communiqués de presse Procédures spéciales

Kenya et Soudan du Sud – Un groupe d’experts des NU exige des informations sur le sort de deux Soudanais du sud enlevés

" Où sont-ils ? "

17 Février 2017

GENÈVE (17 février 2017) - Un groupe d’experts des Nations Unies sur les disparitions forcées* a appelé les gouvernements du Kenya et du Soudan du Sud à communiquer des informations sur le sort de deux Soudanais du Sud, enlevés au Kenya le mois dernier.

Nous n’avons reçu aucun signe de vie de Dong Samuel Luak, militant des droits de l’homme du Soudan du Sud qui s’était vu accorder le statut de réfugié au Kenya, et d’Aggrey Idri Ezibon, Président de la commission des affaires humanitaires du Mouvement populaire de libération du Soudan - Opposition (MPLS-Opposition), depuis leur enlèvement à Nairobi, avec l’implication présumée du personnel de sécurité du Kenya et du Soudan du Sud.

Samuel Dong Luak a été vu pour la dernière fois dans le centre-ville de Nairobi le 23 janvier dernier, avant d’être enlevé alors qu’il s’apprêtait à monter dans un bus. Aggrey Idri Ezibon a quant à lui été aperçu  pour la dernière fois le 24 janvier vers 8h00 du matin, dans le quartier de Kilimani à Nairobi. 

" Les audiences en cours et le récent mandat d’arrêt délivré à l’encontre d’un suspect lié à ces disparitions sont autant des pas franchis dans la bonne direction, " ont noté les experts des droits de l’homme.

" Il convient toutefois de redoubler d’efforts en vue de garantir des enquêtes crédibles, y compris sur le prétendu rôle des agents de sécurité kenyans, et retrouver rapidement la trace des deux hommes, " ont-ils déclaré – soulignant que la disparition forcée constitue un crime odieux et une atteinte à la dignité humaine.

Le groupe d’experts a également appelé les autorités au Kenya et au Soudan du Sud à garantir la sécurité et la protection des hommes et à assurer la protection des témoins susceptibles d’aider à retrouver leur trace. Les deux individus sont membres du Mouvement/Armée populaire de libération du Soudan-Opposition (MPLS/APLS-Opposition).

Le groupe de travail a insisté sur le fait que tout renvoi ou déportation des militants vers le Soudan du Sud se ferait en violation de l’article 8 de la Déclaration des Nations Unies de 1992 sur la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées, qui stipule qu’aucun État n’expulse, ne refoule, ni n’extrade une personne vers un autre État s’il y a des motifs sérieux de croire qu’elle risque d’être victime d’une disparition forcée dans cet autre État.
 
(*) Le Groupe de travail sur les disparitions forcées ou involontaires est composé de cinq experts indépendants issus de toutes les régions du monde. Le Président-Rapporteur est Mme Houria Es-Slami (Maroc) et le Vice-président est M. Bernard Duhaime (Canada); comptent au nombre des autres membres M. Tae-Ung Baik (République de Corée), M. Ariel Dulitzky (Argentine) et M. Henrikas Mickevicius (Lituanie).

Le Groupe de travail a été créé à l’origine par la Commission des droits de l’homme de l’ONU en 1980, avec pour mandat d’aider les familles des personnes disparues à découvrir ce qui leur est arrivé et l’endroit où elles se trouvent. Il s’efforce d’établir la communication entre les familles et les gouvernements concernés et de veiller à ce que les cas individuels fassent l’objet d’une enquête, dans le but de déterminer ce qu’il est advenu de ces personnes qui, du fait de leur disparition, ne sont plus protégées par la loi. Il fournit également une assistance à la mise en œuvre par les États de la Déclaration des Nations Unies sur la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées.
 
Les groupes de travail font partie de ce que l’on nomme les procédures spéciales du Conseil des droits de l’homme. Le terme " procédures spéciales ", qui désigne le plus grand corps d’experts indépendants au sein du système onusien des droits de l’homme, est généralement attribué aux mécanismes indépendants d’enquête et de supervision mis en place par le Conseil des droits de l’homme. Les titulaires de mandat au titre des procédures spéciales sont des experts des droits de l’homme indépendants nommés par le Conseil des droits de l’homme, qui s’occupent de la situation particulière d’un pays ou de questions thématiques dans toutes les régions du monde. Ils n’appartiennent pas au personnel de l’ONU et sont indépendants de tout gouvernement ou de toute organisation. Ils siègent à titre personnel et ne perçoivent pas de salaire pour leur travail.

Pour plus d’informations et les demandes des médias, veuillez communiquer avec M. Ugo Cedrangolo ucedrangolo@ohchr.org ou wgeid@ohchr.org

Pour les requêtes des médias relatives à d’autres experts indépendants de l’ONU:
Xabier Celaya – Unité Média, HCDH (+ 41 22 917 9383 / xcelaya@ohchr.org)

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