Skip to main content

Communiqués de presse Organes conventionnels

Le Comité pour l'élimination de la discrimination à l'égard des femmes examine le rapport de l'Irlande

15 Février 2017

GENEVE (15 février 2017) - Le Comité pour l'élimination de la discrimination à l'égard des femmes a examiné aujourd'hui le rapport présenté par l'Irlande sur les mesures prises par ce pays pour donner effet aux dispositions de la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes.

Présentant le rapport de son pays, Mme Carol Baxter, Secrétaire adjointe du Ministère de la justice et de l'égalité de l'Irlande, s'est dite fière du travail réalisé par les autorités irlandaises dans la défense des droits des femmes, tout en reconnaissant que des difficultés demeurent.  Après une période de difficultés économiques, l'Irlande est sur la voie de la reprise, a-t-elle indiqué.  Dans ce contexte, a-t-elle précisé, les deux priorités du Gouvernement sont l'emploi et le logement – deux politiques qui bénéficieront également aux femmes.  Elle a fait valoir que l'emploi des femmes avait augmenté de 3,3% sur les douze derniers mois et a souligné que l'emploi permet d'améliorer l'indépendance et l'émancipation des femmes. 

Mme Baxter a ensuite rendu compte d'un programme de réformes sociales ambitieuses, qui prend notamment en compte la lutte contre les violences domestiques et sexuelles.  Elle a notamment évoqué les stratégies pour l'intégration des migrants et en faveur de l'inclusion des personnes handicapées, des gens du voyage et des Roms, qui tiennent compte des femmes vulnérables.  Mme Baxter a indiqué que des consultations visant l'élaboration et l'adoption d'une nouvelle stratégie nationale en faveur des femmes à compter de 2017 ont été engagées.  Pour ce qui est de la représentation politique des femmes, la Secrétaire adjointe a rappelé que les partis politiques ne peuvent bénéficier de financements publics que s'ils présentent au moins 30% de femmes aux élections; elle a en outre fait valoir que lors des élections législatives de 2016, le nombre de femmes élues à la chambre basse avait augmenté de 6%.  Relevant ensuite que l'avortement était un sujet auquel le Comité était très sensible et qui a fait l'objet de nombreuses décisions de justice et autres référendums en Irlande, Mme Baxter a rappelé que dans ce pays, une interruption volontaire de grossesse n'est possible qu'en cas de danger réel et substantiel  pour la vie de la mère.  Quant aux nombreuses violations graves des droits de l'homme au couvent de la Madeleine, une commission d'enquête a établi que l'État irlandais n'était pas lié à ce scandale, a ensuite rappelé Mme Baxter, avant de préciser que plus de 25 millions d'euros d'indemnités ont été accordés à 669 femmes victimes.  S'agissant par ailleurs des foyers pour les mères et les enfants, une commission d'enquête a été déployée sur le territoire pour mener des investigations sur toute violation des droits de l'homme dans ces foyers; cette commission dispose de larges pouvoirs et de trois ans pour mener son enquête, a ajouté Mme Baxter. 

La délégation irlandaise, dirigée par Mme Patricia O'Brien, Représentante permanente de l'Irlande auprès des Nations Unies à Genève, était également composée, entre autres, d'une conseillère auprès du Procureur général et de représentants du Ministère des affaires étrangères et du commerce; du Ministère de la justice et de l'égalité; du Ministère de la santé; et du Ministère de l'éducation. 

La délégation a répondu aux questions qui lui étaient adressées par les membres du Comité s'agissant, entre autres, des réserves que le pays a émises à l'égard de plusieurs articles de la Convention; de la participation des femmes, notamment à la vie politique; de la lutte contre les violences familiales, conjugales, sexuelles et sexistes; des travaux de la commission d'enquête sur les foyers pour femmes et enfants; des personnes intersexes; des mutilations génitales féminines; de la symphysiotomie; des gens du voyage; de la lutte contre la traite de personnes; de la santé reproductive; des femmes rurales; ou encore des femmes détenues.

Une experte a souligné que le cadre législatif devait s'adapter à l'évolution de la société.  À cet égard, le Gouvernement devrait abroger les dispositions anachroniques qui promeuvent une vision traditionnelle du rôle des hommes et des femmes dans la société, a-t-elle estimé. 

Évoquant les cas du couvent de la Madeleine et des foyers réservés aux femmes et aux enfants, où de nombreuses violations extrêmement graves des droits de l'homme ont été dénoncées, une experte a souligné que les enquêtes diligentées jusque-là ont été vivement critiquées par les victimes et par les ONG, notamment parce qu'elles n'étaient pas assez exhaustives et ne concernaient qu'un nombre limité de ces foyers, à savoir les moins touchés par ces violations des droits de l'homme.  Les obstacles judiciaires ont empêché les victimes de bénéficier d'indemnisations adéquates, a-t-il été observé.  L'ampleur, la gravité et la durée des violations des droits des femmes, ainsi que l'implication de l'Église catholique, sont indéniables, a-t-il été ajouté. 

Une autre experte a affirmé que la symphysiotomie était une pratique chirurgicale obsolète et préjudiciable pour les femmes.

Le Comité adoptera ultérieurement, lors de séances à huis clos, ses observations finales sur le rapport de l'Irlande et les rendra publiques à l'issue de la session, qui doit clore ses travaux le vendredi 3 mars prochain.

Demain matin, à 10 heures, le Comité entamera l'examen du rapport de la Jordanie.

Présentation du rapport de l'Irlande

Le Comité est saisi du rapport périodique de l'Irlande, ainsi que des réponses du pays à la liste de points à traiter que lui a adressée le Comité.

MME PATRICIA O'BRIEN, Représentante permanente de l'Irlande auprès des Nations Unies à Genève, a – à titre liminaire – rappelé le rôle de l'Irlande au Conseil des droits de l'homme et son engagement en faveur d'une société civile forte et audible et en faveur de la lutte contre la mortalité infantile, notamment.

Présentant le rapport de son pays, MME CAROL BAXTER, Secrétaire adjointe du Département de la justice et de l'égalité de l'Irlande, a assuré que l'Irlande était attachée à la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes.  Elle s'est dite fière du travail réalisé par les autorités irlandaises dans la défense des droits des femmes, tout en reconnaissant que des difficultés demeurent.  Mme Baxter a ensuite indiqué qu'après une période de difficultés économiques, l'Irlande était sur la voie de la reprise.  Dans ce contexte, a-t-elle précisé, les deux priorités du Gouvernement sont l'emploi et le logement – deux politiques qui bénéficieront également aux femmes, a-t-elle souligné.  Elle a fait valoir que l'emploi des femmes avait augmenté de 3,3% sur les douze derniers mois.  L'emploi permet d'améliorer l'indépendance et l'émancipation des femmes, a-t-elle insisté. 

Mme Baxter a rendu compte d'un programme de réformes sociales ambitieuses, qui prend notamment en compte la lutte contre les violences domestiques et sexuelles.  Une stratégie pour l'intégration des migrants a été mise en place et le Gouvernement apporte la dernière touche aux stratégies nationales en faveur de l'inclusion des personnes handicapées, des gens du voyage et des Roms, tenant compte des femmes vulnérables, a-t-elle précisé.

Mme Baxter a ensuite rappelé que l'Irlande avait ouvert par référendum le mariage aux personnes de même sexe.  En 2015, a en outre été votée la Loi sur les relations entre parents et enfants, qui protège notamment les droits des enfants, y compris des filles, dans le cadre des conflits relatifs à leur garde.  La même année est entrée en vigueur une loi qui octroie aux personnes transgenres une reconnaissance juridique. 

Pour ce qui est de la représentation politique des femmes, Mme Baxter a rappelé que les partis politiques ne peuvent bénéficier de financements publics que s'ils présentent au moins 30% de femmes aux élections.  Elle a en outre fait valoir que lors des élections législatives de 2016, le nombre de femmes élues à la chambre basse avait augmenté de 6%. 

Mme Baxter a ensuite indiqué que des consultations visant l'élaboration et l'adoption d'une nouvelle stratégie nationale en faveur des femmes à compter de 2017 ont été engagées.  Elle a fait part de son optimisme concernant cette stratégie qui a pour objectif de promouvoir l'égalité entre les hommes et les femmes, ainsi que l'émancipation des femmes et leur sécurité.  Plusieurs millions d'euros ont été débloqués par l'Union européenne pour rapprocher les femmes du marché de l'emploi et soutenir l'entreprenariat féminin, a-t-elle en outre indiqué. 

La loi pénale relative aux délits sexuels va bientôt finir son passage au Parlement; elle prévoit notamment l'incrimination du recours à des prestations sexuelles tarifées, a d'autre part fait observer Mme Baxter.  Ces dispositions légales ont suscité de vives critiques, certains détracteurs accusant ce texte de loi de mettre en danger la santé des travailleuses du sexe.  Une clause a donc été intégrée au projet de loi qui prévoit de passer en revue ce dispositif législatif à l'issue d'un délai de trois ans, afin d'en vérifier l'impact sur les femmes concernées.  Cette loi entend également prévenir l'exploitation sexuelle des enfants en ligne et clarifie la notion de consentement libre et éclairé, afin de prévenir tout abus sexuel, a ajouté Mme Baxter. 

Par ailleurs, une loi de 2016 a reconnu pour la première fois le droit pour les hommes de prendre un congé payé de paternité, a poursuivi Mme Baxter. 

Relevant ensuite que l'avortement était un sujet auquel le Comité était très sensible et qui a fait l'objet de nombreuses décisions de justice et autres référendums en Irlande, la Secrétaire adjointe a rappelé que dans ce pays, une interruption volontaire de grossesse n'est possible qu'en cas de danger réel et substantiel  pour la vie de la mère.  Les débats politiques sur le sujet restent vifs en Irlande et la société civile s'est largement emparée de cette question, a-t-elle ajouté. 

Pour ce qui est des nombreuses violations graves des droits de l'homme au couvent de la Madeleine, une commission d'enquête a établi que l'État irlandais n'était pas lié à ce scandale, a ensuite rappelé Mme Baxter, avant de préciser que plus de 25 millions d'euros d'indemnités ont été accordés à 669 femmes victimes.  S'agissant par ailleurs des foyers pour les mères et les enfants, une commission d'enquête a été déployée sur le territoire pour mener des investigations sur toute violation des droits de l'homme dans ces foyers; cette commission dispose de larges pouvoirs et de trois ans pour mener son enquête. 

Les femmes qui ont subi une symphysiotomie obstétrique sont prises en charge par le système de santé, a d'autre part indiqué Mme Baxter.  Les conséquences et l'impact de cette pratique obstétrique ont été évalués dans trois rapports différents et cette pratique médicalement reconnue, notamment pour les soins obstétriques d'urgence, a-t-elle souligné. 

Par ailleurs, la présence des filles au niveau secondaire est égale à celle des garçons et très peu d'entre elles décrochent de l'école avant leur majorité, s'est félicité l'oratrice.

Concernant la protection sociale, Mme Baxter a souligné que le budget 2017 prévoyait de nombreuses mesures de soutien pour les parents isolés – dont 90% sont des femmes.  Par ailleurs, des fonds sont débloqués pour permettre l'amélioration des prisons pour femmes du pays, a ajouté Mme Baxter. 

Examen du Rapport de l'Irlande

Questions et observations des membres du Comité

Une experte a relevé que l'Irlande avait un système juridique dualiste et s'est inquiétée de l'effectivité de la Convention dans l'ordre juridique interne.  Le cadre législatif doit s'adapter à l'évolution de la société, a-t-elle par ailleurs souligné.  À cet égard, la Constitution irlandaise devrait proclamer l'égalité entre les hommes et les femmes et le Gouvernement devrait abroger les dispositions anachroniques qui promeuvent une vision traditionnelle du rôle des hommes et des femmes dans la société, a-t-elle estimé.

Une autre experte s'est enquise de la stratégie nationale d'inclusion et a souhaité savoir si les femmes de la communauté des gens du voyage y étaient associées.  Cette stratégie prend-elle en compte la question de la pauvreté, a-t-elle en outre demandé?  Par ailleurs, le Gouvernement irlandais a-t-il l'intention de reconnaître les gens du voyage comme groupe ethnique, a-t-elle demandé?

Concernant le couvent de la Madeleine, ainsi que les foyers réservés aux femmes et aux enfants, où de nombreuses violations extrêmement graves des droits de l'homme ont été dénoncées, des enquêtes indépendantes, conformes aux normes des droits de l'homme en la matière, sont-elles prévues, a-t-il par ailleurs été demandé? Les enquêtes diligentées jusque-là ont été vivement critiquées par les victimes et par les ONG, notamment parce qu'elles n'étaient pas assez exhaustives et ne concernaient qu'un nombre limité de ces foyers, à savoir les moins touchés par ces violations des droits de l'homme, a-t-il été souligné.  Les obstacles judiciaires ont empêché les victimes de bénéficier d'indemnisations adéquates, a insisté une experte.  L'ampleur, la gravité et la durée des violations des droits des femmes, ainsi que l'implication de l'Église catholique, sont indéniables, a-t-elle souligné. 

Une experte membre du Comité a affirmé que la symphysiotomie était une pratique chirurgicale obsolète et préjudiciable pour les femmes.

Une autre experte a demandé comment serait évaluée la nouvelle Stratégie nationale en faveur des femmes, mais également comment celle-ci avait été élaborée? Quelles mesures spécifiques ont été prévues pour que cette Stratégie prenne en compte les femmes vulnérables, migrantes et roms notamment? 

Une autre experte s'est félicitée des mesures temporaires spéciales prises par l'Irlande afin de promouvoir l'accès des femmes à l'emploi, l'entreprenariat des femmes et leur participation aux prises de décision.  Elle s'est également félicitée de la meilleure représentation des femmes au sein de la chambre basse.  Cependant, les quotas de femmes en politique ne sont fixés que pour les élections nationales, a-t-elle regretté. 

Soulevant la question des interventions chirurgicales dont l'objectif est d'attribuer un sexe aux personnes intersexes, une experte a rappelé que l'Irlande avait déjà été invitée à mettre fin à ces pratiques.  Pour ce qui est des mutilations génitales féminines, a-t-elle poursuivi, un seul service hospitalier en Irlande prend en charge les victimes de cette pratique et ce service n'est pas disponible pour les demandeurs d'asile.  Un plan national de lutte contre les mutilations génitales féminines est-il envisagé, a-t-il été demandé?

A par ailleurs été déplorée l'absence de données ventilées concernant les violences conjugales. 

Le mariage forcé est un nouveau phénomène en Irlande, a fait observer une experte.  Elle s'est en outre interrogée sur les mesures prises pour protéger les victimes de traite de personnes et soutenir les ONG qui leur viennent en aide. 

Relevant que la sollicitation de prestations sexuelles tarifées était désormais incriminée en Irlande, une experte a souhaité savoir si des études avaient été menées sur les effets d'une telle mesure. 

Tout en félicitant l'Irlande pour les progrès réalisés en matière de représentation des femmes au sein des institutions, une experte a souligné qu'il restait toutefois beaucoup à faire, notamment au niveau du Cabinet, des collectivités locales et des forces de sécurité.  Cette experte s'est enquise des mesures prises pour accroître la représentation des femmes dans les postes de responsabilité, aussi bien dans le secteur privé que dans le secteur public.

Une experte a demandé si des programmes de sensibilisation à la violence sexuelle et sexiste étaient prévus dans les écoles? Les stéréotypes de genre sont-ils abordés? Par ailleurs, les femmes enceintes sont-elles encouragées à poursuivre leurs études, a-t-elle demandé? Des mesures spéciales sont-elles envisagées pour répondre aux besoins scolaires spécifiques des gens du voyage et des Roms? Qu'est-il fait, en outre, pour lutter contre l'abandon scolaire des femmes ayant eu un enfant?

Les femmes sur le marché de l'emploi continuent de souffrir de stéréotypes et de discrimination, notamment au regard de l'écart salarial persistant entre hommes et femmes, a-t-il par ailleurs été souligné.  L'Irlande envisage-t-elle de demander aux entreprises publiques et privées de fournir des données ventilées concernant les salaires qu'elles versent aux hommes et aux femmes?  Par ailleurs, les conditions de travail dans les établissements de garde de la petite enfance sont difficiles, a-t-il été relevé.  Dans ce contexte, quelles mesures le Gouvernement prend-il pour soutenir ce secteur?

Une experte a relevé que les pharmaciens disposaient d'une clause de conscience leur permettant de ne pas délivrer de moyens de contraception s'ils ne le souhaitaient pas. 

Combien de femmes vivant en milieu rural sont-elles propriétaires de leur exploitation agricole, a demandé une experte?  Beaucoup de femmes rurales se trouvent dans une situation de grande pauvreté, a-t-elle fait observer, avant de s'enquérir de l'accès de ces femmes aux services de soins de santé.

Les femmes réfugiées et demandeuses d'asiles peuvent-elles occuper un emploi avant que les autorités n'aient statué sur leur cas, a-t-il par ailleurs été demandé?

Une experte s'est inquiétée de la surpopulation carcérale chez les femmes, mettant en cause l'emprisonnement pour des délits mineurs. 

Réponses de la délégation

En ce qui concerne le régime dualiste en vigueur en Irlande, la délégation a expliqué que la législation nationale était en fait harmonisée avec les dispositions de l'instrument visé avant même la ratification de cet instrument.  Tout cas de discrimination prévu dans la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes peut faire l'objet d'un recours en justice, a-t-elle assuré. 

La reconnaissance des gens du voyage comme groupe ethnique est inscrite dans la Stratégie nationale d'inclusion, a ensuite indiqué la délégation, tout en admettant que cette reconnaissance est un geste symbolique car elle n'emporte pas d'implication juridique.  De nombreuses consultations incluant la société civile et les gens du voyage eux-mêmes ont été menées (dans le cadre de l'élaboration de cette Stratégie), a ajouté la délégation, rappelant par ailleurs que la communauté des gens du voyage est protégée contre les discriminations. 

Le financement des organisations des gens du voyage sera augmenté en 2017, a ensuite fait valoir la délégation.

S'agissant des réserves que l'Irlande a émises à l'égard de certaines dispositions de la Convention – à savoir les articles 11, 13 et 16 de cet instrument –, la délégation a fait part de l'intention des autorités de réexaminer la réserve à l'article 11, qui pourrait être trop large.  En revanche, le Gouvernement irlandais a l'intention de maintenir ses réserves à l'égard des articles 13 et 16. 

La disposition constitutionnelle consacrant le rôle de la femme au foyer est obsolète, a ensuite reconnu la délégation; elle devrait donc être abrogée par référenduM. Cependant, la réécriture des articles concernés n'a pas encore commencé, a-t-elle précisé, avant d'ajouter que le principe de l'égalité entre les hommes et les femmes devrait être consacré dans la Constitution.  Aucune date n'a été arrêtée pour le moment, mais cette question figure bien à l'ordre du jour du Gouvernement, a assuré la délégation.

L'indépendance de la commission d'enquête sur les foyers pour femmes et enfants est totale, a ensuite assuré la délégation.  Cette commission a pour mandat d'enquêter sur l'ensemble de ces foyers; elle étudiera un «échantillon de foyers» sur l'ensemble du territoire, a-t-elle précisé.  Cette commission peut vérifier chaque foyer comme bon lui semble, a insisté la délégation.  La Commission peut effecteur des enquêtes et faire des recommandations sur des sujets qui ne sont pas expressément inscrits dans ses prérogatives; elle peut interpeller le Gouvernement et le public sur toute question qu'elle souhaite soulever.  Tous les foyers font partie de la compétence de cette commission d'enquête, a de nouveau souligné la délégation.

S'agissant de la symphysiotomie, la délégation a assuré que cette pratique était rare; elle n'en demeure pas moins reconnue comme une pratique légitime dans certains cas par la littérature scientifique relative à l'obstétrique. 

Pour ce qui est de la nouvelle stratégie nationale en faveur des femmes, la délégation a assuré que le bilan de la stratégie précédente (2007-2016) serait pris en compte. 

En ce qui concerne la collecte de données concernant les violences familiales, conjugales, sexuelles et sexistes, la délégation a rappelé que ce sont les forces de l'ordre qui enregistrent ces crimes. 

Par ailleurs, des données sont relevées auprès des personnes issues de la communauté des gens du voyage et des roms sur des bases ethniques pour avoir une vision plus objective des problèmes auxquels font face ces personnes. 

«Intersexes» est un terme générique qui couvre de nombreuses variantes génétiques différentes, a ensuite souligné la délégation.  Très peu d'enfants font en réalité face à ce type de situations, a-t-elle rappelé.  Quoi qu'il en soit, dans ces situations, l'intérêt de l'enfant est pris en compte par les services hospitaliers, en liaison avec les parents; un protocole de consentement est prévu, a précisé la délégation.  Des opérations chirurgicales ne sont possibles qu'en cas d'accord unanime entre les services sanitaires et la famille, a-t-elle insisté. 

Les victimes de mutilations génitales féminines sont prises en charge par les hôpitaux, y compris pour ce qui est des migrants, a d'autre part assuré la délégation. 

Certaines mesures du premier Plan national d'action contre la traite ont perduré au-delà de son terme, a ensuite fait valoir la délégation.  L'examen des effets de ce premier Plan a bien entendu servi de base à l'élaboration du nouveau Plan d'action en la matière, a-t-elle ajouté.  Les victimes de traite sont logées dans des foyers gérés par le Ministère de la justice – les mêmes que ceux qui accueillent les demandeurs d'asile, a précisé la délégation. 

En ce qui concerne les prestations sexuelles tarifées (prostitution), la pénalisation des clients peut permettre de mettre fin à la traite de femmes à des fins d'exploitation sexuelle, a ensuite assuré la délégation.  Une aide administrative et des allocations sont prévues pour aider les travailleuses du sexe à sortir de la prostitution.  Des campagnes de sensibilisation à la lutte contre l'exploitation sexuelle des femmes ont en outre été mises en place, a indiqué la délégation. 

Les femmes sont défavorisées en politique, a d'autre part reconnu la délégation, faisant observer que de nombreux pays européens faisaient face à ce problème.  L'imposition de quotas de femmes aux élections locales est envisagé dans le pays, a indiqué la délégation irlandaise.  La question des quotas de femmes lors des élections locales sera abordée dans la Stratégie nationale en cours d'élaboration, a-t-elle ensuite précisé.  De nombreuses mesures sont prises pour encourager la participation des femmes à la vie politique, a-t-elle par ailleurs assuré. 

Peu de femmes siègent dans les conseils d'administration, a reconnu la délégation.  Dans le cadre de la Stratégie nationale, cette question sera également soulevée, a-t-elle indiqué. 

Les femmes sont bien représentées dans les postes à responsabilité au sein des affaires étrangères, a par ailleurs indiqué la délégation. 

La résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations Unies, qui souligne l'importance de la participation des femmes dans la prévention et le règlement des conflits, est appliquée grâce à un plan d'action national lancé en janvier 2015, a indiqué la délégation.  Ce plan se concentre sur l'autonomisation et le rôle des femmes dans le maintien de la paix et la réconciliation post-conflit, a-t-elle précisé. 

La délégation a reconnu que l'école avait un grand rôle à jouer pour la promotion de l'égalité entre hommes et femmes et a assuré que cette question était dûment prise en compte dans les programmes et la formation des enseignants. 

En ce qui concerne la santé reproductive, un programme obligatoire est prévu à l'école, a poursuivi la délégation, précisant que des manuels et autres textes ont été mis à disposition des enseignants à cette fin.  Par ailleurs, les jeunes filles-mères peuvent retourner à l'école après la naissance de leur enfant, à mi-temps mais également à distance pour qu'elles puissent étudier à domicile. 

En ce qui concerne l'avortement, un référendum sur l'abrogation du huitième amendement pourrait être tenu dans les prochains mois, a indiqué la délégation.  À cet égard, la décision qui sortira de l'Assemblée des citoyens sera très importante, a-t-elle précisé.  S'agissant de l'objection de conscience évoquée par un membre du Comité, la délégation a assuré que tous les pharmaciens devaient délivrer des contraceptifs sur demande.  Toute personne détentrice d'une carte médicale peut avoir accès aux contraceptifs d'urgence, a assuré la délégation. 

Pour ce qui est enfin des femmes rurales, la délégation a indiqué que le Ministère de l'agriculture encourage et accompagne les exploitations agricoles dont les femmes sont propriétaires ou copropriétaires.  Les personnes vivant en zone rurale sont plus susceptibles de tomber dans la pauvreté, a en outre confirmé la délégation.  De nombreuses femmes bénéficient de l'aide de l'État pour se reconvertir et exercer des activités non agricoles, a-t-elle ajouté.  Des programmes de l'Union européenne soutiennent également les femmes vivant en milieu rural.  Le nombre de médecins généralistes travaillant en zone rurale a beaucoup augmenté, a par ailleurs fait valoir la délégation. 

Les femmes réfugiées ont le droit de travailler dès qu'elles arrivent en Irlande, a en outre indiqué la délégation. 

Au total, 3,8% des personnes détenues en Irlande sont des femmes a indiqué la délégation, soulignant que ce chiffre est en augmentation.  Souvent, les femmes sont détenues pour des peines de très courte durée.  Dans ce contexte, les peines alternatives sont encouragées pour toute condamnation inférieure à un an de prison ferme, a fait valoir la délégation, avant de faire part de la création à venir d'un centre ouvert pour femmes, de manière à éviter des emprisonnement fermes.

Remarques de conclusion

La Présidente du Comité, MME DALIA LEINARTE, a invité l'Irlande à mettre en œuvre les recommandations que lui adressera le Comité afin d'assurer la pleine mise en œuvre des dispositions de la Convention. 

MME PATRICIA O'BRIEN, Représentante permanente de l'Irlande auprès des Nations Unies à Genève et cheffe de la délégation irlandaise, a rappelé l'attachement de l'Irlande aux droits des femmes.  Elle a également remercié la Commission des droits de l'homme et de l'égalité de l'Irlande et s'est félicitée de la participation active de la société civile à l'élaboration de la nouvelle Stratégie nationale.

__________

Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel

Mots-clés

VOIR CETTE PAGE EN :