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Communiqués de presse Conseil des droits de l’homme

Le Conseil des droits de l'homme entend une trentaine de délégations au titre de son débat général

Le Conseil des droits de l'homme ouvre son débat général

02 Mars 2016

APRES MIDI

GENEVE (2 mars 2016) - Le Conseil des droits de l'homme, qui a ouvert en début de semaine les travaux de sa trente et unième session, a entendu en fin d'après-midi aujourd'hui une trentaine de délégations s'exprimer au titre du débat général.  Alors que le Conseil célèbre son dixième anniversaire, un grand nombre de pays qui se sont exprimés dans le cadre de ce débat ont fait part de leurs points de vues concernant les moyens d'améliorer le fonctionnement du Conseil au regard des crises et urgences qui assaillent le monde d'aujourd'hui. 

Une délégation a préconisé la fusion de certaines résolutions du Conseil et une limitation du nombre de débats interactifs au sein de cet organe, tandis que d'autres exhortaient les États membres du Conseil à éviter la confrontation et la sélectivité s'agissant des droits de l'homme.  Reprenant l'analyse faite par le Haut-Commissaire aux droits de l'homme à l'ouverture de la session, lundi matin, un intervenant a rappelé que tous les droits sont d'égale importance et a souligné qu'on ne peut choisir «à la carte dans l'architecture du système international».

Nombre de délégations ont fait part de leurs préoccupations face à la crise des migrants et au changement climatique, l'attention étant notamment attirée sur les difficultés des pays d'Asie centrale autour de la mer d'Aral et sur les pertes humaines en mer Méditerranée.  L'urgence d'une coopération cohérente et soutenue pour lutter contre le recrutement de combattants étrangers et contre la criminalité transnationale organisée a été mise en exergue. 

L'élimination de la pauvreté – qualifiée par certains de «terreau du terrorisme» et considérée comme l'une des causes des inégalités flagrantes à l'origine de la prolifération de la violence – a été présentée comme l'un des principaux objectifs du Programme de développement durable à l'horizon 2030.  Ce Programme comporte une perspective des droits de l'homme qui ne figurait pas explicitement dans les Objectifs du millénaire pour le développement, a-t-il été souligné. 

Plusieurs participants ont plaidé pour des financements supplémentaires en faveur des activités du Haut-Commissariat aux droits de l'homme.  

D'aucuns ont considéré l'Examen périodique universel comme un modèle de la coopération internationale dans le domaine des droits de l'homme et ont encouragé tous les États à adresser une invitation permanente à toutes les procédures spéciales du Conseil.

Les pays suivants ont participé au débat de l'après-midi : Chine, République démocratique populaire lao (au nom de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est), Éthiopie, Namibie, Côte d'Ivoire, Inde, El Salvador, Timor-Leste (au nom de la Communauté des pays de langue portugaise), Islande, République arabe syrienne, Turkménistan, Népal, Pakistan, Malaisie, Bélarus, Bahamas, Ouzbékistan,  Croatie, Mozambique, Estonie, Oman, Fidji, Tadjikistan, Tunisie, Azerbaïdjan et Yémen.

L'Organisation de la coopération islamique (OCI), le Conseil de coopération du Golfe (CCG), l'Organisation internationale de droit du développement (OIDD), Global Migration Policy Associates, Pour le droit à se nourrir - FIAN, le Mouvement international des jeunes et des étudiants pour les Nations Unies (ISMUN) et deux membres de la société civile ont également pris part au débat. 

Le Conseil tiendra demain, à partir de 9 heures, une réunion-débat sur le thème: «Changements climatiques et droit à la santé » (conformément à la résolution 29/15 du Conseil), avant d'engager les premiers des nombreux dialogues interactifs avec des titulaires de mandats qu'il tiendra au cours de la session. 

Débat général

La Chine a fait observer que le monde restait divisé sur bien des sujets.  Elle a déploré que le Conseil soit marqué par la politisation et que certains pays utilisent les droits de l'homme pour empiéter sur la souveraineté des États.  Les droits de l'homme doivent s'inscrire dans le cadre du développement intrinsèque des sociétés, a poursuivi la délégation.  Elle a encouragé au respect du choix de chaque État et de sa population s'agissant du type de politiques et de développement qu'ils désirent.  La pratique de stigmatisation et de politique du «deux poids, deux mesures» ne fait qu'exacerber les tensions.  Pour la Chine, les droits économiques, sociaux et culturels sont indissociables des droits civils et politiques.  Son gouvernement a créé des filets de sécurité sociale qui permet à des millions de Chinois, y compris les personnes handicapées, à bénéficier d'un véritable développement. 

La République démocratique populaire lao, s'exprimant au nom de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ANASE), a réaffirmé l'attachement de ses membres aux principes de non-sélectivité, d'objectivité, d'impartialité, de non-discrimination et de non-confrontation dans le domaine des droits de l'homme.  Il a indiqué que la Commission intergouvernementale des droits de l'homme de l'ANASE a mis en œuvre, avec succès, son Plan quinquennal de travail couvrant la période 2010-2015 et entamé un nouveau plan pour la période 2016-2020, notamment à travers une collaboration étroite avec d'autres organes sectoriels de l'ANASE et d'autres parties prenantes comme la société civile.  Cette Commission a aussi mené des initiatives et des ateliers favorisant un dialogue politique sur les droits de l'homme dans la région.  Par ailleurs, l'ANASE a mis en place une Commission pour la promotion et la protection des droits des femmes et des enfants, et une autre sur les droits des migrants.  La République démocratique populaire lao a aussi fait état de la signature de la Convention de l'ANASE contre la traite des personnes. 

Face à l'ampleur des défis actuels à relever, l'Éthiopie a encouragé à une coopération accrue, en particulier autour de la mise en œuvre du Programme de développement durable à l'horizon 2030 dans l'objectif avoué de l'élimination de la pauvreté.  Le respect de la dignité humaine est également au centre des politiques nationales, régionales et internationales.  Or, le Conseil des droits de l'homme est politisé; il gagnerait à se concentrer davantage sur son mandat et sur la prévention et la lutte contre les violences et les extrémismes, la radicalisation et la discrimination, a conseillé la délégation éthiopienne. 

La Namibie souhaite une décision sur les moyens de renforcer l'efficacité du Conseil des droits de l'homme dans son rôle préventif.  Elle estime que le bien-être des êtres humains devrait être au centre des discussions; elle désapprouve et décourage toute tentative visant à élever certains droits au-dessus des autres.  Estimant que l'ordre du jour du Conseil est saturé et jugeant l'actuelle situation intenable, la Namibie souhaite des solutions innovantes, de même que la fusion de certaines résolutions et une limitation du nombre de débats interactifs.  Elle considère que l'Examen périodique universel reste le plus réussi et le mieux soutenu des mécanismes du Conseil et souhaite son renforcement,  sans compromettre son statut actuel.  Elle demande en outre que l'on aide les petits États à fournir un suivi des recommandations.  La Namibie réaffirme enfin son soutien inaliénable au peuple de Palestine dans sa juste cause pour l'indépendance, la liberté et la justice sociale.

La Côte d'Ivoire a exprimé sa préoccupation face au terrorisme, mais aussi demandé que le Conseil prenne en compte des préoccupations «plus utiles et plus humaines» comme la crise des migrants, le changement climatique ou les catastrophes naturelles.  Elle s'est dite fière d'avoir pris à bras le corps ses propres problèmes et de s'être tournée vers la construction d'un État de droit, le développement durable et la réconciliation.  Ses actions se sont notamment axées sur la réduction de la pauvreté et la promotion de l'égalité dans les domaines économique, politique et social.

L'Inde a jugé nécessaire de se demander si les activités du Conseil, dix ans après sa création, contribuent réellement à son mandat.  Elle estime aussi, en accord avec le Haut-Commissaire, que tous les droits sont d'égale importance et qu'on ne peut pas choisir à la carte dans l'architecture du système international.  L'Inde est très préoccupée par la crise des migrants, rappelle qu'aucune cause ne peut justifier le terrorisme et constate que le monde est en proie à de multiples crises liées entre elles.   Elle rappelle son attachement à la promotion et la protection des droits de l'homme par une approche coopérative et non conflictuelle.  Enfin, sa délégation considère que l'Examen périodique universel est devenu en peu de temps un mécanisme universel et transparent.  Plus grande démocratie au monde, l'Inde est fière de sa diversité, de ses solides garanties constitutionnelles en faveur des libertés fondamentales, de son système judiciaire indépendant, de ses médias actifs et de sa société civile dynamique.

El Salvador a considéré que le multilatéralisme est garant d'un monde plus juste.  El Salvador a parcouru un long chemin pour la reconstruction de sa démocratie, a dit le représentant, assurant de la détermination de son Gouvernement à continuer sur cette voie, dans le cadre d'un dialogue permanent avec les forces vives de son pays et ses partenaires internationaux.  Sur la base de cette expérience, El Salvador est d'avis qu'il faut privilégier le dialogue et la coopération pour trouver des solutions aux différents défis auxquels est confrontée la communauté internationale.  Au nombre de ces défis figure notamment la situation des migrants, dont des femmes et des enfants.  Leurs aspirations doivent être prises en compte dans le cadre de la mise en œuvre des Objectifs de développement durable à l'horizon 2030.

Le Timor-Leste, intervenant au nom de la Communauté des pays de langue portugaise (CPLP), a émis le souhait de voir le portugais être adopté comme langue officielle des Nations Unies.  Il a ensuite indiqué que les États membres de cette organisation accordent une importance à la coopération avec les Nations Unies et ses mécanismes, comme en témoigne la résolution liant les Nations Unies et la CPLP adoptée par l'Assemblée générale à New York.  Les instances de la CPLP ont également adopté plusieurs résolutions relatives à la promotion et la protection des droits de l'homme, en particulier des femmes et des enfants.  Elles ont également fait preuve d'une détermination particulière pour la promotion des droits sociaux et culturels, en créant notamment des relais dans les pays membres, a dit le représentant.

L'Organisation de la coopération islamique (OCI) s'est dite très préoccupée par l'islamophobie qui redouble d'intensité dans diverses régions du monde.  L'Organisation appelle les États à mettre en œuvre de bonne foi la résolution 16/18 du Conseil (relative à la lutte contre l'intolérance, les stéréotypes négatifs, la stigmatisation, la discrimination, l'incitation à la violence et la violence visant certaines personnes en raison de leur religion ou de leur conviction).  L'OCI est en outre inquiète des discours mettant en cause les migrants sur la base de leur religion et estime que de tels discours doivent cesser.  L'OCI est aussi préoccupée par le refus du droit à l'autodétermination au peuple palestinien et au peuple du Cachemire.  L'OCI a toujours été favorable à une issue politique et pacifique à la question du Cachemire, a dit le représentant.  S'agissant de la question palestinienne, les membres de l'OCI se réuniront la semaine prochaine à Jakarta en Indonésie pour examiner les moyens concrets d'aider le peuple palestinien dans la lutte pour défendre ses droits, a-t-il annoncé. 

Le Conseil de coopération du Golfe (CCG) a dit partager les objectifs et nobles idéaux de promotion et de protection des droits de l'homme.  Depuis la création du Conseil, le CCG n'a eu de cesse de coopérer avec ses mécanismes et de soutenir les organisations de la société civile.  Ces efforts ont culminé avec l'approbation de la Déclaration du CCG en faveur des droits de l'homme, conformément aux valeurs islamiques de la tolérance, du rejet de la violence et du rejet des discours d'incitation à la haine. 

L'Islande a rappelé que la paix et la sécurité internationales étaient les principaux objectifs des pères fondateurs de la Charte, deux buts qu'il faut toujours garder à l'esprit.  Pour la délégation islandaise, la crise des réfugiés vient jauger la capacité de la communauté internationale à mettre en pratique ces objectifs.  Elle propose par ailleurs au Conseil de réfléchir aux moyens de coopérer davantage avec le Conseil de sécurité.  Elle appelle à la participation des garçons et des hommes dans les discussions sur la violence à l'encontre des femmes, et sur les questions de parité en général.  L'Islande entend suggérer un espace à cet effet au sein même du Conseil.

La République arabe syrienne a déclaré que la responsabilité des droits de l'homme incombe aux États, y compris à l'égard du droit au développement.  Elle a regretté que certains pays persistent dans la voie de la diffamation, en s'appuyant sur les mécanismes du Conseil.  Elle a déploré la duplicité scandaleuse de l'Arabie saoudite au sein du Conseil, soulignant que ce pays est l'auteur de carnages innommables.  Enfin, elle a invité tous les États à faire montre de respect pour le Conseil des droits de l'homme à travers une coopération internationale exempte de sélectivité. 

Le Turkménistan a présenté ses mesures les plus récentes en matière de promotion et de protection des droits de l'homme, avec notamment l'approbation en janvier dernier du plan d'action national pour les droits de l'homme 2016-2020.  En outre, un nouveau projet de Constitution est en cours de discussion.  Un programme pour le développement de la petite enfance et la préparation à la scolarité pour la période 2011-2015 a été réalisé avec succès.  Enfin, une commission interministérielle assure le respect par le pays de ses engagements internationaux en réunissant des agences gouvernementales, des organisations de la société civile ainsi que des agences des Nations Unies. 

Le Népal estime que le Conseil des droits de l'homme a joué un rôle prééminent dans la promotion et la protection des droits de l'homme et considère l'Examen périodique universel comme un modèle  de la coopération internationale dans le domaine des droits de l'homme.  Lors de son deuxième examen au titre de l'EPU en novembre dernier, le pays a accepté 152 des 195 recommandations formulées.  Le Népal a par ailleurs promulgué en septembre dernier une Constitution fédérale démocratique qui doit établir la paix, la justice, l'égalité et les valeurs universelles, et assurer la fin de toute discrimination.  Le Gouvernement entend aussi traiter des violations des droits de l'homme pendant le conflit et apporter justice aux victimes.  Il estime par ailleurs que la communauté internationale doit créer un environnement propice à la jouissance de tous les droits de l'homme, y compris le droit au développement. 

Le Pakistan n'hésite pas, en tant que démocratie progressiste et vivante, à reconnaître ses difficultés.  Il réaffirme les droits des femmes, ajoutant à cet égard que son Premier ministre a rappelé qu'il n'y avait «pas d'honneur à commettre un crime d'honneur» juste avant l'adoption d'un Plan de protection des femmes contre la violence.  Le Pakistan a également récemment lancé un plan d'action national pour les droits de l'homme d'une portée historique, qui comprend six grands secteurs: réformes politiques et juridiques; mise en œuvre des principales priorités en matière de droits de l'homme; interventions transversales pour la promotion et la protection des droits de l'homme; mise en œuvre des instruments internationaux des droits de l'homme ratifiés par le pays; interventions institutionnelles; et mise en œuvre et mécanismes de suivi.  En outre, une commission nationale des droits de l'homme est entrée en vigueur et les commissions nationales sur les minorités et sur le statut de la femme ont été renforcées. 

La Malaisie a déclaré que le dixième anniversaire de la création du Conseil offre une occasion de faire son bilan.  S'il a eu des actions positives, il doit améliorer ses méthodes de travail et s'ouvrir aux questions pressantes, estime la délégation.  La Malaisie a, depuis son indépendance, œuvré pour les droits de l'homme en s'appuyant sur des politiques pragmatiques qui répondent aux besoins des aspirations des populations.  Le plan stratégique adopté par le Gouvernement pour la période 2016-2020 vise à faire de la Malaisie un pays avancé à l'horizon de cette date.  La Malaisie est consciente des défis qu'il lui reste à relever, mais ne souhaite pas de politisation sur les questions de droits de l'homme, a conclu la délégation.

Le Bélarus a déclaré que seul l'Examen périodique universel fait la vraie différence entre le Conseil et l'ancienne Commission des droits de l'homme et estime qu'il faut renforcer ce mécanisme.  La délégation regrette la politisation au sein du Conseil, notamment avec la création de mandats spécifiques de pays, comme celui sur le Bélarus.  Elle estime que le Rapporteur spécial sur la situation des droits de l'homme au Bélarus n'a d'autre but que de saper le Gouvernement de ce pays. 

L'Organisation internationale de droit du développement a déclaré œuvrer à l'instauration d'un état de droit dans le monde et ce, depuis 30 ans.  Elle a souligné qu'aucune justice sociale ne peut être atteinte si l'état de droit n'est pas existant dans les pays.  Elle se félicite à cet égard de la création par le Conseil d'un Forum sur les droits de l'homme, la démocratie et l'état de droit.  L'Organisation est disposée à travailler avec le Conseil des droits de l'homme et les États membres de l'ONU à cette fin.  

Les Bahamas ont attiré l'attention sur l'importance du Fonds volontaire d'assistance technique d'appui à la participation des pays les moins développés et des petits États insulaires en développement aux travaux du Conseil, dont les Bahamas ont été bénéficiaires en 2015.  Le changement climatique, la réalité pluridimensionnelle de la migration et de la criminalité sont les principales préoccupations des Bahamas.  Celles-ci espèrent que le Conseil continuera de prendre en compte la dimension droits de l'homme dans ses débats sur ces problèmes. 

L'Ouzbékistan a affirmé qu'il entretenait un dialogue constructif avec le Conseil des droits de l'homme et ses mécanismes.  Le pays a ainsi préparé une dizaine de rapports périodiques aux organes conventionnels.  Le pays a en outre réalisé les objectifs du Millénaire pour le développement relatifs à l'éducation et la sécurité alimentaire.  L'assèchement de la mer d'Aral préoccupe au plus haut point la région d'Asie centrale et il importe de créer une stratégie ciblée pour remédier à cette tragédie, a souligné le représentant.

La Croatie a fait observer que les crimes les plus graves émanaient d'un extrémisme aveugle et de l'intolérance à l'égard d'autrui.  Elle a exhorté à combattre et à vaincre la culture de la violence prônée par des organisations comme l'État islamique, Al-Qaida, Boko Haram et Al-Shabab, qui sont un véritable défi aux valeurs universelle de l'humanité.  La propagation du terrorisme confirme en outre la place prise par la violence sexuelle en tant que nouvelle dimension des conflits émergents.  La Croatie continuera à s'engager activement dans les efforts tendant à combattre ces atrocités.  Elle a également vivement condamné la violence épouvantable qui déchire la Syrie : elle appuie les efforts du Conseil en vue d'y mettre un terme, la saisine de la Cour pénale internationale par le Conseil de sécurité et la prorogation du mandat de la Commission indépendante d'enquête sur la Syrie.

Le Mozambique suit avec intérêt la mise en œuvre du plan de gestion 2014-2017 du Haut-Commissariat aux droits de l'homme concernant notamment ses 64 bureaux de terrain, malgré un financement qu'il juge inadapté.  Il se félicite de la nomination d'un conseiller aux droits de l'homme  au Mozambique et estime qu'il aidera le pays à mettre en œuvre les recommandations reçues lors du deuxième cycle de l'Examen périodique universel, alors qu'il a récemment adhéré à des nouveaux instruments internationaux des droits de l'homme.  Les découvertes récentes de ressources naturelles offrent des perspectives de développement économique mais apportent aussi de nouveaux défis, a reconnu le représentant.

L'Estonie a rappelé qu'elle venait d'achever son mandat de trois ans au Conseil des droits de l'homme, durant lequel elle estime avoir contribué à défendre la liberté d'expression, y compris sur Internet, les droits des femmes et des enfants, ceux des peuples autochtones, ainsi que le respect de l'état de droit, la démocratie et le soutien à la société civile. 

Oman estime qu'en dix ans on avait assisté à une diminution de la politisation du Conseil des droits de l'homme, à une meilleure coopération et à une plus grande transparence.  Il estime qu'il convient d'accorder davantage d'importance aux pays en développement et en particulier au droit au développement.  Les pays du Sud constatent que ceux du Nord accordent de l'importance à des thèmes qui ne sont pas d'un intérêt universel.  Oman estime nécessaire d'accorder plus de sens au droit à la sécurité. 

Les Fidji ont expliqué que leur Ministre des affaires étrangères, qui devait prendre la parole devant de Conseil dans le cadre du débat de haut niveau n'avait pu le faire, en raison des conséquences de cyclone Winston qui a frappé l'archipel la semaine dernière.  La délégation fidjienne a par ailleurs affirmé que son pays était bel et bien engagé dans un processus de promotion et protection des droits de l'homme.  Dans ce cadre, il a signé hier à New York La Convention des Nations Unies contre la torture, dont la ratification est acquise.  Le Parlement va en outre débattre prochainement d'une loi dédiée aux personnes handicapées, qui s'inspire de la Convention des Nations Unies y relative, a-t-elle encore déclaré.  Les Fidji sont candidates à un siège du Conseil des droits de l'homme pour la période 2017-2019, aucun pays du Pacifique n'ayant jamais obtenu ce statut.

Le Tadjikistan a déclaré que l'émergence des nouvelles formes de terrorisme imposait que l'on prenne des mesures radicales pour lutter contre ce phénomène, y compris en luttant contre le recrutement de combattants étrangers ou le trafic de drogue.  Il faut également faire en sorte que les technologies de l'information ne soient utilisées par des terroristes.  La communauté internationale doit par ailleurs lutter contre la pauvreté, qui est un terreau du terrorisme, a dit la représentante.

La Tunisie est candidate au Conseil des droits de l'homme pour la période 2017-2019, a indiqué son représentant, qui a ajouté que l'efficacité de cet organe dépendait des mécanismes dont il disposait.  Il faut donc lui donner les moyens de travailler, a-t-il dit.  La Tunisie insiste par ailleurs sur le droit au développement et sur la nécessité de la coopération et du dialogue, à l'instar de ce qu'elle a fait au  plan national.  C'est le dialogue qui lui a permis au pays de gérer sa transition.

L'Azerbaïdjan a salué le travail du Conseil, en particulier ses procédures spéciales, invitant tous les États à leur adresser une invitation.  Il a estimé que l'Examen périodique universel était l'une des grandes réussites du Conseil.  L'Azerbaïdjan s'est d'ailleurs volontairement prêté à l'examen au cours des deux premiers cycles.  En tant que pays pluriethnique et multiconfessionnel, l'Azerbaïdjan cherche à contribuer à un dialogue interculturel et à la tolérance; le pays accueillera en avril 2016 le Septième Forum mondial de l'Alliance des civilisations et, en 2017, les Jeux de la solidarité islamique. 

Le Yémen a souligné que le dialogue était l'unique réponse à apporter aux problèmes mondiaux.  Il a estimé que les deux Pactes internationaux relatifs aux droits de l'homme avaient marqué un tournant dans le domaine des droits de l'homme, tandis que la création du Conseil, il y a dix ans, avait constitué le pas le plus audacieux jamais franchi par la communauté internationale.  La délégation yéménite a aussi décrit la «catastrophe» que vivait le Yémen depuis 2011, et préconisé la poursuite du processus politique national sous l'égide du Conseil de sécurité.

Le Comité International de Coordination des Institutions Nationales pour la Promotion et la Protection des droits de l'homme a annoncé que dans quelques jours, les institutions nationales pour la promotion et la protection des droits de l'homme de toutes les régions convergeraient à Genève pour débattre des réponses à apporter aux préoccupations liées aux droits de l'homme dans les conflits et à cause de l'extrémisme violent.  Cette réunion favorisera un échange d'expériences et de bonnes pratiques sur le rôle des institutions nationales, en particulier en matière de suivi et d'enquête, d'éducation et de sensibilisation. 

Global Migration Policy Associatesa souligné que les migrations internationales ne pourront qu'augmenter et que la protection des droits des migrants représente donc un défi mondial pour le régime international des droits de l'homme.  L'ONG a rappelé que les migrations actuelles sont guidées principalement par la demande de main-d'œuvre et de compétences, par l'absence de conditions de travail et de vie dignes dans les pays d'origine, parfois aussi par l'incapacité de certains États à traiter des causes des migrations non désirées et, enfin, par les conflits, notamment au Moyen-Orient.  L'ONG a recommandé au Conseil d'accorder toute l'attention voulue à la protection des droits des migrants à l'occasion de l'Examen périodique universel (EPU) de chaque État. 

M. Mandeep Tiwana, en tant que membre de la société civile, a dénoncé les restrictions apportées à l'espace démocratique, y compris par des gouvernements démocratiques, affirmant que la liberté de réunion et d'association avait été violée en 2015 dans plus de cent pays.  Il a dénoncé les persécutions contre les défenseurs des droits de l'homme et a demandé au Conseil de lutter contre l'impunité de leurs auteurs, y compris en créant une base de données complète sur les défenseurs des droits de l'homme emprisonnés du fait de leurs activités.

Pour le droit à se nourrir - FIAN a dénoncé les expulsions systématiques et souvent brutales de peuples autochtones, paysans et pêcheurs au nom de prétendus projets de développement qui viennent ruiner les moyens d'existence de ces personnes et sont en fait détournés pour servir les intérêts de quelques profiteurs.  L'ONG s'est inquiétée de la menace qui pèse sur l'espace démocratique de la société civile, notamment face aux intérêts des grandes entreprises, ainsi que de l'apparente priorité donnée aux droits des investisseurs sur les droits de l'homme. 

Une autre représentante de la société civile, par vidéo enregistrée à Sainte-Lucie, a déclaré ceux qui sont responsables des changements climatiques doivent apporter des compensations à ceux qui en souffrent, d'autant que ces changements constituent une menace réelle pour les pays de sa région.  Dans ce cadre, la société civile de la région a lancé une campagne dénommée «1,5° pour rester vivant » afin de sensibiliser sur cette question.  Mais alors que les prévisions de réchauffement planétaire penchent plutôt vers une augmentation de plus de 3°C, le Conseil des droits de l'homme doit se saisir de la question et démontrer que les droits de l'homme sont pour tous, a conclu la représentante.

Droit de réponse

L'Arabie saoudite a rejeté «en bloc» les allégations du «représentant de Bachar El-Assad» relatives à des violations de droits de l'homme en Arabie saoudite.  Comment un tel régime peut-il se permettre d'accuser un autre pays, s'est demandée la délégation saoudienne?  La communauté internationale doit coopérer pour mettre fin au fléau qui frappe la Syrie depuis cinq ans, faute de quoi ladite communauté se demandera plus tard ce qu'elle faisait durant tout ce temps, a-t-elle ajouté. 

L'Arménie a déclaré que la situation dans le Haut-Karabagh est essentiellement due à l'attitude de l'Azerbaïdjan.  Les questions du retour des réfugiés et de la définition du statut du Haut-Karabagh font partie des préalables à la paix dans cette région; or, au lieu d'y répondre, l'Azerbaïdjan détourne l'attention de la communauté internationale, a déploré la délégation arménienne.

L'Azerbaïdjan a jugé «étrange» que l'Arménie n'évoque pas devant une instance des Nations Unies telle que le Conseil des droits de l'homme les différentes résolutions du Conseil de sécurité en lien avec l'occupation militaire de l'Arménie – des résolutions que l'Arménie n'a d'ailleurs jamais respectées.  L'Arménie ne dit pas non plus qu'en 1988, 250 000 Azéris ont été victimes d'épuration ethnique.

L'Arménie a déclaré que l'Azerbaïdjan lui-même  a violé les quatre résolutions auxquelles ce pays a fait référence.  Ces résolutions demandaient notamment l'arrêt du recours à la force, des dispositions que l'Azerbaïdjan n'a pas respecté, a insisté l'Arménie.

L'Azerbaïdjan a une fois de plus jugé «étrange» cette réponse, affirmant par ailleurs qu'alors qu'elle connaît de graves problèmes en matière de droits de l'homme, l'Arménie essaie de se présenter comme «le chevalier blanc du Caucase».  S'agissant de la question des réfugiés, l'Azerbaïdjan a rappelé que les chiffres fournis par la Croix-Rouge, entre autres, sont disponibles. 

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