Skip to main content

Communiqués de presse Haut-Commissariat aux droits de l’homme

Yémen: Zeid Ra’ad Al Hussein réclame des enquêtes sur les pertes civiles

Yémen

14 Avril 2015

GENEVE (14 avril 2015) – Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme Zeid Ra’ad Al Hussein a rappelé mardi à toutes les parties au conflit au Yémen qu’elles devaient s’assurer que les attaques faisant des victimes civiles font rapidement l’objet d’une enquête et que le droit international des droits de l’homme ainsi que le droit international humanitaire sont scrupuleusement respectés dans la conduite des hostilités dans le pays.

En plus de centaines de combattants, au moins 364 civils ont perdu la vie depuis le 26 mars, parmi lesquels au moins 84 enfants et 25 femmes. Quelque 681 civils, peut-être davantage, ont également été blessés. Des dizaines de bâtiments publics, dont des hôpitaux, des écoles, des aéroports et des mosquées ont été détruits lors de frappes aériennes, de bombardements et d’autres attaques.

La semaine passée, les combats de rue se sont intensifiés dans des zones densément peuplées, en particulier à Aden, entre des groupes armés affiliés au Président Abd Rabbo Mansour Hadi et des groupes armés affiliés aux Houtis et à l’ancien Président Ali Abdullah Saleh. Il y a également eu des rapports faisant état du recrutement d’enfants pour combattre à Aden, Dhale et Mareb.

« Toutes les heures,  nous recevons et documentons des rapports profondément dérangeants et navrants sur l’impact de ce conflit sur les vies et les infrastructures civiles », a averti le Haut-Commissaire.

« Le lourd bilan de civils tués devrait clairement indiquer à toutes les parties de ce conflit qu’il pourrait y avoir de graves problèmes dans la conduite des hostilités. Les parties au conflit doivent s’assurer que le droit international humanitaire et le droit international des droits de l’homme sont scrupuleusement respectés et que la population civile est respectée. Toute atteinte présumée au droit international doit faire l’objet, de toute urgence, d’une enquête afin de garantir le droit des victimes à la justice et aux réparations et s’assurer que de tels incidents ne se reproduiront pas. »

Zeid Ra’ad Al Hussein a insisté sur le fait que les parties au conflit devraient prendre toutes les mesures possibles pour éviter de localiser des objectifs militaires dans des zones résidentielles peuplées et faire le maximum pour garantir que les civils et les biens de caractère civil sont protégés des dangers émanant des opérations militaires.

Au cours des derniers jours, plusieurs frappes aériennes par des forces de la coalition ont frappé des zones résidentielles et des maisons de civils à Amran, Taiz, Ibb, Aljawf et Sa’da. Samedi, une frappe aérienne, qui aurait visé une base militaire voisine située à Taiz, a frappé une zone résidentielle localisée à 500 mètres environ, tuant dix civils et en blessant sept autres. Toutes ces attaques doivent faire l’objet d’une enquête approfondie et transparente par les forces de la coalition. Au cours des trois dernières semaines, au moins 52 bâtiments publics ont été partiellement ou entièrement détruits, par les frappes aériennes, les bombardements et d’autres formes de tirs.

Huit hôpitaux ont été touchés à Sana’a, Sa’da, Dhale et Aden ainsi que 17 écoles et établissements scolaires à Aden, Dhale, Hajjah, Ibb et Sana’a; les trois principaux aéroports situés à Sana’a, Aden et Hudaydah ; la principale centrale électrique de Sa’da, des ponts, des usines, des fermes et cinq mosquées à Dhale et Sa’da.

« Les hôpitaux et les ambulances doivent être protégés contre les attaques et doivent pouvoir fonctionner en tout temps. Des attaques intentionnelles contre des hôpitaux ou des ambulances utilisés à des seules fins médicales constitueraient un crime de guerre », a déclaré Zeid Ra’ad Al Hussein.

Le Haut-Commissaire a aussi prévenu que le fait de viser directement des civils ne prenant pas directement part aux combats constituerait aussi un crime de guerre. Il a notamment fait référence à des rapports sur le meurtre de civils par des tireurs embusqués situés sur des toits à Dhale.

Des rapports inquiétants sur des arrestations arbitraires, des tirs indiscriminés sur des manifestants et des attaques contre des locaux d’organes de presse par des forces affiliées aux Houtis ont aussi été reçus.

Zeid Ra’ad Al Hussein a insisté sur le rôle important qu’occupe la société civile, en particulier au cœur d’un conflit armé.

Le Haut-Commissaire a exhorté toutes les parties à négocier une fin rapide à l’effusion de sang et aux destructions au Yémen.

« La majeure partie du pays souffre aujourd’hui des effets du conflit armé et la situation est particulièrement désastreuse à Sana’a, Aden, Dhale, Sa’da, Hudayda, Lahj, Ibb, Taiz, Amran et Hajjah. La situation humanitaire est épouvantable, aggravée par une violence aveugle, par l’anarchie et par de graves violations des droits de l’homme », a déclaré le Haut-Commissaire.

« Le peuple du Yémen n’a déjà que trop souffert et il va déjà falloir des années, voire des décennies, pour contrer les effets calamiteux du conflit. »

FIN

Pour des informations additionnelles et des demandes des médias, veuillez contacter Ravina Shamdasani (+ 41 22 917 9169 / rshamdasani@ohchr.org) ou Cécile Pouilly (+41 22 917 9310 ou cpouilly@ohchr.org)

ONU Droits de l’homme, suivez-nous sur les réseaux sociaux : 
Facebook: https://www.facebook.com/unitednationshumanrights
Twitter: http://twitter.com/UNrightswire
Google+ gplus.to/unitednationshumanrights   
YouTube:
http://www.youtube.com/UNOHCHR

Mots-clés