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Communiqués de presse Procédures spéciales

LE REPRÉSENTANT SPÉCIAL POUR LES DROITS DE L'HOMME AU CAMBODGE PRÉOCCUPÉ PAR L'EXPULSION FORCÉE DE MONTAGNARDS

04 Mars 2002



04.03.02

Le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour les droits de l'homme au Cambodge, M. Peter Leuprecht, a exprimé sa vive préoccupation concernant la déportation forcée, le 2 mars 2002, de 63 personnes appartenant à la minorité ethnique des Montagnards du Viet Nam.
Ces personnes ont été expulsées en dépit des objections du personnel du Haut Commissariat pour les réfugiés (HCR). Elles avaient traversé la frontière, en provenance du Viet Nam, dans le district de Andong Meas, province de Ratanakiri, le 1er mars ou avant, mais la police provinciale a refusé l'accès au personnel des Nations Unies au motif que les Montagnards étaient des immigrants illégaux.
Ces déportations constituent une violation flagrante de la Convention de 1951 relative au statut des réfugiés, à laquelle le Cambodge est partie. En vertu du principe de non-refoulement stipulé par la Convention, un demandeur d'asile ne doit pas être expulsé ou refoulé vers un pays où sa vie ou sa liberté serait menacée.
Le Représentant spécial souligne que ce n'est pas la première fois que de tels incidents ont été portés à son attention. Dans son rapport du 26 juillet 2001 à l'Assemblée générale, le Représentant spécial avait exprimé des inquiétudes que des Montagnards aient été rapatriés sans un examen approprié de leurs demandes d'asile. À l'époque, il avait exprimé l'espoir que le Cambodge agirait conformément à ses obligations conformément à la Convention sur le statut des réfugiés. Le Représentant spécial regrette que cela ne semble pas être le cas.
Le 25 janvier, le Viet Nam a traduit en justice et reconnu coupables quatre Montagnards demandeurs d'asile qui avaient été expulsés de force du Cambodge. Ces personnes ont été condamnées à des peines allant jusqu'à six ans et demi de prison pour «organisation de migrations illégales». Le Représentant spécial juge non moins inquiétants les témoignages de mauvais traitements infligés par les autorités cambodgiennes. Pendant la visite, le 22 février, de fonctionnaires vietnamiens et cambodgiens dans un camp du HCR à Mondulkiri, cinq demandeurs d'asile ont été frappés avec un bâton électrique après s'être opposés à leur rapatriement.
Il est de la responsabilité des autorités cambodgiennes d'assurer que les responsables de ces incidents sont tenus pour responsables et que les représentants du HCR puissent effectuer leur travail correctement. Lorsque des rapatriements sont effectués, ils doivent être volontaires. Aucun demandeur d'asile ne doit être maltraité ni expulsé de force. Dans ces situations et dans tous les cas, le Représentant spécial recommande vivement au Gouvernement royal du Cambodge de respecter pleinement ses obligations internationales s'agissant du traitement des réfugiés.



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